Vouloir interdire les opinions dangereuses et toxiques revient à interdire le débat
Résumé
Citations
« C’est de reprendre à la base l’éducation des Français qu’il s’agit ; et, pour cela, il ne suffit pas de s’attaquer à des groupes minoritaires plus ou moins clandestins, mais à des idéologies qui ont pignon sur rue et qu’encensent les médias. Il ne suffit pas non plus de faire confiance à la bonne volonté, elle aussi incontestable, de la plupart des enseignants du primaire et du secondaire. Face aux difficultés qu’ils affrontent quotidiennement dans leurs classes, ceux-ci ont grand besoin, avant toute chose, de se sentir soutenus par leur hiérarchie – autrement dit, par l’État qui, là encore, doit assumer ses responsabilités.
7C’est la raison pour laquelle je me prononce ici, en toute clarté, en faveur de la pénalisation de l’antisionisme radical, c’est-à-dire de la position consistant à caractériser Israël comme un État nazi, raciste et pratiquant l’apartheid ou – ce qui revient au même, puisque « nazisme » désigne en principe l’ennemi absolu – à nier purement et simplement son droit à l’existence. La négation de ce droit s’inscrit en effet dans la logique même du « négationnisme » qui consistait naguère à nier la réalité de la Shoah. Et comme la progression de cette forme déjà ancienne de négationnisme (la négation du fait) n’a pu être bloquée, en France, que par une loi, je crains fort que la progression de ses formes les plus récentes (la négation du droit) ne puisse l’être, à son tour, que par des dispositions de même nature.
8Qu’on ne vienne pas nous dire que la liberté d’opinion serait alors en danger – car l’antisémitisme, comme l’a bien vu Sartre, n’est pas une « opinion » parmi d’autres. »
« Cet amendement vise à élargir le champ d’application de la présente proposition de loi à l’antisionisme, soit tout propos, quel que soit son format, visant à appeler à la négation et/ou à la destruction de l’État d’Israël.
Comme le soulignait le Président de la République lors du dîner du CRIF le 20 février dernier, nous devons « nommer le mal, qui ne voit que l’antisémitisme se cache de plus en plus sous le masque de l’antisionisme. […] Rien n’est plus insupportable pour les victimes que l’absence de sanctions. […] Nous devons lutter contre ceux qui cachent derrière le rejet d’Israël la négation même de l’existence d’Israël et la haine des Juifs la plus primaire. »
La haine « n’a de virtuel que le nom. Il y a dans cette haine sans visage, qui se croit délivrée de tout droit, les prémices de la haine qui, ensuite, sort dans rue et commet le pire. » »