Le voile islamique n'est pas plus oppressif que bien d'autres vêtements

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Débat parentCet argument est utilisé dans les débats La gauche doit-elle défendre le port du voile islamique ? et X.
Mots-clés : Voile islamique, Oppression, Femmes, Vêtements[ modifier ].

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« De nombreux autres vêtements et contraintes (talons, maquillages…) peuvent être en partie considérés comme des symboles de domination des femmes, mais ceux-ci ne sont jamais remis en cause. »

« Personne ne voit dans les jupes des instruments de domination alors qu’elles sont l’apanage des femmes et les désignent comme telles. Selon l'analyse de la sociologue Colette Guillaumin, elles sont « destinées à maintenir les femmes en état d'accessibilité sexuelle permanente, permettent de rendre les chutes […] plus pénibles pour l'amour-propre » et entravent leur « liberté motrice ». Les talons hauts fortement déconseillés par bien des spécialistes de la santé sont de véritables instruments de maltraitance du corps. Sarah Jesssica Parker, la star de Sex and the City connue pour son amour des chaussures de luxe, a d’ailleurs récemment déclaré : « Les talons hauts ont détruit mes pieds. » À travers le monde, de nombreuses femmes choisissent volontairement de porter des prothèses mammaires pour des raisons esthétiques (je n’inclus pas les cas de chirurgie réparatrice qui relèvent d’autres motivations). Le scandale des implants PIP fabriquées en dépit de toutes normes sanitaires qui avait mené plusieurs femmes à la mort, montre à quel point cette pression esthétique peut conduire à des pratiques dangereuses. Dans ce contexte, le voile ne constitue pas une exception. On peut légitiment débattre de son caractère sexiste, mais on ne peut en aucun cas l’isoler d’une réflexion plus globale sur les pratiques normatives corporelles et les codes vestimentaires qui distinguent les femmes et les hommes dans nos sociétés. »

Rokhaya Diallo, « Le voile n’est pas incompatible avec le féminisme », Slate.fr, 13 mars 2018.

« Au lieu de nous délivrer ses leçons de laïcité, madame la ministre pourrait […] reconnaître que toutes les femmes qui portent les jupes courtes et les vêtements sexy imposés par la mode (souvent créée par des hommes) ne sont pas non plus spécialement « émancipées ». Nous sommes, nous, femmes, soumises à un diktat, entré profondément dans notre imaginaire, et auquel nous obéissons, le plus souvent inconsciemment, pour plaire aux hommes. Le modèle de séduction imposé reste quasi inaccessible à la majorité d’entre nous. Un modèle d’extrême minceur, plutôt blond, grand, « glamour », contribuant à un « enfermement du corps des femmes » qui n’a rien à envier à celui que Mme Rossignol dénonce quand elle évoque certaines musulmanes. Ne sont-elles pas aliénées dans leur corps même, celles qui sacrifient leur santé par des régimes dangereux, se résolvent à des opérations chirurgicales douloureuses, se condamnent à l’anorexie, et vivent dans la frustration ? Mesurer le niveau d’émancipation des femmes au degré de raccourcissement de leurs jupes, il fallait y penser ! La nudité du corps des femmes comme outil de leur libération ? »

Esther Benbassa, « Le voile, pas plus aliénant que la minijupe », Libération, 5 avril 2016.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

  • Argument contreLe combat féministe pour porter la minijupe est un combat contre une conception patriarcale de la pudeur
  • Argument contreLa religion est bien plus prescriptive que la mode ou la domination masculine

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