Possession par quelques grands groupes des principaux médias d'information
Résumé
Citations
« En France, il est de notoriété publique que quelques milliardaires détiennent l’essentiel des grands médias. Bouygues a racheté TF1 lors de sa privatisation en 1987. Bernard Arnault, lui, possède, entre autres, Les Échos, Le Parisien-Aujourd’hui en France, Radio classique, et contrôle Challenges. Quant à Vincent Bolloré, désormais célèbre pour avoir donné une tribune à Zemmour sur CNews, il est à la tête d’un véritable empire médiatique, qui vient de s’élargir avec son rachat à Lagardère d’Europe 1, de Paris Match et du JDD, dont il dicte quasiment la ligne éditoriale, censure les émissions qui lui déplaisent et licencie les journalistes qu’il juge trop indépendants. Il possède également les journaux du groupe Prisma, dont le magazine économique Capital qui avait révélé, en 2007, qu’il avait prêté son yacht à son ami Sarkozy. Il y a peu de chances qu’une telle indiscrétion s’y reproduise désormais. Grâce à la principale agence de publicité en France, Havas, dont il est propriétaire, il peut aussi diminuer les budgets publicitaires des journaux dont un article lui déplaît. Le journal Le Monde, lui-même aux mains de financiers, en a fait l’expérience et a perdu sept millions d’euros de publicité, en 2014 et 2015, pour avoir décrit Bolloré comme « le plus grand prédateur de la place de Paris ». Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, avec un tel poids dans les médias, Bolloré peut vanter les mérites de tel ou tel chef d’État africain avec qui il est en affaires, ou empêcher la diffusion d’informations sur une grève ou une révolte des travailleurs de l’un des ports qui lui appartiennent. »
« La bourgeoisie dispose également d’une arme de destruction massive : les médias de grande écoute. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si les milliardaires en ont acheté la quasi-intégralité. Quand télévision, radio et journaux passent leurs existences à chanter les louanges du néolibéralisme, il devient difficile pour la gauche de s’imposer dans l’opinion publique. »
Références
- Médias français : qui possède quoi ?, Acrimed, 20 décembre 2022.