Les "Studies" prolongent le projet émancipateur des Lumières
Résumé
Citations
« (...) les nouveaux objets portés par les studies ou le regard qu’elles portent sur les objets propres des sciences humaines correspondent à des sujets dont le point de vue sur le monde a été ignoré par celles-ci. Autrement dit, les nouveaux savoirs des studies, originellement militants, épousent un projet de libération d’individus ou de minorités invisibilisés par les savoirs constitués. Les studies, finalement, n’ont qu’un objet et, pour ainsi dire, une obsession : l’étude des dominations dans les faits sociaux ou humains. Etudier tous les faits sociaux selon la variable du genre, ou de l’animal, etc., c’est révéler directement des faits de domination et indirectement leur dissimulation par le partage institué du savoir. Toutes les studies sont des études de/contre la domination — domination des femmes, des minorités sexuelles ou ethniques, et finalement des animaux non humains, derniers maillons de la chaîne des dominés — qui pointent, in fine, toujours invariablement vers la même figure du masculin-blanc-occidental. A leur façon, les studies reconduisent le projet des Lumières : l’émancipation par le savoir. Elles sont aussi l’indice et la preuve de la vitalité et de la productivité du savoir dans le champ des sciences humaines et/ou sociales. Mais elles le font d’une manière épistémologiquement troublante. »