On ne peut combattre un système en se pliant à ses règles
Résumé
Citations
« Une première explication de [l'] étonnante indifférence [de l'establishment vis à vis d'Extinction Rebellion] est que l’occupation a été acceptée par le pouvoir parce qu’elle ne le menaçait pas. A la différence du mouvement Nuit debout, qui s’était heurté en 2016 à une pression constante de la police et, après un temps de sympathie, à une critique acerbe des médias de l’oligarchie, Extinction Rebellion est bercé d’une tolérance qui témoigne qu’il ne remet fondamentalement en cause aucun intérêt véritable. »
« À quelle condition pourrait-on donner des armes au mouvement social pour redevenir puissant politiquement ? Car l’espace de la contestation démocratique est paradoxalement l’un des plus codifiés de la vie sociale. Lorsque nous ne sommes pas d’accord, nous recourons à des formes pré-existantes qui nous construisent comme sujet contestataire, que ce soit la manifestation, le lobbying, la pétition ou l’émeute. Mais quand on recourt à ces formes, déstabilise-t-on le système ou le fait-on fonctionner ? »
« La vision du monde d’Erica Chenoweth et de Maria Stephan est à peu près celle de BFM TV. Elles adhèrent entièrement à — et colportent — tous les mensonges dominants (selon lesquels nous vivons, en France et aux États-Unis, au sein de véritables « démocraties » fonctionnelles et justes, etc.). Leurs analyses et leurs perspectives politiques, sociales et écologiques sont celles des patrons du CAC40, des dirigeants des grandes puissances et des multinationales. Lutter contre le capitalisme, contre les multinationales, contre l’État ou contre la société industrielle en choisissant de suivre les conseils d’Erica Chenoweth et de Maria Stephan revient à lutter contre l’informatisation du monde en suivant les conseils de Bill Gates, ou contre les problèmes agro-environnementaux en suivant ceux de Monsanto. Cela revient à lutter contre l’ennemi en suivant ses conseils. »