Une première accusation de massacre dans la prison d'Ekaterinbourg

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Mots-clés : Léninisme, Révolution russe, URSS, Terreur, Bolchévisme, Totalitarisme[ modifier ].

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« Juste après l'armistice, à la tribune de la Chambre des députés, à Paris, le ministre des affaires étrangères, Stephen Pichon, donnait la première relation publique de l'assassinat des Romanov ; il la tenait du prince L'vov en personne, le premier président du Gouvernement provisoire en mars 1917.

"Le prince L'vov était dans une cellule voisine de celle des membres de la famille impériale. Les bolcheviks les ont réunis et les ayant fait asseoir, ils les ont pendant toute la nuit, lardés de coups de baîonnettes, pour les achever l'un après l'autre le lendemain à coups de révolver, si bien que, dans cette pièce, m'a dit le Prince L'vov, c'était une véritable mare de sang… "

Ce discours public eut évidemment un écho considérable : le récit d'un ministre s'appuyant sur le témoignage du premier chef du gouvernement provisoire. En vérité - on ne devait apprendre cela que beaucoup plus tard -, le prince L'vov n'avait jamais résidé à la Maison d'Ipatiev où la famille impériale avait été incarcérée. Il n'y était même jamais entré et celle-ci ne comprenait pas de cellules, puisque c'était une demeure bourgeoise. Stephen Pichon avait mal compris, le prince L'vov avait certes été dans une cellule de prison, mais à 4 km de la maison Ipatiev ; et il n'avait pas été le témoin des évènements qu'il relatait. »

Marc Ferro, Nicolas II, p.296, Chapitre IV Evènement ou fait divers ? Une mort énigmatique., Payot, Paris, 1990.

« Il n'a rigoureusement rien vu et c'est un militaire français en mission dans la région (Joseph Lasies) qui a fait valoir que le Prince L'vov n'avait rien pu voir. Mais celui-ci n'en a jamais démordu pendant deux ans ; ayant résidé dans la même ville, il ne pouvait pas se déjuger de ce qu'il avait simplement entendu et répété. »

Marc Ferro, « La deuxième mort de Nicolas II », Les tabous de l'histoire, p.70, chapitre 3, Nil Edition (Pocket), Paris, 2003.

« Mais Pichon ne voulut plus en démordre et ne crut pas au démenti des bolcheviks. C'est dans ce climat enflammé que les Blancs entamèrent leur enquête sur les circonstances de la mort de la famille impériale. Six mois avaient passé. Ekaterinbourg avait changé de main deux fois, et une pré-enquête avait eu lieu dès le mois de juillet. »

Marc Ferro, La vérité sur la tragédie des Romanov, p.81, chapitre 4- une enquête à risques., Tallandier, Paris, 2012.

RéférencesRéférences

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