Présentation de l'argument
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« Si Lénine a, dès 1903-1905, théorisé la nécessité de la violence révolutionnaire sous ses formes les plus larges, la guerre de 1914, en portant la violence militaire à un niveau jusque-là inconnu, le pousse à radicaliser sa conception et à justifier par la guerre des « capitalistes » la généralisation de la violence révolutionnaire ; transposant cette violence militaire sur le terrain de la politique, Lénine considérera bientôt tout opposant à sa volonté comme un « ennemi » voué à la soumission ou à l’extermination. »
Stéphane Courtois, « La terreur : moyen ordinaire de gouvernement », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
« L’irruption de la guerre moderne sur la scène de l’histoire en août 1914 transforme la vision de Lénine et la radicalise : tout conflit politique ou social est désormais assimilé à une guerre qui n’est plus un moment exceptionnel mais un temps ordinaire et permanent. La guerre civile domine la conception léniniste de la politique en général et de la révolution en particulier. Extrapolant les événements en cours, Lénine en vient à considérer que le monde est entré dans «
l’époque de la guerre » qui fait de la guerre civile le principal moyen d’action du prolétariat – dans son esprit, le Parti bolchevique – pour s’emparer du pouvoir et façonner une nouvelle société. Dès août-septembre 1916, il écrit : «
A la guerre bourgeoise impérialiste, à la guerre du capitalisme hautement développé, ne peut objectivement être opposée, du point de vue du progrès, du point de vue de la classe d’avant-garde, que la guerre contre la bourgeoisie, c’est-à-dire avant tout la guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie pour la conquête du pouvoir, guerre sans laquelle tout progrès sérieux est impossible. » Et il précise que cette «
guerre civile pour le socialisme » est «
aussi une guerre, par conséquent elle doit aussi ériger inévitablement la violence au lieu et place du droit. […] Le but de la guerre civile est de s’emparer des banques, des fabriques, des usines, etc., d’anéantir toute possibilité de résistance de la bourgeoisie, d’exterminer ses troupes ». Sans la moindre hésitation, il l’évoquera en octobre 1917 : «
Cette guerre pourra être violente, sanguinaire, elle pourra coûter la vie de dizaines de milliers de propriétaires fonciers, de capitalistes et d’officiers qui épousent leur cause. Le prolétariat ne reculera devant aucun sacrifice pour sauver la révolution » »
Stéphane Courtois, « Guerre et totalitarisme », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
« Cette politique révolutionnaire inédite avait été pensée préalablement, entre 1915 et l’été 1917, et elle était pour une large part le fruit d’une autre conjoncture exceptionnelle qui n’était pas liée de manière spécifique à la Russie : la Première Guerre mondiale. Cette guerre, à la fois tellement préparée par les puissances et tellement inattendue pour les gouvernements et les opinions publiques au regard de ses effets dévastateurs, a provoqué une soudaine radicalisation de la conception léniniste, pesant à un double titre sur la pensée du chef bolchevique. Elle l’a définitivement incité à considérer la guerre civile comme expression suprême de la lutte de classe, ce qui présida au rejet immédiat et total de la révolution « bourgeoise » et démocratique de février 1917. Parallèlement, cette guerre a donné à Lénine des indications décisives sur la nature et l’organisation du pouvoir dont il rêvait désormais de s’emparer. Ces deux facteurs ont définitivement confirmé l’émergence de plusieurs des traits caractéristiques des régimes totalitaires : le principe du parti unique, la terreur de masse et le monopole de la production et de la distribution, assurées désormais par un énorme appareil bureaucratique. Cette mutation finale chez Lénine d’une pensée à l’origine social-démocrate en pensée proto-totalitaire est symbolisée par l’un des trois textes fondateurs du léninisme – après le
Que faire ? de 1902 et avant
L’État et la révolution de 1917 –,
L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, rédigé en 1916. »
Stéphane Courtois, « Le poids de la guerre sur la pensée de Lénine », Quand tombe la nuit, L'Âge d'Homme, Lausanne, 2001.
