La violence est le fait des dominants
Résumé
Citations
« Plus généralement, se revendiquer « contre toutes les violences » est indécent et profondément violent.
Parce que, en mettant toutes les violences sur le même plan, vous affirmez (sans même forcément le vouloir) un principe d’équivalence entre toutes les utilisations de la violence. Ainsi, la « violence » que vous imputez aux autres méthodes d’action militante peut être comparée, en droit, selon vos dires, à celle d’une personne par quatre fois meurtrière.
Vitrines brisées et couteaux tirés sont donc mis en fin de compte dans le même panier. Ce qui est fort dommageable, en plus d’être fallacieux, vous en conviendrez. D’autre part, vous refusez d’observer des différences entre les utilisateurs de la violence. Violences conjugales et une femme accablée qui tue son compagnon abusif ? Même chose selon cette logique. La BAC qui matraque ; les CRS qui gazent ; la police qui embarque ; les gendarmes qui contrôlent au faciès ; qui frappent au faciès ; qui tuent au faciès ; et les habitant-e-s des quartiers dits « populaires » ou les manifestant-e-s qui se défendent ; qui ripostent ; qui s’énervent ; qui frappent : toutes ces formes de violence sont à évaluer strictement de la même manière ?
»
« L’État dispose de moyens infiniment plus substantiels pour exercer la violence que les individus qui osent lui résister. Il dispose même des moyens idéologiques lui permettant de produire cette croyance collective qui fait passer l’oppresseur pour un opprimé et l’opprimé pour un oppresseur. »
« En France, pays en paix, on peut aisément oublier que nombre de régions du monde connaissent des guerres et même des guerres civiles, et les révolutionnaires n’y sont pour rien. La violence est omniprésente dans le monde actuel. Ceux qui dénient aux opprimés le droit de se défendre, y compris avec les armes de leurs oppresseurs, défendent ce que j’appelle la paix des cimetières, la paix et l’ordre des dominants et des exploiteurs. »
« Quelqu’un qui se dit non-violent, devrait en fait dire : je suis favorable au monopole étatique de la violence et au sacrifice de soi. »
« Appel ou non à prendre les armes, pour la maison d’édition, la traduction d’une vision aussi totale de l’activisme écologique n’a pas tout de suite été une évidence : « Les lecteurs étaient-ils prêts à réfléchir sur un tel sujet ? À s’interroger sur la définition de ce qu’est la “vraie violence” ? Celle utilisée quotidiennement dans l’indifférence quasi générale et qui détruit la vie ou celle opposée par quelques-uns pour préserver cette nature avec laquelle nous ne faisons qu’un ? Et, enfin, étions-nous tous prêts à revoir nos concepts de légitime défense quand la vie est menacée ? » expliquent Christophe et Lysiane Agnus-Rivière des éditions Nautilus. »
« Qu’appelle-t-on violence ? Aujourd’hui, la plupart des mouvements sociaux et écologistes prônent la non-violence à n’importe quel prix. Le terme « violence » est pourtant particulièrement mal défini dans ce cadre militant. De cette manière, ce courant n’a pas conscience que par ce rejet systématique et total de la « violence » (ce terme flou dont la définition même est donc un sujet à débat) il protège et sert les intérêts de ceux auxquels il prétend s’opposer, mettant à l’abri les dominants de toute répercussion pour leurs actes, et perpétuant un système qui, finalement, n’est que violence. »