Le néolibéralisme va-t-il s'effondrer ?
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Sommaire
- 1 Introduction
- 2 Arguments POUR
- 2.1 Le néolibéralisme va vers un krach économique
- 2.2 Le néolibéralisme est inacceptable moralement
- 2.3 Le néolibéralisme est insoutenable écologiquement
- 2.4 Le néolibéralisme conduit au chaos politique
- 2.5 Le néolibéralisme est absurde
- 2.6 Les résistances au néolibéralisme montent en puissance
- 3 Arguments CONTRE
- 3.1 L'économie mondiale fonctionne bien
- 3.2 Le néolibéralisme est vecteur de progrès
- 3.3 Le néolibéralisme s'adapte à tout
- 3.4 Le néolibéralisme est conforme au réel
- 3.5 Il n'y a pas d'alternative au libéralisme
- 3.5.1 La plupart des gens adhèrent au système
- 3.5.2 La contestation du néolibéralisme conduit à la violence et/ou au totalitarisme
- 3.5.2.1 Dépasser les rapports de domination par la coopération et la délibération
- 3.5.2.2 Il existe une large gamme de moyens de lutte non violents
- 3.5.2.3 La violence est le fait des dominants
- 3.5.2.4 Les alternatives sont plus démocratiques que le néolibéralisme
- 3.5.2.5 Tout le monde ne voit pas par le prisme de l'ultralibéralisme
- 3.5.3 L'ultralibéralisme est le seul système possible
- 4 Notes et références
- 5 Pour aller plus loin
- 6 Débats connexes
Introduction[modifier le wikicode]
Après la chute du Mur de Berlin et la fin de l'URSS, le monde semblait s'unifier sous l'égide de l'économie de marché et de la démocratie parlementaire ; un penseur comme Francis Fukoyama prédisait "la fin de l'Histoire". Sans l'opposition du bloc communiste, le monde libéral semblait avoir gagné la partie, imposant son modèle de développement à toute la planète. Non seulement sur le plan international, mais sur le plan intérieur, faute d'une société fonctionnant sur des bases non capitalistes, les opposants politiques se sont plus ou moins résignés à l'économie de marché (disparition des grands partis communistes dans les années 80, passage au social-libéralisme des partis socialistes).
Aujourd'hui, on constate la domination planétaire de l'économie de marché, qui impose ses traités, son modèle de consommation, et dévaste la planète. L'opposition surgit, encore peu organisée, n'ayant pas de pays-modèle à proposer. Mais ce qui donne la force à cette opposition disparate (qui va des écologistes aux révolutionnaires, des anarchistes aux alternatifs, des Indignés aux mouvements associatifs de terrain...), c'est sa certitude que le néolibéralisme va s'effondrer par ses contradictions internes. Au moment même où il semble le plus fort, où il a "tout gagné" et où ses opposants semblent marginaux, il est miné et se révèle une impasse : crise écologique majeure ou succession de dégradations sociales, crise systémique de la finance, chômage de masse, réchauffement climatique... Chacune de ces menaces, prise isolement, compromet le modèle néolibéral ; mais de plus, elles se cumulent et convergent, condamnant le néolibéralisme à court terme, disent ses détracteurs. Est-ce vraiment le cas ? Le néolibéralisme n'est-il qu'une brève parenthèse de l'histoire humaine ?
Arguments POUR[modifier le wikicode]
Le néolibéralisme va vers un krach économique[modifier le wikicode]
L'économie mondiale va vers un grand krach
La financiarisation est artificielle
L'ultralibéralisme n'arrive pas à s'autoréguler
Le néolibéralisme est inacceptable moralement[modifier le wikicode]
Les inégalités progressent
Le néolibéralisme est insupportable moralement
Le néolibéralisme est insoutenable écologiquement[modifier le wikicode]
Le néolibéralisme pollue l'eau, l'air et la terre
Le néolibéralisme conduit au réchauffement climatique
Le capitalisme fonctionne sur une économie-carbone qui accélère le réchauffement climatique. Ce modèle économique ne pourra pas continuer sans énergie-carbone ; il devra profondément se modifier, et cette modification touchera au coeur du système : fin des circuits longs et relocalisation, fin du jetable, agriculture bio, arrêt du consumérisme pour la frugalité, etc. On va nécessairement vers la décroissance.
