On ne peut pas fermer les frontières
Résumé
Citations
« Nous savons que 90% des déboutés du droit d’asile demeurent en France. […] Nous savons aussi que, malgré ce qu’affirment les politiciens de droite comme de gauche, la phrase « ceux qui n’ont pas leurs papiers ont vocation à retourner dans leur pays » est de la poudre aux yeux puisqu’il est impossible, sans devenir un Etat policier, de diligenter de gigantesques rafles sur l’ensemble du territoire pour appréhender des dizaines de milliers d’irréguliers avec leurs familles et les attaches qu’elles ont créées avec le temps en France, de les placer dans des centres de rétention exigus et de les renvoyer ensuite « chez eux ». Un « chez eux » qui, pour les enfants très souvent nés en France, ne l’a jamais été. Il faut se résoudre à l’évidence: une fois que les migrants ont mis le pied en Europe et qu’ils ne veulent pas rentrer volontairement dans leur pays, la vaste majorité est là pour rester. »
« Le ministre de l'Intérieur a reconnu en présentant sa loi asile et immigration que le faible taux d'exécution des obligations de quitter le territoire français créait une situation qui n'était «bonne pour personne», mais il a refusé de donner des chiffres précis. Son cabinet parle d'un taux «qui oscille entre 7 et 10 %». La Cour des comptes, elle, l'avait évalué à 5 % en 2015, avant le pic européen du flux migratoire. »