Résumé
Un génocide répond forcément à un critère ethnique, comme le montrent les confrontations du nombre de victimes de l'hitlérisme et du stalinisme, revu et corrigé par Nicolas Werth lui-même : des dizaines de millions de morts en six ans pour le premier (Juifs et Tsiganes exterminés, Slaves, peuples allogènes asservis et massacrés), 1 à 2 millions dans le second en vingt-cinq ans (déportations de koulaks, décès dans les camps, terreur des années 1930). Il frappe dans un pays ou un continent mortellement toutes les classes sociales, tous les individus, que ces derniers soient riches ou pauvres. Si Staline fut l'héritier de Lénine (exception faite des grands procès de ses milliers ou dizaines de milliers de camarades du parti communiste), ce fut par le biais d'une révision drastique à la baisse des chiffres des victimes dont le critère de classe ne répondait pas à celui du génocide.
Citations
« Le Purgatoire est représenté par les camps de travail en Union soviétique, où l'abandon se combine avec un travail forcé chaotique. L'Enfer, au sens littéral du terme, a été incarné par ces types de camps, réalisés à la perfection par les nazis : là l'ensemble de la vie fut minutieusement et systématiquement organisé en vue des plus grands tourments […] Point important à préciser : en aucun lieu, ni à aucun moment, la mortalité des camps de travail soviétiques n’a atteint celle que l’on a pu observer dans les camps de concentration nazis durant la guerre, et qui était de l’ordre de 50 à 60 % »
Nicolas Werth, « Le phénomène concentrationnaire soviétique au XXeme siècle », Les tumultes d'un siècle, p.p. 157-175, Éditions Complexe, Bruxelles, 2000.
« On évalue le taux de mortalité annuel dans les camps proche de 40 pour mille ( soit près du double de la mortalité général ), avec un maximum de 200 pour mille en 1941-1942. »
Jean Radvanyi, La nouvelle Russie quatrième édition entièrement mise à jour, p.63, chapitre 2 : peuplement et peuples de Russie, Armand Colin, Paris, 2007.
« Par ailleurs, je refuse d'entrer dans les considérations suivant lesquelles les « crimes de race » et les « crimes de classe » se valent. D'autres avant moi, dont Primo Levi, le firent mieux que je ne le ferais. J'invite simplement ceux qui pensent que tout se vaut à revoir le film de Claude Lanzmann, Shoah, et à relire un autre Livre noir, consacré à l'extermination des juifs par les nazis dans les territoires occupés de l'URSS pendant la guerre (Acte Sud, 1995).
»
Lilly Marcou, « Tardives querelles d'Allemands », Le Monde, 14 novembre 1997.
Références
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Justifications
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Lénine a combattu le premier génocide des juifs
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Aucune source référencée n'existe pour dénoncer le "génocide de classe" chez Lénine
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Dans les années 1930 la plupart des koulaks déportés ne sont pas morts
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La spécificité nazie consiste à tuer des gens pour ce qu'ils sont
Objections
Débat parent