Il circule des "fake news" sur le nombre des victimes de violences policières
Résumé
Citations
« "Il faudrait voir les chiffres précisément mais dans les quartiers populaires c’est une quinzaine de jeunes qui sont tués par la police annuellement." (Philippe Poutou du NPA).
[…] Ainsi celui de l’an passé recense 32 personnes décédées, mais parmi elles, 9 seulement ont été tuées suite à l’usage d’une arme, et 2 suite à l’usage de la force physique. Les 21 autres sont décédées du fait de leur état de santé dégradé (alcool, stupéfiants, etc.) pour 9 d’entre elles, et on recense également 5 morts dans des accidents de circulation (les personnes étant poursuivies par la police), et 7 personnes décédées «suite à leur comportement» (suicide, noyade). […] Si l’on se penche sur les 11 cas de personnes tuées par l’usage d’une arme ou de la force, s’agit-il de «jeunes des quartiers populaires» pour reprendre l’expression de Philippe Poutou ? 6 d’entre eux avaient moins de trente ans. Chacun d’entre eux menaçait soit un policier soit une tierce personne avec une arme. Sur les 6, 4 ont été tués dans une ville de banlieue populaire. Et parmi ces 4, 2 d’entre eux étaient des terroristes islamistes: il s’agit de l’assaillant qui a tué une personne et en a blessé deux autres à l’arme blanche à Villejuif le 3 janvier 2020, ainsi que du jeune Tchétchène qui a décapité Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020.
Bilan du décompte: si l’on exclut les deux terroristes, la police a donc tué en 2020 deux personnes que l’on peut qualifier de «jeunes de quartiers populaires»: un Afghan de 25 ans qui menaçait des enfants avec un couteau à La Courneuve, et un conducteur de 28 ans qui fonçait en direction des policiers à Poissy après un refus d’obtempérer. On est loin, donc, de la moyenne hasardée par Philippe Poutou d’une «quinzaine de jeunes» tués «annuellement» par la police dans «les quartiers populaires». »