Le Rassemblement national s'est dédiabolisé avec Marine Le Pen
Résumé
Citations
« Lorsqu'elle décide d'entreprendre sa stratégie de normalisation, au début des années 2000, Marine Le Pen s'applique à marquer une rupture avec les fondamentaux nationalistes des origines. Celle-ci passe par une prise de distance avec les conceptions racialistes et antisémites et par un virage sociétal en rupture avec les conceptions des nationaux-catholiques qui continuent de peser dans l'appareil. […] Marine Le Pen a tapageusement exclu en 2011 les cadres du FN membres de l'Oeuvre Française (OF), Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, faisant ainsi coup double, puisqu'ils étaient également des soutiens de Bruno Gollnisch. Les groupuscules périphériques apparaissent ainsi instrumentalisés dans le jeu de concurrence interne au parti, même si Pierre Sidos affirme que l'OF n'a nullement cessé son entrisme. Marine Le Pen a pu de cette manière se donner à voir comme celle qui rompait avec l'antisémitisme et le référentiel fascisant. D'ailleurs, sitôt élue présidente du FN, elle a fait une déclaration qui se voulait exemplaire en indiquant que « ce qui s'est passé » dans les rangs nazis constitue le « summum de la barbarie ». »
« Pour le parti, la solution passe à l'évidence par la formation des militants. En confiant celle-ci à son aile modérée en 2012, alors qu'elle avait été jusqu'ici marquée de la patte des radicaux, le FN entrave tout projet éventuel de l'extrême-droite radicale d'influencer la ligne du parti. S'il parvenait à mener cet encadrement à terme, ce serait la défaite définitive de Dominique Venner, lui qui espérait un contrôle du parti unitaire par un groupuscule radical, avec une cristallisation peut-être plus nette des deux sous-ensembles majeurs de l'extrême-droite, l'un constitué de ses groupuscules, l'autre que l'autre que l'on pourrait qualifier, dorénavant, d'institutionnel. »