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Cette brutalité est un héritage de la société tsariste
Page détaillée La brutalité de la pensée de Lénine est un héritage de la société tsariste
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« Dans un article publié en 2001, j’avais insisté sur le fait que la guerre de 1914-1918 avait « brutalisé » la pensée de Lénine, en semblant légitimer la violence et la terreur que celui-ci mit en œuvre à partir de 1917. Or, comme Dominique Colas l’a souligné en réponse, la « brutalisation » initiale de la pensée de Lénine était bien antérieure. Elle renvoyait à la fois à l’idéologie léniniste et à la réalité de la violence sociale et politique dans la Russie tsariste. […] Quant à la violence politique dans l’empire tsariste, elle atteignit en 1905-1906 une acmé qui ne fut dépassée qu’à partir de l’automne 1917. Déjà, entre 1900 et 1903, la Russie avait enregistré plusieurs milliers d’assassinats politiques contre des représentants du pouvoir, y compris le ministre de l’Instruction publique en 1901 et celui de l’Intérieur en 1902, puis à nouveau en 1904. En décembre 1905, une tentative insurrectionnelle à Moscou entraîna la mort de 670 personnes. De 1906 à 1908, on compte plus de 26 000 attentats et plus de 6000 assassinats politiques, dont plus de 2440 fonctionnaires, avec en point d’orgue l’assassinat du Premier Ministre, Stolypine, en 1911. De son côté, le pouvoir réagit en multipliant les condamnations à mort pour motif politique – 3682 en 1908-1909 –, même si toutes ne furent pas exécutées. Il est clair que si la guerre de 1914-1918 a pesé sur la pensée de Lénine, ce n’est pas à titre de légitimation fondatrice de l’usage de la violence, mais comme simple justification propagandiste, Lénine développant le syllogisme de la guerre « impérialiste » qui justifie la guerre de classe. La récente biographie de Staline dans le Caucase avant 1917 souligne cette articulation puissante entre idéologie de guerre de classe, violence sociale endémique, grande délinquance et violence révolutionnaire. »
Stéphane Courtois, « Guerre et totalitarisme », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.

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Lénine n'a pas combattu sur le front
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« Dans une réflexion développée un peu plus tard dans sa correspondance avec l’historien allemand Ernst Nolte, François Furet a précisé sa pensée. De même qu’il y rappelle le caractère matriciel de la Révolution française pour toute une époque, il écrit que la Première Guerre mondiale «
a suscité une communauté d’époque entre les passions soulevées par ces régimes inédits [totalitaires] qui ont fait de la mobilisation des anciens soldats le levier de la domination sans partage d’un seul parti ». Or, cette description ne correspond guère au cas de la première révolution totalitaire, la révolution bolchevique. En effet, celle-ci s’est déroulée dans le cadre d’une large débandade de l’armée russe, alors que pas un seul chef révolutionnaire – en particulier bolchevique – n’a été soldat et n’a fait la guerre, la plupart d’entre eux étant en exil intérieur ou émigrés à l’étranger. En réalité, la force révolutionnaire a été constituée à Petrograd par des soldats de garnison qui n’avaient jamais combattu et qui refusaient d’aller au front, par des ouvriers en armes – les gardes rouges – et par les marins de Cronstadt – qui, confinés depuis le début de la guerre sur leurs bateaux, n’ont pas eu à combattre. Et à la campagne, ce sont les paysans non mobilisés qui, dès le printemps 1917, déclenchent une révolution agraire et commencent à s’emparer des terres, du bétail et du matériel des domaines des hobereaux. »
Stéphane Courtois, « Guerre et totalitarisme », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.

