Lénine et Staline ont condamné l'antisémitisme
Résumé
Citations
« Le tsarisme était amené à une lutte où son existence même était en jeu, il était amené à rechercher d'autres moyens de défense que sa bureaucratie complètement épuisée et son armée atteinte par la défaite militaire et la désagrégation interne. La seule issue qui restait à la monarchie tsariste dans cette situation était d'organiser les éléments Cent-Noirs de la population et de déclencher des pogromes. L'indignation vertueuse avec laquelle nos libéraux parlent de pogromes ne peut manquer de donner à tout révolutionnaire une impression de lâcheté lorsque nos libéraux, tout en portant cette condamnation vertueuse contre les pogromes, n'en envisagent pas moins l'idée d'engager des pourparlers et de passer des accords avec leurs auteurs. La monarchie devait forcément se défendre contre la révolution et la monarchie semi-asiatique, féodale, "russe" des Romanov, ne pouvait se défendre que par les moyens les plus grossiers, les plus répugnants, les plus cruels et les plus vils : la seule méthode de lutte contre les pogromes qui soit digne d'un socialiste et d'un démocrate, la seule qui soit raisonnable, ce n'est pas de prononcer des condamnations vertueuses, mais d'apporter une contribution entière et dévouée à la révolution, d'organiser la révolution capable de "renverser" une telle monarchie. Le pogromiste Stolypine s'est préparé à la charge ministérielle de la seule façon dont les gouvernements tsaristes pouvaient le faire : en sévissant contre les paysans, en organisant des pogromes et en sachant couvrir cette "pratique" asiatique de vernis et de phrases, de poses et de gestes "à l'européenne." »
« Pourquoi la lutte pour la république, est-elle une condition réelle de la conquête de la liberté en Russie ? Parce que l’expérience, la grande, l’inoubliable expérience de l’une des plus grandes décennies de l’histoire russe, je veux dire de la première décennie du XXème siècle, montre de façon claire, évidente, irréfutable, l’incompatibilité de notre monarchie avec les garanties les plus élémentaires de la liberté politique. L’histoire de la Russie, l’histoire séculaire du tsarisme font qu’au début du XXème siècle, il n’y a pas et il ne peut pas y avoir chez nous d’autre monarchie que celle des Cent-Noirs et des pogromistes. Dans la situation sociale, dans la situation de classes que nous connaissons, la monarchie russe ne peut faire autrement que d’organiser des bandes d’assassins pour abattre au coin des rues nos députés libéraux et démocrates, d’incendier les maisons où se réunissent les démocrates. La monarchie russe ne peut répondre aux manifestations du peuple en faveur de la liberté autrement qu'en organisant des détachements d'individus qui saisissent les enfants juifs par les pieds pour leur briser la tête contre les pierres, qui violent les femmes juives ou géorgiennes, qui éventrent les vieillards. Les ganaches libérales dissertent sur l'exemple d'une monarchie constitutionnelle de type anglais. Eh bien, si dans un pays aussi cultivé que l'Angleterre, qui n'a jamais connu le joug mongol, l'oppression de la bureaucratie, le déchaînement de la caste militaire, il a néanmoins fallu couper la tête à un bandit couronné pour apprendre aux rois à être des monarques « constitutionnels », en Russie il faudra couper la tête à cent Romanov au moins, pour enlever à leurs successeurs l'habitude d'organiser des bandes d'assassins Cent-Noirs et de déchaîner des pogromes. Si la social-démocratie a retenu quelque chose de la première révolution russe, elle doit maintenant bannir de tous nos discours, de tous nos tracts, le mot d'ordre de « à bas l'autocratie » qui s'est révélé inadapté et vague, et défendre exclusivement celui de "A bas la monarchie tsariste, vive la république". »
