La soi-disant dédiabolisation n'est qu'une façade

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Argument pourCet argument est une justification de Vote extrême-droite.
Mots-clés : Front national, Le Pen, Dédiabolisation[ modifier ].

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« Propos racistes, adhésion au «grand remplacement» et aux thèses complotistes... Les délégués départementaux du RN épinglés par «Libération» sont loin du parti prétendument dédiabolisé de Marine Le Pen et Jordan Bardella. »

Maxime Macé, Pierre Plottu, « Derrière la vitrine de la «dédiabolisation», le musée des horreurs des cadres locaux du RN », Libération, 19 février 2024.

« On a beaucoup parlé lors de la campagne présidentielle 2012 du « changement de look » du FN.

On disait que Marine Le Pen passait bien, elle n’avait pas le discours extrémiste de son père. Or en y portant attention, on constate que le discours est toujours le même. Si le vocabulaire a évolué, on reste toujours scrupuleusement dans les thèmes évoqués précédemment.

Marine Le Pen parle davantage de « République » que de « Nation », parce que le nationalisme a aujourd’hui une connotation négative. Mais elle appelle à une République forte, libérée du joug de Bruxelles : on est toujours dans la rhétorique de l’État fort.

Mme Le Pen défend la laïcité, mais n’y voyez pas une volonté de s’affranchir de la branche identitaire-catholique : elle parle de laïcité pour dénoncer la place de l’Islam en France. Le catholicisme n’est pas concerné, il est rangé au rang des valeurs traditionnelles de la France, et non d’une religion.

Par cette pirouette, la chef de file du FN fait d’une pierre deux coups : elle réaffirme l’importance des valeurs traditionnelles dans l’identité nationale française, tout en dénonçant tout ce qui relève de l’Islam en France, excluant de facto de la communauté nationale telle qu’elle la conçoit ceux qui ne puisent pas leurs racines dans le catholicisme européen.

L’emballage change, le produit est toujours le même. La banalisation des idées d’extrême droite passe par la modulation du discours, l’évolution du langage vers un champ lexical davantage en phase avec les préoccupations actuelles.

On parle de République et de laïcité, de défense de la famille et de « la nature », mais dès qu’on analyse de plus près les discours, on retrouve les mêmes thèmes. Sous la forme d’un collectif supposé « défendre la famille », on insulte la mémoire d’un jeune. »

Clémence Bodoc, « Je veux comprendre… le discours de l’extrême droite en France », Madmoizelle.com, 07 juin 2013.

« Elle écrit qu'elle se rend compte très vite, comme elle s'y attendait, que la stratégie de dédiabolisation du FN est une façade. Les réunions internes auxquelles elle assiste sont souvent imprégnées d'islamophobie et de racisme. On s'y complait dans des théories complotistes. Celle du complot islamo-pétrolier remporte visiblement tous les suffrages.

[…]

Ce qui est très désarmant ce sont les paradoxes des militants. Trois membres de la famille de mon secrétaire départemental, qui est d'origine juive, ont ainsi été déportées pendant la deuxième guerre mondiale. Cela ne l'empêche pas d'être très radical, prêt à prendre les armes s'il le faut. L'histoire personnelle des militants ne les fait pas réfléchir. S'ils étaient recadrés quand il y a des dérapages racistes, on pourrait peut-être parler de dédiabolisation. Mais ils ne sont pas repris en main. Bien au contraire. Lors d'une réunion à laquelle j'ai assisté, l'un des cadres était même chargé de rectifier les dérives des membres «FN light»! »

Marie-Estelle Pech, « Une journaliste infiltrée au cœur du Front national », Le Figaro, 22/02/2012.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLes dérapages sont toujours d'actualité au sein du parti
  • Argument pourLa dédiabolisation n'est qu'une compilation de doubles standards mal assumés

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