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Lénine faisait l'éloge de la terreur avant 1914
Page détaillée Lénine faisait l'éloge de la terreur avant 1914
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« L’éloge de la terreur par Lénine, qui a toujours revendiqué son jacobinisme et a pris comme un honneur d’être traité de Robespierre et ceci dès l’apparition en 1903 de la fraction bolchevique au sein du Parti ouvrier social démocrate russe, est bien antérieur à 1922, ou même 1917. Et même à 1914 : un des points que je voudrais montrer […] est que l’impact de la guerre mondiale fut négligeable sur la valorisation de la terreur par Lénine et qu’elle ne fut pas une rupture. »
Dominique Colas, « Lénine et la terreur de masse », Quand tombe la nuit, L'Âge d'Homme, Lausanne, 2001.

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En 1901 Lénine a seulement loué Robespierre comme un défenseur de la liberté de conscience puis en 1915 comme un antibelliciste
Page détaillée En 1901 Lénine a seulement loué Robespierre comme un défenseur de la liberté de conscience puis en 1915 comme un antibelliciste
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En 1901 Robespierre apparait chez Lénine comme chez les partisans du tsarisme comme le jeune député provincial encore méconnu de 1789 aux Etats-Généraux puis à la Constituante qui va défendre la liberté de conscience notamment des juifs ; fait révolutionnaire dans l'Empire russe antisémite. En 1915 il intégre Robespierre dans sa lutte contre l'impérialisme chauvin et réactionnaire soutenu par les socialistes de la IIème Internationale. On le sait Robespierre s'était opposé en 1791-1792 à la guerre voulue par les Girondins. Robespierre n'en reste pas moins à ses yeux un bourgeois et il n'entend pas s'identifier à lui.
« Fait tristement significatif, encore inédit jusqu'à ce jour ! Et que de maux inédits annoncent à la Russie de pareils faits, que seul a rendus possibles un état déjà très avancé de démoralisation sociale". Ainsi parlent les "Moskovskié Viedomosti", dans leur article de tête du 29 septembre (n° 268) à propos du discours de M. A Stakovitch, maréchal de la noblesse de la province d'Orel, au congrès des misssionnaires d'Orel (terminé le 24 septembre).. Eh bien si "la démoralisation sociale" a pénétré parmi les maréchaux de la noblesse, ces premiers personnages des districts, et seconds personnages des provinces, comment espérer la fin "de la peste morale qui étreint la Russie" ?
Que s'est-il passé ? Tout simplement que ce Monsieur Stakhovitch (celui-là même qui voulait procurer aux nobles d'Orel des places de collecteur au monopole des boissons (...) a prononcé un ardent discours en faveur de la liberté de conscience, et "a poussé le manque de tact, pour ne pas dire le cynisme, au point de faire cette proposition :
A personne en Russie plus qu'au congrès des missionnaires n'incombe le devoir de proclamer la nécessité de la liberté de conscience, la nécessité d'abolir toute forme criminelle pour abandon de la foi orthodoxe et adoption ou confession d'une autre religion. J'invite donc le congrès des missionnaires d'Orel à se prononcer franchement dans ce sens et à formuler ce voeu dans les formes convenables !"
Naturellement s'il était naïf de la part des "Moskovskié Viedomosti" de faire de M. Stakhovitch un Robespierre (comment, ce bon vivant de Stakhovitch que je connais depuis si longtemps, un Robespierre ! écrivait dans le "Novoie Cremia" M. Souvorine, et l'on avait peine à lire sans rire "son plaidoyer") M. Stakhovitch n'était pas moins naïf à sa façon en proposant à des prêtres de demander "dans les formes les plus convenables" la liberté de conscience. C'est comme si, à un congrès de commissaires de police, on conseillait de demander la liberté politique ! »
Lénine, oeuvres tome 5 mai 1901-février 1902, p.294-295, revue de la politique intérieure octobre 1901, Éditions sociales, Paris, 1965.