« La première révolution et l'époque de contre-révolution qui l'a suivie (1907-1914) ont décelé le fond de la monarchie tsariste, l'on poussé à son extrême limite, en ont mis à nu toute la pourriture et toute la turpitude, ont démasqué tout le cynisme et la corruption de la clique tsariste avec le monstrueux Raspoutine à sa tête, toute la férocité de la famille Romanov - ces massacreurs qui inondèrent la Russie du sang des Juifs, des ouvriers, des révolutionnaires - ces propriétaires fonciers "les premiers entre leurs pairs", possesseurs de millions dedécatines de terres, et prêts à commettre toutes les atrocités et tous les crimes, à ruiner et étrangler autant de citoyens qu'il le faudrait pour conserver leur propre sacro-sainte propriété "et celle de leur classe". »
« On appelle antisémitisme le fait de semer la haine contre les Juifs. Lorsque la maudite monarchie tsariste vivait ses derniers jours, elle s'efforcait de dresser les ouvriers et les paysans ignorants contre les Juifs. La police tsariste, alliée aux grands propriétaires fonciers et aux capitalistes, organisait des pogroms antijuifs […] Seuls des gens complètement ignorants, complètement abrutis peuvent croire les mensonges et les calomnies déversés contre les Juifs […] Les ennemis des travailleurs, ce ne sont pas les Juifs. Ce sont les capitalistes de tous les pays. Il y a parmi les Juifs des ouvriers, des travailleurs : ils forment la majorité. Ce sont nos frères opprimés par le capital, nos camarades de combat pour le socialisme. Il y a parmi les Juifs des koulaks, des exploiteurs et des capitalistes, comme parmi les Russes, comme dans toutes les nations. Les capitalistes cherchent à semer et attiser la haine entre les ouvriers de croyances, de nationalités et de races différentes. Ceux qui ne travaillent pas, se maintiennent par la force et le pouvoir du capital. Les riches, Juifs et Russes, de même que les riches de tous les pays, alliés les uns aux autres, écrasent, oppriment, pillent et désunissent les ouvriers. Honte au tsarisme maudit qui torturait et persécutait les Juifs. Honte à ceux qui sèment la haine contre les Juifs, à ceux qui sèment la haine contre les autres nations. Vivent la confiance fraternelle et l'alliance de combat entre les ouvriers de toutes les nations dans la lutte pour le renversement du capital. »
« L'accusation d'antisémitisme adressée à Staline est d'autant plus singulière que celui-ci s'avère engagé dans la dénonciation de cette infamie tout au long de l'évolution de celle-ci. Dès 1901 quand il est un jeune révolutionnaire georgien de 22 ans, nous le voyons dans un de ses premiers écrits indiquer parmi les devoirs les plus importants du parti social-démocrate la lutte contre l'oppression qui pèse en Russie sur "les nationalités et les confessions religieuses." Ceux qui sont touchés de façon particulière sont les Juifs, sans cesse persécutés et offensés, privés jusque de ces misérables droits dont jouissent les autres sujets russes : le droit de libre domicile, le droit de fréquenter les écoles, ledroit d'occuper les emplois etc. Quelques années plus tard éclate la révolution de 1905 : le régime tsariste réagit en encourageant ou en déchaînant les pogroms. Staline ne tarde pas à appeler à une politique qui essaie de cimenter l'autocratie avec" le sang et les cadavres des citoyens". La conclusion est nette : "le seul moyen d'éradiquer les pogroms est la destruction de l'autocratie tsariste". On le voit, la persécution antijuive est un des plus importants chefs d'accusation dans le réquisitoire prononcé contre l'ancien régime que la révolution veut renverser. »
« Dans son essence le régime de Hitler est une copie de ce régime réactionnaire qui a existé en Russie sous le tsarisme. Il est notoire que les Hitlériens piétinent les droits des ouvriers, les droits des intellectuels et les droits des peuples, comme le régime tsariste les a piétinés et qu'ils déchaînent des pogroms moyenâgeux contre les Juifs de même que les avait déchaînés le régime tsariste. »
« L'homme qui est provisoirement devenu seigneur de cet Etat n'est rien d'autre qu'un instrument aux mains de l'omnipuissant judaÏsme ; si sur la scène, devant le rideau, c'est Staline que l'on voit, derrière lui se tiennent Kaganovitch et tous ces Juifs, qui, dans une ramification capillaire, dirigent cet énorme empire. »