Le capitalisme est le système le plus meurtrier qui ait jamais existé
Résumé
En supposant que le chiffre des 100 millions de morts avancé par Courtois soit véridique, ce qui s'avère très discutable, il fait bien pâle figure face au bilan humain du capitalisme qui a dépassé ce chiffre depuis bien longtemps déjà. M. Courtois devrait se rappeler que le système politique qu'il soutient jusque dans ses exactions s'est révélé bien plus meurtrier que celui qu'il voue aux génomies.
Entre 1992 et 2018:
- Invasion de l'Irak: 600 000 morts
- Guerres économique: 6,5 millions de morts
- Famines évitables: 11 millions de morts
- Conditions de travail dangereuses: 56 millions de morts
- Catastrophes écologiques: 69 millions de morts
- Maladies qu'on sait soigner: 256 millions de morts
Bilans globaux:
- Traite des noirs: 12,5 millions de victimes
- Première guerre mondiale: 18 millions de morts
- Répression de Sétif: 45 000 morts
- Madagascar: 80 000 morts
- Guerre d'Indochine: 2 millions de morts
- Guerre d'Algérie: 1 million de morts
- Malnutrition infantile: 40 000 morts/jour
Citations
« À travers cet ouvrage, le politologue et essayiste français démontre comment la mondialisation a engendré plus de 400 millions de morts, entre 1992 et 2018. Et ce sans compter les victimes de la crise sanitaire actuelle. »
« Parce que la révolution russe a débouché, après six ans d’âpres combats et de transformations radicales de la société, sur une des pires dictatures du 20e siècle, la dictature stalinienne, on veut nous faire croire que l’idéal communiste est inapplicable, voire dangereux. C’est le capitalisme qui a engendré les régimes fascistes de Mussolini et de Hitler, qui sont responsables d’un des génocides les plus effroyables de l’histoire. Mais, dans ce cas, les tenants du capitalisme arrivent apparemment à distinguer ce qui est du ressort du régime politique et ce qui relève de l’organisation économique. »
« Enfin, pour comprendre le monde aujourd'hui, il est tout aussi essentiel d’étudier les méfaits du capitalisme. La traite des esclaves a été à la base de l’accumulation des richesses de plusieurs nations occidentales. Selon les estimations, on évoque que ce sont 11 millions à 12,5 millions d’êtres humains qui ont été déportés pour être réduits en esclavage. La plupart des historiens s’accordent pour dire que la Première Guerre mondiale dont nous venons de commémorer la fin a essentiellement été une entreprise de partage des colonies entre nations capitalistes. Cette guerre a provoqué plus de 18 millions de morts. La colonisation elle-même a été la conséquence de la volonté de piller les matières premières et la force de travail des pays colonisés. Elle a été, dans la plupart des cas synonyme de tortures, de déportations, d’appauvrissement généralisé de peuples entiers et de génocides. Sans l’étude de cette colonisation (et en particulier en Belgique celle du Congo), il n’est pas possible de comprendre l’accumulation de richesses à la base du développement de l’économie des pays européens comme la Belgique. »
« Longtemps après, les chiffres restent approximatifs et ne fournissent guère qu’un ordre de grandeur. Pour la répression de Sétif (1945), les estimations vont de 6 000 à 45 000 morts. A Madagascar (1947), il y aurait eu 80 000 victimes. En Indochine (1946-1954), les chiffres varient selon les sources de 800 000 à 2 millions de morts, et en Algérie (1954-1962) de 300 000 à 1 million. Même sans tenir compte de la Tunisie et du Maroc, et en s’abstenant d’évoquer les responsabilités françaises dans des catastrophes plus récentes, comme le génocide rwandais, cette sinistre comptabilité atteste que, si l’on rapporte le nombre de ses victimes à celui — médiocre — de sa population, la France se place dans le peloton de tête des pays massacreurs de la seconde partie du siècle. »
« Quant au Livre noir du capitalisme, il s’écrit tous les jours sous nos yeux et dans nos vies. Populations courbées sous la dictature des marchés financiers ; chômage ravageur ; guerres tribales déclenchées avec cynisme pour prendre le contrôle, par-delà les fantoches locaux, des richesses du sous-sol ; diktats économiques imposés par les institutions internationales et qui, en réduisant drastiquement les dépenses publiques consacrées à la santé, font chuter l’espérance de vie ; innombrables migrants condamnés à l’exil pour échapper à une condition désespérée... Et si chaque système doit se juger au nombre de ses victimes innocentes, de quel poids pèseront les 40 000 enfants qui, selon l’Unicef, meurent chaque jour de malnutrition dans le tiers-monde ? »
Références
- Thomas Guénolé, Le livre noir de la mondialisation, Plon, 2020.
- Quatre millions et demi de tués par les "guerres américaines" après le 11 septembre 2001, La libre belgique, 17-05-2023.