On peut être féministe et voilée
Résumé
Citations
« J’ai la conviction que l’on peut être féministe et porter un foulard traditionnel ou religieux. La célèbre avocate iranienne Shirin Ebadi, défenseuse des droits des femmes en Iran, avait effrontément défié les extrémistes de son pays en ne portant pas de voile lors de la remise de son Prix Nobel de la Paix, malgré les menaces. »
« Je mets au défi quiconque de remettre en question le féminisme de la Pakistanaise Malala Yousafzai qui se bat en faveur des droits scolaires des filles ou de la Yéménite Tawakkol Karman, Prix Nobel de la Paix, fondatrice du groupe « Femmes journalistes sans chaînes ». Toutes deux portent un vêtement masquant leurs cheveux, ce qui ne constitue aucunement un obstacle à leur engagement en faveur de l’égalité femmes-hommes, qu’elles promeuvent au péril de leur vie. »
« Pour être voilée aujourd’hui il faut donc avoir le cœur bien accroché, et faire preuve d’un certain caractère. C’est ce que montrent les recherches d’Agnès De Feo sur les femmes en niqab, qui témoignent selon elle d’une véritable indépendance envers les hommes. Leur voile est souvent conçu comme une « castration du regard masculin », explique la chercheuse, qui parle du « féminisme » de ces femmes, même si c'est un mot qu'elles n'assument pas toutes. C'est aussi ce qu'observe Julien Beaugé, qui pense que le voile, quand il est revendiqué, permet paradoxalement une « inversion des rapports hommes-femmes » et « une certaine subversion des rapports sociaux de genre » : « Certaines femmes incarnent (localement) la bonne pratique religieuse, parfois même ont accès au savoir religieux et sont devenues de véritables sujets religieux (les prédicateurs s'adressent à elles, essaient de les convaincre, certaines prennent des cours de religion, enseignent ou transmettent ce qu'elles savent de l'islam…), alors que, pendant longtemps, elles étaient absentes des mosquées et étaient fondamentalement des objets religieux. » »