La nuit homicide du 16 au 17 juillet 1918 s'est limitée à l'exécution de l'ex-tsar Nicolas II Romanov
Résumé
Citations
« Alors que la mort de Charles Ier ou de Louis XVI ont été de grands évènements historiques, celle de Nicolas II constitue même l'exemple d'un fait divers, d'un non-évènement[…] […] L'essentiel, expliquait Lénine, était de détruire les propriétaires terriens, les koulaks. La mort de Nicolas II ne méritait ni explication, ni mention, ni justification. Lénine y faisait allusion comme une information sur quelque chose qui lui était étranger. Mais c'était si peu important que cela ne méritait pas qu'on s'y attardât. Voilà qui ne l'empêchait pas d'ailleurs, de négocier avec les Allemands le sort de l'impératrice et de ses filles. Mais ces négociations secrètes, condamnées la veille encore, demeuraient soigneusement cachées sous la chappe d'une théorie de l'Histoire qui était censée ignorer les individus et ne connaître que les classes et modes de production…C'est ainsi qu'une telle négociation, pareille exécution purent devenir de non-évènements, disparaître de l'Histoire. »
« Le 27 septembre 1918 alors que depuis une semaine les milieux diplomatiques britanniques accréditaient, "officiellement", la thèse d'un massacre collectif de la famille impériale, la marquise de Milford Halven, la propre soeur de la tsarine, recevait un télégramme qui l'infirmait. Ce télégramme envoyé de Stokholm par la Crown Princess of Swerden était ainsi conçu : "Ernie now telegraphs that has heard from two trustworth sources that Alix and all the Children are alive". (Ernie vient de télégraphier qu'il a appris de deux sources dignes de foi qu'Alix et tous les enfants sont vivants"). Ernie était le grand-duc Ernst Ludwig, le chef de la maison Hesse-Darmstad, le frère de la marquise et de la tsarine. »
« Moscou, Le président Sverdlov annonce avoir reçu par fil direct le câble l'informant de l'exécution de l'ex-tsar Nicolas Romanov. Récemment, le danger d'une appproche des troupes tchécoslovaques devint une sérieuse menace pour Ekaterinbourg, capitale de l'Oural rouge. Au même moment, un nouveau complot de contre-révolutionnaires fut découvert ; il visait à arracher le tsar des mains de ceux qui le détenaient, le soviet de région. Aussi son présidium décida de l'exécuter. La femme et le fils de Nicolas furent envoyés en lieu sûr, et les documents concernant ce complot ont été adressés à Moscou par courrier spécial. Il avait été récemment proposé d'organiser le procès du tsar pour tous les crimes qu'il avait commis. Mais les circonstances empêchèrent la cour de se réunir. Après que le Praesidium eut discuté des raisons qui avaient amené le soviet de l'Oural à fusiller Romanov, le comité central exécutif a jugé que le Soviet régional de l'Oural avait agi comme il fallait. »
« The File on the the Tsar ( le dossier Romanov ), l'ouvrage de deux journalistes de la BBC, Anthony Summers et Tom Mangold, inconnus au bataillon des historiens brevetés, ouvrit en 1976 une piste pleine de promesses pour répondre aux questions posées. Après une quête et enquête de plusieurs années, les deux hommes découvrirent à Harvard l'existence du dossier complet de l'instruction concernant la fin des Romanov, celui-là même d'où le juge Sokolov chargé d'enquêter pour les Blancs avait tiré son ouvrage : ils constatèrent que dans son enquête publiée en 1924, Sokolov avait systématiquement éliminé toutes les pièces qui pouvaient témoigner de la survie des filles du tsar et de l'impératrice. »
« Il est apparu que les bolcheviks voulaient éviter que des SR de gauche assassinent l'impératrice et ses filles et qu'en connivence avec les Allemands des plans s'élaboraient pour les sauver. »
« Témoignage de Natacha Vassilievna Moutnykh (8 mars 1919) Il me parvint par hasard que la famille de l'ancien tsar -sa femme et ses quatre filles- avait été transportée à Perm très secrètement dans une cave de la maison Beriozine, où se trouvait un atelier […] J'étais évidemment intéressée par la présence de cette famille du tsar à Perm ; sachant que mon frère y était de garde, je lui demandai de m'y emmener et de me les montrer. Il y consentit et nous y allâmes. C'était en septembre et dans la maison de Beriozine, nous vîmes la chambre faiblement éclairée dans laquelle on distinguait la tsarine et ses quatre filles. Elles étaient dans un état terrible mais je les reconnus bien. Avec moi il y avait Anna Kostina, la secrétaire de Zinoviev, qui partit ensuite pour Pétrograd. La famille de l'Empereur fut cachée quelque part à la campagne. »