Voir plus...Voir les citations restantes dans la page détaillée de l'argument. En décembre 1919 il cite pour sa défense Alphonse Aulard, historien jacobin et radical-socialiste, plus proche de Danton que de Robespierre
Page détaillée En décembre 1919 il cite pour sa défense Alphonse Aulard, historien jacobin et radical-socialiste, plus proche de Danton que de Robespierre
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L'historien renommé de la Révolution française,Alphonse Aulard, admirateur de Danton écrivit une lettre de protestation contre l'interventionnisme de la France. Elle fut publiée dans l'Humanité du 26 octobre 1919. Lénine la récupère en considérant comme il l'a toujours fait que cette révolution française fut bourgeoise à l'égal de ses historiens admirateurs.
« Aulard, l'historien français renommé, qui s'aligne sans réserve sur les positions bourgeoises, dit dans sa lettre ; "en tant que Français je suis l'ennemi des Bolcheviks, en tant que Français je suis partisan de la démocratie, il serait ridicule de me soupçonner du contraire ; mais quand je lis que la France invite l'Allemagne à participer au blocus de la Russie, quand je lis que la France fait cette proposition à l'Allemagne, je sens le rouge de la honte me monter au visage". »
Lénine, oeuvres de Lénine, tome 30, p.221, VIIème congrès des Soviets de Russie, 5-9 décembre 1919 (5 décembre 1919), Éditions sociales, Paris, 1964.
Voir plus...« Ce même historien Aulard qui a adressé une lettre à l'Humanité écrit, "J'ai appris l'histoire et je l'ai enseignée. Quand je lis que parmi les Bolcheviks il n'y a que des monstres, des croquemitaines, des épouvantails, je dis : on a dit la même chose de Robespierre et de Danton. Ce faisant, dit-il, je ne compare nullement avec ces grands hommes, les Russes d'aujourd'hui, absolument pas. Ils n'offrent pas la moindre ressemblance avec eux. Mais je dis en tant qu' historien il n'est pas possible de croire tous les bruits." Lorsqu'un historien bourgeois se met à parler de la sorte nous voyons que les mensonges qu'on répand sur notre compte commencent à se dissiper. Nous disons : la terreur nous a été imposée. »
Lénine, oeuvres de Lénine, tome 30, p.p. 226, VIIème cogrès des Soviets de Russie 5-9 décembre 1919 (5 décembre 1919), Éditions sociales, 1964.
Lénine défendait déjà la terreur en 1905
Page détaillée Lénine défendait déjà la terreur en 1905
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« La vaste révolte paysanne et urbaine qui secoue la Russie après la défaite historique de l’armée et de la flotte russes face au Japon en 1904-1905, incite Lénine à rentrer au pays. […] Dès ce moment, il insiste sur la nécessité de l’insurrection, de la terreur exercée par les masses et de la «
guerre de partisans » – assassinat de membres de la police, attaques à main armée de banques et transports de fonds, etc. – organisée par le parti devenu un parti combattant dans le cadre d’une «
guerre civile prolongée », prenant la forme d’une guerre sociale acharnée et appelant «
une extermination implacable de l’ennemi ». »
Stéphane Courtois, « Guerre et totalitarisme », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Voir plus...Voir les citations restantes dans la page détaillée de l'argument.

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La violence terroriste inadmissible en démocratie contre des élus au suffrage universel, se justifie contre une dictature ou une autocratie
Page détaillée La violence terroriste inadmissible en démocratie contre des élus au suffrage universel, se justifie contre une dictature ou une autocratie
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Lénine réagissait à une nouvelle insurrection ouvrière écrasée à Moscou en décembre 1905 dans le sang : "les enseignements de l'insurrection de Moscou (29 aout-11 septembre 1906)" ; insurrection étendue au même moment à la Lettonie. En 1905 -1906 il n'emploie pas les termes "terreur de masse", mais "terreur des masses" ou "terreur exercée par les masses" pour désigner la nouvelle situation. Ces insurrections indiquent que "le parti autoproclamé d'avant-garde" a suivi et non créé une révolution populaire et démocratique.
