Le sophisme de composition n'est pas un sophisme

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Dieu existe-t-il ?.
Mots-clés : Argument cosmologique, Cause première, Dieu, Causalité, Univers, Sophisme[ modifier ].

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« Cet argument consiste en fait à accuser le métaphysicien de commettre un « sophisme de composition », c’est-à-dire l’erreur de raisonnement qui consiste à attribuer au tout une propriété qui n’appartient qu’aux éléments, comme lorsqu’on dit : « Chaque grain de sable est léger, or le tas de sable est léger, donc le tas de sable est léger. » Certains disent que l’on commet le même sophisme avec la causalité en disant : « Chaque phénomène a une cause, or l’univers est constitué de la totalité des phénomènes, donc l’univers a une cause » […] Mais nous n’avons pas commis cette erreur. Nous ne déduisons à aucun moment que parce que les éléments de l’univers ont une cause, l’univers doit en avoir une ; nous nous bornons simplement à poser la question de savoir si l’univers a une cause. En outre, ceux qui accusent les métaphysiciens de sophisme de composition font eux-mêmes une erreur de raisonnement : car ils semblent considérer qu’il est toujours illégitime d’attribuer au Tout une propriété des éléments. Mais ce n’est pas le cas. Il y a des propriétés qui disparaissent en s’agrégeant et d’autres qui s’additionnent sans disparaître. Ainsi ne commet-on pas d’erreur matérielle en disant : « Tous les grains de sable sont jaunes, or le tas de sable est uniquement constitué de grains de sables, donc le tas de sable est jaune. » »

Frédéric Guillaud, Dieu existe, p.39-40, Éditions du Cerf, Paris, 2013.

« Nous avons déjà discuté cette objection dans notre chapitre sur Kant ; il nous suffira ici de rappeler que si certaines propriétés disparaissent dans l’agrégation, d’autres s’y conservent. Or, la dépendance existentielle est du second type : si chacune des parties d’un être est totalement dépendante (dans la moindre de ses composantes) de l’existence d’une autre partie de ce même être, il va de soi que rien n’existe par soi-même au sein de cet être. Or, si aucune des parties d’un être n’existe par elle-même, on peut conclure sans sophisme que cet être n’existe pas par lui-même. Exactement comme il n’y aucun sophisme à considérer que si chaque carreau d’une salle de bain est bleu, la salle de bain est bleue. »

Frédéric Guillaud, Dieu existe, p.104-105, Éditions du Cerf, Paris, 2013.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

Arguments contreObjections

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