Le réchauffement climatique n'a pas des causes humaines
Les industriels inventent une économie verte
Écrire un résumé de l'objection.
Il faut développer le nucléaire
Grâce à cette énergie, on limite le réchauffement climatique.
La croissance infinie est une illusion
Le néolibéralisme fonctionne avec l'idée d'une croissance indéfinie, seul moyen d'assurer du travail et un minimum vital aux plus pauvres : produire toujours plus. Sur une planète aux ressources limitées, cette conception est aberrante. On sait déjà que pour que les habitants de la terre pussent vivre comme des Européens, il faudrait plusieurs planètes. On ment donc aux pays pauvres en leur "vendant" le modèle néolibéral.
"Une vie, c’est beau ; vingt milliards de vies, c’est vingt milliards de fois plus beau et vaut bien des métros plus pleins, quelques éoliennes sur le Mont Saint Michel, une exploitation intensive de la forêt amazonienne."
Duits et Barbier, La Logique de la Bête, éditions de l'éclat 2014.
On ne peut pas dire aux pays d'Asie ou d'Afrique de cesser la croissance
Prôner la décroissance est une idée de riches. Après s'être assurés confort et services, les pays du Nord veulent empêcher les autres pays à accéder au même niveau. C'est injuste et impossible à défendre politiquement.
Objections[modifier le wikicode]
Création d'une économie verte
Écrire un résumé de l'objection.
Le néolibéralisme conduit au chaos politique[modifier le wikicode]
Migrations de masse
Fuite vers des guerres extérieures
Dissolution des Etats et géopolitique du chaos
Dans certaines régions, en Afrique notamment, on assiste à la disparition des Etats et à un chaos de plus en plus grave. Les seigneurs de la guerre locaux tentent de s'emparer du pouvoir ou créent des enclaves qu'ils dirigent (Lybie). Cette situation préfigure la géopolitique de demain, où des acteurs de plus en plus nombreux et incontrôlables, comme des groupes terroristes ou des pays dictatoriaux (Corée du Nord) disposant d'armes sales voire nucléaires, conduiront à un chaos planétaire.
Il n'y a pas de perte de contrôle
Les grands acteurs contrôlent et gèrent en sous-main les groupes qui semblent hors contrôle. Ainsi Al-qaïda et Ben Laden étaient au départ liés à la CIA. Quant à des pays comme l'Iran, leur accès au nucléaire peut être vu comme un élément de pression et de négociation politique.
Le néolibéralisme mène à la violence et au chaos
Augmentant la précarité et les inégalités, tout en amenuisant les protections sociales, le néolibéralisme attise les tensions : l'agressivité monte, suscitant d'un côté replis et xénophobie, de l'autre côté "communautarisme". Extrêmes et populistes ont le vent en poupe. Aux USA, en Amérique du Sud, la grande pauvreté côtoie la richesse la plus insolente. Les hyper-riches doivent se bunkériser et les pauvres subissent la violence (gangs etc.). In fine, personne n'est plus à l'abri (émeutes, enlèvements, agressions) : un futur à la Mad Max.
Il y a montée des classes moyennes
Le néolibéralisme n'aboutit pas à l'appauvrissement, car il suscite la montée de véritables classes moyennes par exemple en Chine ou en Afrique. Ces classes assurent une certaine stabilité aux sociétés.
Les conflits se règlent par négociations et compromis
Le système néolibéral se dote d'institutions régulatrices, qui permettent de médiatiser les conflits et empêchent l'explosion sociale.
Le néolibéralisme est absurde[modifier le wikicode]
La course au profit détruit notre santé
L'ultralibéralisme suscite des conditions de pollution de plus en plus grandes, qui affectent la santé animale et humaine. Les maladies environnementales se multiplient (cancers de la prostate et des seins, malformations à la naissance, voire autisme ou alzheimer...), entraînant des dépenses de santé toujours plus importantes et raccourcissant la durée et la qualité de vie. Le néolibéralisme est tout simplement invivable, et il va devoir cesser si l'on veut survivre.
On a jamais vécu aussi longtemps
L'espérance de vie augmente chaque année.
