Quand on limite la liberté d'expression, on ne peut plus s'arrêter
Résumé
Citations
« Il n'y a aucune raison pour que les descendants des victimes de toute l'histoire de France ne réclament et n'obtiennent ce que les fils et filles d'esclaves ont obtenu. Le "génocide" vendéen attend sa reconnaissance officielle, les Russes blancs ne manquent pas d'arguments contre les massacres communistes en Ukraine, pas plus qe les Polonais réfugiés contre les massacres de Katyn. suivraient, avec un argumentaire imparable, les descendants des protestants de la Saint-Barthélémy, les aristocrates guillotinés, les Albigeois exterminés. Et pourquoi, dans la foulée, la France ne se donnerait-elle pas, au nom de ses pincipes fondamentaux, une compétence mémorielle à dimension planétaire, incriminant les Espagnols et les Américains […] ? L'histoire n'est qu'une longue suite de crimes contre l'humanité. »
« Philippe Nemo montre, exemples tirés de la jurisprudence à l’appui, comment ces lois volontairement ambigües dans leur énoncé (« l’homophobie », par exemple, est condamnable, mais il n’en existe aucune définition légale !) ne punissent plus les paroles, mais les pensées. De même, celles-ci ne peuvent être examinées en procès que par l’intermédiaire de juges chargés de traquer et de condamner les déviants, comme de nouveaux inquisiteurs.
Il n’est pas besoin de punir tout le monde. La criminalisation du discours repousse les thèses controversées hors de la sphère publique ; l’auto-censure des jeunes professionnels fait le reste. Aucun étudiant en journalisme n’aura la moindre chance de décrocher un simple job de pigiste s’il a le malheur d’exprimer une opinion s’écartant de la norme, même en privé, si celle-ci parvient aux oreilles de son employeur.
Après des décennies le long de ce chemin, le résultat est là : un spectaculaire affaiblissement du débat intellectuel. Le terme de régression n’est pas trop fort. Comme l’explique Philippe Nemo : "Ce qui frappe en effet dans la police des idées qui a été mise en place depuis quelques années en France, c’est son caractère crypto-religieux. Aux personnes qui énoncent des faits et arguments au sujet de l’immigration, des mœurs familiales et sexuelles, de l’école, de la sécurité, de la politique pénale, des politiques sociales, de la fiscalité, etc., n’allant pas dans le sens de l’orthodoxie régnante, on n’oppose pas d’autres faits ou d’autres arguments, mais une fin de non-recevoir. On ne veut pas discuter avec elles, on veut qu’elles disparaissent purement et simplement de l’espace public. On veut que la société soit purifiée de leur présence. »