A propos des Cent Romanov à tuer Lénine s'exprimait ainsi en 1911 par antiphrase
Résumé
Citations
« L’histoire de la Russie, l’histoire séculaire du tsarisme font qu’au début du XXème siècle, il n’y a pas et il ne peut pas y avoir chez nous d’autre monarchie que celle des Cent-Noirs et des pogromistes. La monarchie russe ne peut répondre aux manifestations du peuple en faveur de la liberté autrement qu'en organisant des détachements d'individus qui saisissent les enfants juifs par les pieds pour leur briser la tête contre les pierres, qui violent les femmes juives ou géorgiennes, qui éventrent les vieillards.
Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques « constitutionnels », en Russie il faudra couper la tête à cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins Cent-Noirs et de déchaîner des pogromes.
Si la social-démocratie a retenu quelque chose de la première révolution russe, elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts, le mot d'ordre de « à bas l'autocratie » qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république". »
« Et qu’on ne vienne pas nous dire que le mot d’ordre de république ne correspond pas au stade actuel de développement politique des ouvriers et des paysans. Il y a dix ou douze ans, il n’y avait pas que « les populistes » à ne pas oser même évoquer en pensée le mot d’ordre de « A bas l’autocratie », il se trouvait même des social-démocrates, ceux que l’on nommait « économistes » pour protester contre son opportunité. Or, en 1903-1904, le mot d’ordre de « A bas l’autocratie » était passé dans la langue ! Il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’une propagande républicaine, systématique, persévérante, trouvera maintenant en Russie le terrain le plus fertile […] Personne ne peut actuellement déterminer avec quelle rapidité croîtra la semence de la propagande républicaine, jetée en terre, là n’est pas l’essentiel ; ce dont il s’agit, c’est que les semailles soient bien faites, de manière réellement démocratique. »