La médecine progresse et nous soignera
La recherche médicale permet déjà de soigner de nombreux cancers, et elle viendra bientôt à bout d'autres maladies. Les thérapies géniques offrent de grands espoirs, tout comme la découverte de nano-molécules réparatrices ou les recherches sur les cellules-souches.
Anomie, mal-être
Plus les pays se développent, plus le mal-être progresse : les européens consomment des neuroleptiques, les addictions se multiplient, les gens fuient devant leurs ordinateurs et leurs jeux vidéos, ou dans la consommation de cannabis voire de cocaïne. Cette société à deux vitesses est un échec : stressante pour les uns (insiders surbookés, qui travaillent à un rythme intense) et déprimante pour les autres (exclus, relégués, qui peinent à se soigner et à se loger).
La plupart des gens errent ou aspirent à autre chose : retrouver un idéal, une tradition mythifiée.Le système fonctionne en dépit du bon sens
Les résistances au néolibéralisme montent en puissance[modifier le wikicode]
L'opposition au système monte en puissance
Devant le caractère à la fois immoral et irrationnel du néolibéralisme, les gens s'indignent et la contestation s'amplifie : de "Occupy Wall Street" aux manifestations contre la loi Travail, des ZAD aux associations pour l'aide aux migrants, les forces anti-système s'organisent,et relèvent la tête.
Les forces émancipatrices sont divisées
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L'altermondialisme stagne
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Il n'y a pas de théorie élaborée de l'alternative
Écrire un résumé de l'objection.
Il n'y a que des contestations parcellaires
Écrire un résumé de l'objection.
Les "révolutions minuscules" et le localisme : une alternative en marche
Sur le terrain, les alternatives éclosent : villes en transition, écovillages, éco-luttes, coopératives, écoles différentes. Des collectifs en tous genres, des sans-papiers aux parents et aux quartiers solidaires, organisent des révolutions minuscules. Les gens reprennent leur puissance d'action sans attendre le bon vouloir des politiques ou des grandes organisations centralisées.
Pour changer le monde, il faut prendre le pouvoir
L'écologie concerne les privilégiés
Le bio coûte encore cher, et pour participer à des actions de terrain, créer des associations etc. il faut disposer de temps et d'un minimum de sécurité - un capital dont les plus précaires sont dépourvus.
Arguments CONTRE[modifier le wikicode]
L'économie mondiale fonctionne bien[modifier le wikicode]
La croissance se maintient
La croissance stagne en partie dans quelques pays européens, mais elle reste forte ailleurs (en Chine, variant de 6 à 12%). La prédiction de "la fin de la croissance" date déjà des années 70 du siècle précédent, et elle est fausse.
On va entrer en phase de stagnation
La croissance en Amérique est faible et ralentit déjà en Chine. Au fur et à mesure que les pays émergents s'équipent, leur croissance diminue et va rejoindre assez rapidement l'état de stagnation que l'on trouve en Europe. C'est une illusion de compter sur une reprise" mondiale, toujours annoncée et qui n'arrive jamais.
Une croissance infinie est impossible
La croissance dans les pays anciennement riches comme l'Europe et les US est à peine balbutiante. La croissance est forte dans les pays émergents des BRICS car ils rattrapent leur retard. Une fois ce retard rattrapé, le même phénomène qu'en Europe et aux US se produira. Pourquoi ? Car on aura atteint un pic de croissance partout, un horizon insurmontable où la quantité de pollution sera trop élevée (ex. Great Pacific garbage patch, pollution des sols, disparition des insectes et oiseaux), et la quantité de matières premières trop faible (ex. disparition du sable pour le béton, terres rares en chute libre, pétrole de plus en plus difficile à extraire). Le rapport Meadows (commandé par le club de Rome en 1972) qui prédit un effondrement systématique de la civilisation n'a pour l'instant jamais été démenti.
L'énergie va demeurer à un coût accessible pour soutenir l'économie
Les prévisions alarmistes sur la fin du pétrole, qui prédisaient un baril à 300 Dollars, sont fausses. On découvre de nouveaux gisements, et d'autres sont encore à trouver. Au pire, on exploite un pétrole lus difficile à raffiner. Il y a de grandes réserves de pétrole. Le développement actuel, qui repose sur une énergie peu coûteuse assurant le transport des marchandises, l'essence pour les voitures etc., pourra donc continuer.
