Lénine a violemment réprimé les paysans en 1918
Résumé
Citations
« Certains rapports de synthèse de la Tcheka donnent des indications chiffrées sur l’ampleur de cette guerre de pacification des campagnes. Ainsi, pour la période du 15 octobre au 30 novembre 1918, dans douze provinces de la Russie seulement, éclatèrent 44 émeutes (bounty), au cours desquelles 2 320 personnes furent arrêtées, 620 tuées, 982 fusillées. Durant ces troubles, 480 fonctionnaires soviétiques furent tués, ainsi que 112 hommes des détachements de ravitaillement, de l’Armée rouge et de la Tcheka. Durant le mois de septembre 1919, pour les dix provinces russes sur lesquelles on dispose d’une information synthétique, on compte 48 735 déserteurs et 7 325 « bandits » arrêtés, 1 826 tués, 2 230 fusillés, 430 victimes du côté des fonctionnaires et des militaires soviétiques. Ces chiffres très incomplets ne prennent pas en compte les pertes, bien plus importantes encore, subies lors des grandes insurrections paysannes. »
« Citons un dernier texte, écrit en 1921 par un autre dirigeant bolchevique, Karl Radek, qui éclaire parfaitement la politique bolchevique au printemps 1918, soit plusieurs mois avant le développement de l’affrontement armé qui allait opposer, deux ans durant, Rouges et Blancs : « Le paysan venait tout juste de recevoir la terre, il venait de rentrer du front chez lui, il avait gardé ses armes, et son attitude vis-à-vis de l’État pouvait être résumée ainsi : à quoi bon un État ? Il n’en avait que faire ! Si nous avions décidé de faire rentrer un impôt en nature, nous n’y serions pas arrivés, car nous n’avions pas d’appareil d’État, l’ancien avait été cassé et les paysans ne nous auraient rien donné sans y être forcés. Notre tâche, au début de 1918, était simple ; il nous fallait faire comprendre aux paysans deux choses élémentaires : que l’État avait des droits sur une partie des produits de la paysannerie pour ses propres besoins, et qu’il disposait de la force pour faire valoir ses droits. » »