Les "Studies" rejettent les bases épistémologiques de la science
Résumé
Citations
« (...) les studies défient la définition épistémologique longtemps standard de la science et du sujet épistémique. L’épistémologie a toujours défini la science soit comme un savoir universel sans sujet soit comme le savoir d’un sujet universel (transcendantal). Les studies valident d’autres principes épistémologiques :
Principe 1 : Pas de science sans sujet connaissant — la science est un point de vue sur le monde.
Principe 2 : Pas de sujet connaissant non situé — la théorie est une pratique et/ou la théorie d’une pratique.
Principe 3 : Pas de sujet épistémique situé privilégié — tous les points de vue des sujets épistémiques sur le monde se valent.
Ces trois principes conjugués ont des conséquences théoriques et pratiques précises. Théoriquement ils annulent l’opposition entre science et opinion, entre savoir et mythe, entre faits et valeurs. Pratiquement, ils contredisent le projet des Lumières, prétendument émancipateur mais réellement oppresseur. Au croisement de ces deux séries de conséquences, ils obligent à conclure et à admettre que la définition de science comme savoir désintéressé, l’idée d’universel et de neutralité objective sont des croyances par lesquelles la science, c’est-à-dire l’idée occidentale du savoir, a “savamment” invisibilisé et dominé les autres sujets épistémiques ou les autres points de vue sur le monde. »