Agressions racistes gratuites
Résumé
Citations
« Il a fallu attendre un an et demi. Plus de 500 longues journées à frapper à toutes les portes pour se faire entendre avant que Marie-Reine puisse raconter publiquement les violences policières qu’elle a subies cette nuit entre avril et mai 2016.
Les deux agresseurs prennent peur : une femme noire a forcément le sida. Il faut vérifier. On lui pose la question, atteste, sans présumer, sa séropositivité.
Face contre terre, Marie-Reine entend une autre voiture se garer. « Je vois deux policiers en tenue ». Elle comprend alors que ses agresseurs sont en fait des policiers de la Brigade Anti Criminalité. On lui passe les menottes et on l’embarque. À l’arrière, la policière de la BAC se place à ses côtés pour poursuivre son flot d’injures pendant tout le trajet jusqu’au commissariat. « En arrivant, j’avais ma robe remontée. Je dis ‘Madame, vous êtes une femme, vous n’allez pas me laisser sortir les fesses à l’air’. Elle m’a répondu ‘C’est bien fait pour ta gueule, t’avais qu’à pas t’habiller comme une pute’. » »
« Le lynchage de M. Michel Zecler nous prive de la logique habituelle, qui fait de la race un facteur aggravant.
Ici la race de la victime n’est pas un facteur aggravant : elle est l’unique cause du supplice.
Tant que l’on suppose que les policiers sont simplement victimes d’un « biais racial » qui les pousse à agir plus brutalement avec les contrevenants non blancs, on peut demeurer dans l’illusion que les mauvais comportements policiers sont réformables. Qu’il est possible de former les agents à davantage d’équité ou à une meilleure gestion des conflits.
Le cas Michel Zecler fait voler ces chimères en éclats.
La violence subie par le producteur ne répondait à aucune nécessité fonctionnelle. C’est ce qu’on appelle couramment de la violence gratuite. »
Références
- « On l’a défoncé » : des SMS retrouvés accablent les policiers dans l’affaire Zecler, David Perrotin, Mediapart, 21 novembre 2024.