La contraction énergétique est inévitable
Notre économie repose aujourd'hui (2020) sur de l'énergie non renouvelable. Partant d'un stock fini, il est impossible d'utiliser de plus en plus d'énergie indéfiniment, ni même de garder une utilisation constante. Tôt ou tard le stock s'épuise. Effectivement les pétroles non conventionnels ont permis de masquer le pic d'extraction conventionnel atteint en 2008, mais l'exploitation n'est rentable que quand les recherches de nouvelles sources s'arrêtent (dans le cas d'un pétrole bon marché). Le pic de production d'un site de non conventionnel étant atteint dès le début de son exploitation, il faut chercher de nouvelles sources constamment. Si les prix ne montent pas, c'est donc la disparition du pétrole ou la faillite des exploitants qui stoppera l'économie. Le pétrole étant l'énergie la plus facile à utiliser de l'histoire humaine, aucune énergie de substitution ne pourrait être fournie en même quantité et au même prix. Le pétrole représente 1/3 du mix énergétique mondial, le charbon 1/4, et le gaz 1/5. Toutes ces ressources sont fossiles donc épuisables. La décroissance du PIB est donc inévitable. Reste à savoir si le néo-libéralisme survivra à la décroissance.
Le néolibéralisme est vecteur de progrès[modifier le wikicode]
Les pays s'enrichissent grâce à l'ultralibéralisme
La productivité et les richesses augmentent au niveau de la planète. Loin de ruiner les peuples, le néolibéralisme augmente la part du gâteau. Exemple : la Chine, la Corée du sud, les Brics. Le niveau de vie dans ces pays s'est accru, les famines y ont disparues, elles adhèrent à l'idée de croissance qui y reste forte.
Ca n'est pas l'ultralibéralisme qui a permis cet enrichissment
C'est le sacrifice d'une partie de la population des pays pauvres (Chine, Bangladesh, Inde) ainsi que de l'environnement de ces pays (ex. déforestations en Indonésie avec l'huile de palme, au Brésil avec la plantation de soja et maïs) qui permet d'externaliser les coûts et de prétendre que l'ultralibéralisme fonctionne. Si on faisait la somme réelle des coûts sociétaux, environnementaux et sanitaires des politiques ultralibérales, on s'apercevrait vite que très peu de multinationales feraient des bénéfices !
La démocratie et le droit progressent dans le monde
Avec la montée des classes moyennes en Chine, en Inde, en Corée, en Afrique, les demandes de démocratie et d'Etats de droits se font jour. Les régimes doivent céder aux pressions internationales ou internes pour réparer les injustices, lutter contre les corruptions (manifestations en Roumanie etc.), établir des minimums sociaux, généraliser l'accès à la médecine, etc.
Ce n'est pas le fait du libéralisme
Dans un monde de libéralisme et de libre échange, afin d'être compétitif les institutions ont même tendance à supprimer des acquis sociaux (détricotage du droit du travail en France). L'accès à la santé ou a des minimas sociaux peut tout aussi bien se faire dans un pays communiste.
On va vers un ordre international
Peu à peu, des institutions internationales émergent et se renforcent. L'idéal kantien d'un "parlement des nations" devient une réalité : les Etats apprennent à négocier, à trouver des terrains d'entente. Nous allons vers un monde multipolaire où des puissances d'Asie et du Sud font entendre leurs voix et arrivent à faire valoir leurs intérêts.
Le néolibéralisme s'adapte à tout[modifier le wikicode]
L'économie de marché s'adapte aux besoins réels
Quand les besoins changent, un produit disparaît ou un autre émerge. Si le pétrole se raréfie, il devient plus cher et alors les énergies alternatives deviennent rentables et attirent des investisseurs. Par de tels mécanismes, l'économie de marché s'autorégule et répond en temps réel aux besoins ou aux nécessités, bien mieux que des décisions "prises d'en haut" selon une logique centralisée.
