Dans les années vingt on choisit le travail non pas forcé mais obligatoire en substitut à la prison pour les détenus de droit commun
Résumé
Citations
« Ceux qui ont étudié le fonctionnement de la justice et des pratiques pénitentiaires dans les années vingt (période de la NEP) savent que le camp était conçu pour être une firme de détention plus humaine que les "cages" appelées prison. Ce lieu où l'on travaillerait dans des conditions proches de la normale était considéré comme le meileur moyen de rééduquer et de réhabiliter. Les conditions de vie dans les camps étaient assez peu rigoureuses à l'exception de ceux où étaient détenus des prisonners politiques -ce qui était le cas du camp des iles Solovski, sur la mer Blanche, dépendant directement de la GPU. Les grands criminels étaient bien entendu étroitement surveillés, mais d'autres détenus travaillaient au camp dans la journée et rentraient chez eux le soir. Les tribunaux cherchaient à limiter les peines de prison au profit de condamnations au "travail obligatoire" (prinudraboty), souvent traduit à tort "travail forcé". Cette formule impliquait que l'on conservait le même emploi, mais en payant une amende déduite du salaire pendant toute la période fixée par la sentence. Le système pénal de l'époque était en pleine expérimentation. Les débats et les publications sur la criminalité et les peines étaient très novateurs et publics […] tout cela prend fin dans les années trente, même si les conceptions libérales se maintiennent quelque temps encore. Des magistrats et des criminologues continuent à se battre pour que les camps ne deviennent pas un instrument de châtiment par le travail (en fait par le travail forcé) perdant leur fonction initiale de rééducation par le travail. »