Bon nombre de tyrans passés ou présents ont pris le pouvoir démocratiquement
Résumé
Citations
« Comme il est vulnérable, [le] régime [démocratique] ! En 1933, Hitler prend le pouvoir par les urnes pour ne plus jamais le rendre. Voilà l’exemple le plus dramatique, mais il en existe bien d’autres. C’est déjà en se faisant le champion du « peuple » que Louis Napoléon Bonaparte est élu président de la IIe République en 1848. Avant qu’un coup d’Etat ne le proclame empereur. En 1946, le général Juan Perón, élu président de l’Argentine, instaure un régime autoritaire, reposant plus sur sa personne que sur les institutions. Aujourd’hui, c’est le président hongrois Viktor Orbán qui clame haut et fort son étrange doctrine de « démocratie illibérale ». La démocratie sans la liberté, pourtant, n’est plus la démocratie. L’une des grandes fragilités de ce régime, c’est donc que tout le monde y a le droit à la libre parole, y compris ceux qui veulent le détruire. Aristote désignait déjà les démagogues comme ses plus dangereux ennemis. Nous trompant en nous flattant, ces cyniques excellent à exploiter nos défauts, nos peurs, nos jalousies et nos ressentiments. »
« Le substantif « démocratie » appelle les adjectifs. Démocratie libérale, populaire, participative, chrétienne, autoritaire, voire totalitaire. Le concept serait-il trop incertain en son essence pour qu’il suscite ce besoin de qualificatifs ? L’une des dernières variantes, la démocratie « illibérale », est apparue en 1997, sous la plume du politologue américain Fareed Zakaria. Le néologisme visait des régimes dont les dirigeants, issus d’élections libres, exerçaient ensuite un pouvoir autoritaire de restrictions des libertés publiques ou d’attaques contre l’indépendance de la Justice. À l’époque, Boris Eltsine, en Russie, ou Carlos Menem, en Argentine, étaient donnés en exemple de telles pratiques. Aujourd’hui, ce sont surtout la Pologne et la Hongrie qui entrent dans ce cadre. »