La représentation de Dieu vient d'une époque pré-scientifique
Résumé
Les hommes ont interprété les forces naturelles comme des forces surnaturelles (éclairs, tempêtes etc. comme l'effet d'entités) (Spinoza ? Auguste Comte). Plus la science avance, plus l'on découvre que ce qui semblait inexplicable ou mystique s'explique par des processus matériels
Les religions ont commencé par se représenter Dieu comme un Roi administrant ses sujets. D'ailleurs les mots pour désigner Dieu ont les mêmes racines que celles pour désigner l'empereur. Cette représentation n'est plus crédible à l'époque de la science, où il est ridicule d'imaginer un Dieu qui dirige l'univers comme un roi qui commande ses sujets.Citations
« Alan Watts — L’attitude générale de l’Occidental à l’égard de l’univers a pour modèle une structure politique. C’est Dieu le maître, comme dans les sociétés monarchiques le roi est le grand tyran devant qui tous s’inclinent. Même la hiérarchie de l’Église est à l’image d’une cour royale : l’officiant tourne le dos au mur de crainte d’être attaqué, il est entouré de gardes, et l’assistance a le dos courbé, est agenouillée, parce que c’est une position dans laquelle on ne peut pas attaquer. Dieu, donc, a peur. Et cette image politique de Dieu est l’une des maladies dont souffre la culture occidentale. […]
P. — Seulement, chez nous autres Occidentaux, la conscience la plus vive, c’est la conscience de la mort de Dieu.
A.W. — Je crois qu’il s’agit surtout de la mort d’une certaine idée de Dieu, de ce Dieu chrétien qui est un Dieu politique à l’image des antiques législateurs. C’est la découverte de l’idée orientale du dieu qui me paraît personnellement la seule valable. Je suis émerveillé par la vie, je voudrais pénétrer le mystère de ma propre existence, connaître les racines de ma conscience. Plus je suis convaincu que je suis moi aussi Dieu — mais certes pas le Dieu-Maître — plus cette découverte me paraît dépendre entièrement de l’abandon des images traditionnelles de Dieu. La foi, la vraie, est une ouverture au vrai quel qu’il soit. S’attacher à une image d’un Dieu qui protège l’univers, prend soin de lui, me semble précisément un manque de foi total. On ne peut pas se raccrocher à l’eau pour nager : il faut lui faire confiance. De la même manière, les images mentales de Dieu sont encore plus sournoisement dangereuses que les idoles de bois ou de pierre. Ce qui est mort, ce sont nos anciennes images, nos anciens symboles, nos concepts de Dieu. Dès que nous en serons débarrassés, dès que nos vitres intérieures auront été lavées, nous pourrons enfin voir le vrai ciel et le vrai soleil. Dès le moment où l’on accepte l’idée qu’il n’existe rien derrière quoi s’abriter, ni sécurité, ni certitude, ni compte en banque, ni assurance sur la vie pour tromper sa peur, toute l’énergie mobilisée à se protéger redevient immédiatement disponible pour les choses constructives. Après tout, on ne peut pas se soulever de terre en tirant sur les lacets de ses chaussures. »