Des règles se mettent en place dans la finance
Après 2008, les Etats ont mis en place des mécanismes qui évitent la crise systémique majeure. Loin d'être un champ dérégulé, l'économie mondiale est soumise à un nombre impressionnant de lois, d'accords, d'instances de contrôle. L'idée que nos vivons dans un régime ultralibéral est un fantasme.
Les innovations technologiques créent de l'emploi et résolvent les problèmes
L'innovation crée de nouveaux produits - ordinateurs portables, tablettes, jeux vidéos, économie 2.0 etc.- qui créent de nouveaux besoins et relancent l'emploi. Face aux problèmes écologiques, les scientifiques vont trouver des innovations inattendues : des algues pour nourrir la planète à bas coût ou pour produire de l'énergie, etc. Il fut avoir foi en la créativité humaine, qui a toujours su inventer des solutions.
Le capitalisme évolue sans cesse et surmonte les crises
Depuis le XIXème siècle, les antilibéraux prévoient l'effondrement du libéralisme ! Quand une industrie disparaît (comme le textile en France), d'autres renaissent. Loin de buter sur une limite infranchissable et une crise structurelle, le capitalisme se transforme et se relance sans cesse.
Le capitalisme n'est PAS l'ultralibéralisme
Un capitalisme, même mondialisé, soumis à des règles strictes en terme de finances, de dividendes, de pollution de l'environnement, d'optimisation fiscale, etc. pourrait théoriquement être vertueux.
L'ultralibéralisme qui consiste à externaliser ses coûts, à acquérir des boîtes pour ensuite les revendre en faisant une plus-value, à délocaliser sa main d'oeuvre, à réduire les effectifs pour faire le même boulot mais avec moins de personnel, à faire appel à des déséquilibres sociaux (travailleurs détachés) et fiscaux (sociétés écrans dans les paradis fiscaux) dans le but de reverser toujours plus de dividendes aux actionnaires, qui ne ré-investissent finalement que très peu dans l'économie réelle (cf. rapport Oxfam mai 2018) ne mène qu'à la ruine des peuples.
Quid de l'intelligence artificielle et de l'automatisation ?
Quand un métier a été remplacé par des machines, le capital gagné n'a jamais été redistribué aux travailleurs qui ont perdu leur travail.
En vue de la grande vague d'automatisation qui se profile, essentiellement due aux progrès immenses faits en intelligence artificielle, on peut aisément prédire que la majorité des travaux autrefois réservés aux humains risque de disparaître (on parle ici d'un spectre d'emplois qui va du manutentionnaire au cardiologue !) .
Comment l'ultralibéralisme propose-t-il de conserver un modèle de croissance et son fameux "ruissellement" quand 75% de la population des pays riches sera au chômage ?
On va continuer à créer des "bullshit jobs" ?
Le but premier de l'automatisation est essentiellement de moins travailler, or on n'a jamais autant travaillé, on n'a jamais créé autant de richesses, et pourtant les gens s'appauvrissent. Comment analyser ce phénomène ?
Le néolibéralisme est conforme au réel[modifier le wikicode]
Le néolibéralisme s'appuie sur la nature humaine telle qu'elle est
La base du néolibéralisme reste la Fable des Abeilles (Mandeville) : "vices privés font vertus publiques". Les hommes cherchent leur profit, sont individualistes, n'aiment pas que l'Etat gère leurs économies, veulent entreprendre pour gagner en reconnaissance et en puissance, etc. Ils sont foncièrement égoïstes et calculateurs. Le néolibéralisme n'est que la mise en oeuvre d'un système qui correspond à cette réalité anthropologique. Ceux qui se fondent sur un "Homme nouveau" nient le réel et échouent nécessairement.
Le néolibéralisme a repris les catégories de pensée du christianisme
Le modèle de l'homme égoïste dérive de la vision chrétienne de l'homme pécheur. Le néolibéralisme recycle sans le dire la plupart des idées chrétiennes, notamment l'idée de la Providence qui est reprise sous la forme de "la main invisible du Marché" (voir Dufour, La Cité Perverse et Le Divin Marché).
Par l'éducation, on peut rendre les hommes coopératifs
C'est le système d'éducation, fondé sur la compétition et la lutte, qui rend les gens des calculateurs égocentrés. En créant des écoles nouvelles, inspirées par Freinet ou Adler, on peut socialiser les humains et faire qu'ils donnent priorité à l'être sur l'avoir.
