Dans les démocraties avancées, la violence est contre-productive
Résumé
Citations
« Ces gens-là, disons-le sans détour, avant d’être des ennemis (illusoires) de l’Etat, sont d’abord des ennemis réels du mouvement social. Ces violences débiles, qu’elles prennent la forme de destructions ou d’attaques contre la police, contribuent à faire oublier l’essentiel de ce qui est dénoncé, à savoir les violences policières systémiques, récurrentes et institutionnalisées. Il suffit d’écouter les grands médias pour se rendre compte que le spectacle de la violence prime encore une fois sur le contenu des revendications. Le premier résultat significatif de ce détournement de l’objectif de la manifestation par la violence est qu’il y avait moins de manifestants à Paris samedi que la semaine dernière. Contrairement à ses protagonistes qui la légitiment, la violence, non seulement n’effraie pas le pouvoir, mais elle contribue à réduire considérablement le nombre de manifestants qui ne se retrouvent pas dans ses méthodes et qui craignent, à juste titre, la répression policière aveugle. Et surtout, elle effraie l’opinion publique qui devient ainsi davantage sensible et réceptive aux discours répressifs du pouvoir. Ce qui est le contraire de l’objectif recherché. »