Marine Le Pen torpille les associations pro-LGBT
Résumé
Citations
« Au sein d’Aides, l’inquiétude est en tout cas réelle. « Certains bénévoles pensent même que si elle est au pouvoir, nous pourrions disparaître. On a besoin de l’État pour faire une partie de notre boulot », rappelle Camille Spire. D’autant que le RN a déjà prouvé de quoi il était capable au niveau local.
À Metz, en novembre 2020, par exemple, un élu RN s’était opposé au versement de subventions à une association de lutte contre les discriminations LGBTI+. « L’association a déjà reçu plusieurs milliers d’euros d’argent public. Sur cette thématique comme sur d’autres, on poursuit la dérive sociétale », déclarait-il pour justifier son opposition. À Nice, c’est l’élu RN et ancien identitaire Philippe Vardon qui a regretté une subvention accordée au Centre LGBT de la Côte d’Azur, accusant l’association de « poursuivre un agenda politique ». En 2010 enfin, alors conseillère FN dans le Nord, Marine Le Pen s'opposait à une subvention versée à une association lilloise. « Je ne suis pas sûre que la lutte contre la transphobie, la lesbophobie, je ne savais même pas que ça existait moi, l'homophobie, soit une priorité régionale », expliquait-elle.
« Il y aurait un prohibitionnisme et un racisme très présent qui nous font très peur, renchérit Giovanna Rincon, directrice d’Acceptess-T, une association qui milite contre les discriminations transphobes. On sait que les dialogues seront complètement difficiles, voire impossibles avec les autorités dirigées par l’extrême droite. Cette crainte nous oblige à réfléchir, à anticiper, pour éviter le pire auprès des populations qui sont déjà frappées par des lois extrêmement dures. »
Elle évoque le harcèlement encore plus important qui pourrait frapper les travailleurs et travailleuses du sexe, la question de l’accès aux soins ou au droit d’asile pour les personnes trans mais aussi la survie immédiate de son association. « On pourrait nous assimiler à des passeurs, être accusés d’une sorte de délit de solidarité », craint la militante, qui promet, quoi qu’il arrive, « de continuer à se battre ». »
Références
- À Metz, un conseiller municipal Rassemblement national accuse les assos LGBT+ de "dérive sociétale", Nicolas Scheffer, Têtu, 23/11/2020.
- Nice: l'opposition RN refuse encore des subventions à des asso LGBT, Alexandre Chavance, Nice Presse, 4/03/2022.