Le darwinisme social est erroné
En se fondant sur une analyse datée de la "nature", le néolibéralisme conduit à un monde invivable de la lutte de tous contre tous. En réalité, les écologistes découvrent de plus en plus que la nature repose sur la coopération. De plus, l'altruisme est inscrit dans le fonctionnement humain. La recherche de dominance, si elle est prégnante, peut être dépassée (voir Henri Laborit, La nouvelle grille).
Le néolibéralisme n'est pas une idéologie mais une science
L'économie de marché fonctionne selon des lois que la science économique décrit. Les préconisations néolibérales - libérer les énergies, augmenter la flexibilité etc.- ne sont pas dictées par une idéologie, mais par la nature même des rapports économique.
Le néolibéralisme est une idéologie
... qui se fait passer pour une science. Comme en astrologie, on élabore des procédures complexes, à l'allure scientifique, mais en partant d'axiomes qui sont contredits par la réalité. On pourrait voir le néolibéralisme comme une construction politique (objectif: transfert du pouvoir et des richesses du public au privé), qui prend une doctrine économique arriérée comme justification. Les 3 axiomes de base du modèle néolibéral restent en effet les mêmes que ceux développés par Adam Smith au 18ème siècle: les agents économiques sont considérés 1) parfaitement libres 2) parfaitement rationnels 3) parfaitement informés. Ce modèle est évidemment à affiner, car ces axiomes ne décrivent pas le monde réel, et il existe des modèles alternatifs. Le présenter comme la panacée scientifique dans le domaine économique, c'est aussi faux et frauduleux que de présenter la théorie des épicycles des grecs anciens comme LE modèle qui explique la dynamique des astres et qu'il faut suivre aveuglément. En outre, l'économie est un domaine où interviennent forcément la politique et le social, on pourrait dire par extension la psychologie et la culture. Toute doctrine économique part de présupposés en ce qui concerne le politique et le social, présenter une des ces doctrines comme se suffisant à elle même, montrer des équations pour convaincre qu'on est objectif, utiliser le terme "scientifique" pour en fait asphyxier le véritable débat scientifique contradictoire, c'est une escroquerie intelectuelle, certainement la plus délétère à notre époque. Enfin comment qualifier la croyance inattaquable dans l'efficacité des marchés ? En somme elle se présente à nous par différents média sous cette forme "il faut que les marchés soient confiants, sinon ça ne marchera pas". Autrement dit: "si vous croyez en nous, nous vous assurons un monde meilleur, mais il faut croire pour que ça fonctionne". C'est très exactement un discours de curé.
Beaucoup d'économistes sont antilibéraux
Écrire un résumé de l'objection.
Le marxisme est une science
Écrire un résumé de l'objection.
Seul le marché est capable de gérer une information complexe
Le marché fonctionne comme un "système d'information", où un nombre infini d'actions et de rétroactions interfèrent. Les indices boursiers ne sont que le reflet de ces millions de signaux discrets. L'état du marché donne la mesure objective, en temps réel, de toutes les informations qui circulent dans le système-monde, et permet à celui-ci de fonctionner ; en revanche, si un Etat intervient, il ne peut pas saisir l'état réel du système et va perturber "l'ordre spontané".
Un système d'information peut être contraint
Sans forcément intervenir dans le système (ce qui semble être la principale crainte des libéraux), on peut néanmoins lui appliquer des **contraintes**. Ce système n'est pas divin, il est créé artificiellement par la main de l'homme et aucun autre système automatique créé par l'homme n'est laissé sans aucune contrainte. Pourquoi le marché échapperait-il à cet évident besoin de régulation ?
Il n'y a pas d'alternative au libéralisme[modifier le wikicode]
La plupart des gens adhèrent au système
Beaucoup de gens continuent à espérer le bonheur dans ce mode de vie consumériste et par les loisirs de masse : plage l'été, télévision, sorties... Dans les pays du Sud, les populations aspirent au modèle de société de consommation. Au Nord, même s'ils ne sont pas satisfaits, les habitants sont convaincus qu'il n'y a pas d'alternative vraiment crédible et qu'ils n'ont pas le choix, que seul le néolibéralisme assurera leur confort et une certaine liberté.