La brutalité de Lénine est à rechercher dans son idéologie
Page détaillée La brutalité de Lénine est à rechercher dans son idéologie
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« Dans un article publié en 2001, j’avais insisté sur le fait que la guerre de 1914-1918 avait « brutalisé » la pensée de Lénine, en semblant légitimer la violence et la terreur que celui-ci mit en œuvre à partir de 1917. Or, comme Dominique Colas l’a souligné en réponse, la « brutalisation » initiale de la pensée de Lénine était bien antérieure. Elle renvoyait à la fois à l’idéologie léniniste et à la réalité de la violence sociale et politique dans la Russie tsariste. L’idéologie léniniste, élaborée dès les années 1890, proclamait la nécessité historique de la destruction de tous les groupes sociaux et politiques faisant obstacle à l’instauration du socialisme, y compris par la mise en œuvre du terrorisme individuel, du terrorisme de masse et de l’insurrection. »
Stéphane Courtois, « Guerre et totalitarisme », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Voir plus...« La guerre ne constitue donc une circonstance susceptible de favoriser l’émergence du totalitarisme. Mais l’origine directe de celui-ci est d’abord à rechercher dans une idéologie, une vision du monde devenue, bien avant 1914, doctrine puis orthodoxie élaborées par des leaders révolutionnaires et leurs affidés – en l’occurrence Lénine et les bolcheviks. Cette idéologie ne doit pas être comprise seulement comme idée politique ou doctrine abstraite, mais comme « un ensemble d’idées traduisant des émotions fondamentales et capable de mettre en mouvement des populations entières ». Cette idéologie totalitaire nourrit les passions des masses : peur, colère, mépris, haine, désespoir, enthousiasme, espoir, foi. »
Stéphane Courtois, « Guerre et totalitarisme », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.

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Le bolchevisme est né en 1903 d'un rejet de la violence terroriste
Page détaillée Le bolchevisme est né en 1903 d'un rejet de la violence terroriste
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Au contraire en 1903 le bolchevisme est né d'un rejet de la violence terrorriste individuelle, dans un texte signé par Lénine en personne. Encore en 1920 dans son fameux la maladie infantile du communisme (le gauchisme) , il s'inscrivait dans cette démarche.
« Le Congrès repousse résolumment le terrorisme, c'est-à-dire la pratique des assassinats politiques individuels, en tant que moyen de lutte politique au plus haut point contraire à nos buts à l’heure actuelle, détournant les meilleures forces du travail d’organisation et de propagande urgent et absolument indispensable, coupant les liens des révolutionnaires avec les masses des classes révolutionnaires de la population, semant à la fois parmi les révolutionnaires eux-mêmes et parmi l'ensemble de la population les idées les plus fausses sur les tâches et les méthodes de la lutte contre le pouvoir absolu. »
Lénine, « Deuxième congrès du RSDLP : Projets de résolutions sur des points de détail », oeuvres de Lénine, tome 6, janvier 1902-aout 1903, p.497, juillet 1903, Éditions Sociales, Paris, 1966.
Voir plus...« En 1920 dans
La Maladie infantile du communisme (le gauchisme), il redit du terrorisme individuel que "nous marxistes", le répudions catégoriquement. Comment ose-t-on inscrire le recours à
la terreur en général dans "le projet politique léniniste", imputer même à Lénine une exaltation quasi-mystique de la violence "purificatrice" sans dire mot de la constante opposition des bolcheviks aux anarchistes comme aux S.-R. dans cette question emblématique de l'attentat terroriste ? »
Lucien Sève, Octobre 1917. Une lecture très critique de l'historiographie dominante. Suivi d'une choix de textes de Lénine, p.33, La violence, une passion bolchevique ?, Editions sociales Les parallèles, 1917 +cent, Paris, 2017.
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Références
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