Le Rassemblement national s'est dédiabolisé avec Marine Le Pen

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Mots-clés : Front national, Le Pen, Dédiabolisation[ modifier ].

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« Lorsqu'elle décide d'entreprendre sa stratégie de normalisation, au début des années 2000, Marine Le Pen s'applique à marquer une rupture avec les fondamentaux nationalistes des origines. Celle-ci passe par une prise de distance avec les conceptions racialistes et antisémites et par un virage sociétal en rupture avec les conceptions des nationaux-catholiques qui continuent de peser dans l'appareil. […] Marine Le Pen a tapageusement exclu en 2011 les cadres du FN membres de l'Oeuvre Française (OF), Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, faisant ainsi coup double, puisqu'ils étaient également des soutiens de Bruno Gollnisch. Les groupuscules périphériques apparaissent ainsi instrumentalisés dans le jeu de concurrence interne au parti, même si Pierre Sidos affirme que l'OF n'a nullement cessé son entrisme. Marine Le Pen a pu de cette manière se donner à voir comme celle qui rompait avec l'antisémitisme et le référentiel fascisant. D'ailleurs, sitôt élue présidente du FN, elle a fait une déclaration qui se voulait exemplaire en indiquant que « ce qui s'est passé » dans les rangs nazis constitue le « summum de la barbarie ». »

Stéphane Lebourg, « Le Front national et la galaxie des extrêmes droites radicales », Les faux-semblants du Front national, Presse de Sciences Po, Paris, 2015.

« Pour le parti, la solution passe à l'évidence par la formation des militants. En confiant celle-ci à son aile modérée en 2012, alors qu'elle avait été jusqu'ici marquée de la patte des radicaux, le FN entrave tout projet éventuel de l'extrême-droite radicale d'influencer la ligne du parti. S'il parvenait à mener cet encadrement à terme, ce serait la défaite définitive de Dominique Venner, lui qui espérait un contrôle du parti unitaire par un groupuscule radical, avec une cristallisation peut-être plus nette des deux sous-ensembles majeurs de l'extrême-droite, l'un constitué de ses groupuscules, l'autre que l'autre que l'on pourrait qualifier, dorénavant, d'institutionnel. »

Stéphane Lebourg, « Le Front national et la galaxie des extrêmes droites radicales », Les faux-semblants du Front national, Presse de Sciences Po, Paris, 2015.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

  • Argument contreDes propos qui étaient auparavant considérés comme des dérapages sont aujourd'hui banalisés en raison de la droitisation de la vie politique
  • Argument contreSi les thèmes fascistes sont publiquement mis en sourdine, ils sont beaucoup plus présents en « off »
  • Argument contreIl existe une deuxième ligne au RN, qui garde le fascisme pour héritage
  • Argument contreLes relations entre les groupes fascistes et le RN sont devenues moins visibles, mais sont toujours présentes
  • Argument contreIl y a une continuité entre la génération de la « dédiabolisation » du RN et l'ancienne
  • Argument contreLa dédiabolisation ne pourra être effective que lorsque le RN renoncera à son héritage fasciste
  • Argument contreLa soi-disant dédiabolisation n'est qu'une façade
  • Argument contreLe RN s'est juste déplacé vers des discriminations plus politiquement correctes
  • Argument contreL'exclusion des militants du Rassemblement national présumés fascistes permet au RN de se dédouaner
  • Argument contreLes propos haineux n'ont jamais réellement disparu du RN
  • Argument contreCertains politiciens RN "dérapent" régulièrement sans jamais être exclus
  • Argument contreLe RN soutient des politiciens fascistes qui, eux, ne se sont jamais dédiabolisés
  • Argument contreAvec l'évolution du climat politique, le RN ne prend même plus la peine de se dédiaboliser
  • Argument contreLa dédiabolisation du RN a été rendue possible par un climat informationnel orwéllien

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