Le monde capitaliste est vu contre un contre-modèle
Beaucoup d'habitants de la planète sont dégoûtés par le spectacle de la société de consommation : violence, inégalité, immoralité, injustices, misère dans les rues... Ils se tournent alors vers des modèles traditionnels, inspirés de la religion (pays de l'Est, monde musulman) qui ont gardé des valeurs fortes de solidarité et de justice.
Les gens sont conditionnés à accepter le système
Loisirs de masse, téléréalité, ordinateurs, produits culturels... Le néolibéralisme maintient les citoyens dans un état d'hébétude et les convainc par une propagande permanente qu'il est le seul modèle possible. Les gens n'adhèrent pas mais se résignent.
La contestation du néolibéralisme conduit à la violence et/ou au totalitarisme
Les gens qui contestent le néolibéralisme sont motivés par le ressentiment ; ils désirent prendre la place des classes dirigeantes, et leur discours sur la justice n'est qu'un faux-nez. Animées de tels sentiments de haine et d'envie, les révolutions conduisent les ex-révolutionnaires, s'ils parviennent au pouvoir, à bâtir des palais et à se doter d'avantages pour mieux exploiter leurs peuples. Quand ils sont "purs et durs", ils font tomber les têtes. Le ressort de leur action n'est pas leurs nobles sentiments mais un désir de revanche et un sentiment de déclassement.
Dépasser les rapports de domination par la coopération et la délibération
Les luttes du passé ont utilisé des moyens et des structures qui sont devenus totalitaires ; les leçons de ce passé ont été tirées, et les mouvances écologiques ou émancipatrices contemporaines insistent sur la non violence, la démocratie, le pluralisme. Elles en viennent aussi à s'interroger sur les aspects plus "psychologiques" du pouvoir, de ses motivations, et proposent une logique coopérative, non compétitive, une communication capable de résoudre les conflits sans les masquer, en lieu des modèles dominants de compétition et de lutte pour le pouvoir.
Il existe une large gamme de moyens de lutte non violents
Boycotts, grèves, résistance civique, désobéissances, occupations pacifiques, consommation différente... bien des moyens non violents permettent de résister au système néolibéral sans tomber sous le coup des critiques que l'on adresse aux moyens violents.
La violence est le fait des dominants
En mettant en chômage des millions de personne, en poussant dehors des familles, en réduisant à la misère des peuples entiers, le néolibéralisme crée une violence insupportable. Il met ensuite en accusation au prétexte de violence des gens qui sont, en fait, désespérés et victimes.
Les alternatives sont plus démocratiques que le néolibéralisme
Loin de se tourner vers un modèle de "démocratie populaire" ou de parti unique, les mouvances alternatives prônent la démocratie directe, l'autogestion, le débat constant. Cette volonté de donner la parole à tous est aux antipodes de la confiscation du pouvoir par une oligarchie ou par un Parti "révolutionnaire" d'apparatchiks.
Tout le monde ne voit pas par le prisme de l'ultralibéralisme
Accuser les gens de vouloir "prendre le pouvoir" par jalousie, ressentiment ou envie c'est voir le monde entier par le prisme de l'ultralibéralisme. Ca va être difficile à croire et à comprendre pour un ultra/néo/ordolibéral mais... Vous avez tort ! Tout le monde ne voit pas la civilisation et l'économie par votre prisme de vision, qui ici est servi par le dogmatisme de la pensée libérale et vous empêche même de considérer qu'il peut en être autrement.
Pourtant, je vous l'assure, il est possible de vouloir "prendre le pouvoir" pour instaurer un autre modèle, plus juste, plus équitable et qui respecte les gens et leur environnement. Il est possible d'être altruiste et optimiste et d'avoir une vision à long terme pour notre civilisation humaine ainsi que notre écosystème.
Soyez-en convaincu ! Il n'y a aucune jalousie ou envie envers le système ultralibéral. Seulement du dégoût face à un processus illogique, dangereux et (pour l'instant) implacable que ses opposants considèrent comme un modèle qui nous fait aller droit dans le mur et vers une récession sans précédent dans l'histoire de l'humanité.