Certains marxistes contemporains continuent à prôner la violence révolutionnaire
Résumé
Citations
« Qu’on puisse s’épargner les fusils, ça oui, je le souhaite — mais souhaiter est la seule chose que nous puissions faire. Vous connaissez aussi bien que moi l’histoire des expériences de gauche et la manière dont la plupart se sont terminées : soit dans l’absorption « parlementaire », soit dans le sang. Je pense que nous devons être assez d’accord sur le fait que le verrou réside dans la propriété privée lucrative des moyens de production et qu’il ne se trouve aucune solution parlementaire à même de le tirer. Alors quoi d’autre sinon les fusils ? Eh bien oui : un « 1936 accompli » — j’aime beaucoup votre formule. Je pense que le seul moyen de dissuader la réaction tient dans le spectacle impressionnant de la multitude mobilisée en masse, c’est-à-dire devant le sentiment qu’inspirent à la fois le nombre et son degré de détermination. Condition nécessaire seulement, en tout cas unique solution, du moins je n’en vois pas d’autre, pour enrayer l’escalade violente d’une bourgeoisie qui a déjà assez montré dans l’Histoire qu’elle était prête à tout. »
« A la différence d’un certain nombre de penseurs critiques, qui excellent dans la spéculation métaphysique en évitant soigneusement de prendre position sur les questions pratiques, Alain Badiou n’esquive pas les difficultés. Au risque de froisser les esprits libertaires comme le mien, il défend la nécessaire existence de leaders, il pose un regard compréhensif sur le culte de la personnalité de Mao, il assume la violence inhérente aux soulèvements de masse, il souligne la virtuosité politique de Lénine et il fait part de réserves à l’égard de l’idée démocratique. »