Lénine a restauré la peine de mort dès juin 1918
Résumé
Citations
« Deux jours après la fin de cette conférence panrusse des tchekas [de juin 1918], le gouvernement décréta le rétablissement légal de la peine de mort. Celle-ci, abolie après la révolution de février 1917, avait été restaurée par Kerenski en juillet 1917. Néanmoins, elle ne s’appliquait alors que dans les régions du front, sous juridiction militaire. Une des premières mesures prises par le IIe Congrès des soviets, le 26 octobre (8 novembre) 1917, fut de supprimer à nouveau la peine capitale. Cette décision suscita la fureur de Lénine : « C’est une erreur, une faiblesse inadmissible, une illusion pacifiste ! » Lénine et Dzerjinski n’eurent de cesse de rétablir légalement la peine de mort, tout en sachant pertinemment qu’elle pouvait être appliquée, sans aucun « juridisme tatillon », par des organes extralégaux comme les tchekas. La première condamnation à mort légale, prononcée par un tribunal révolutionnaire, eut lieu le 21 juin 1918 : l’amiral Tchastnyi fut le premier « contre-révolutionnaire » fusillé « légalement ». »
« "Kautsky montre en détail, écrit Stampler, que les Bolcheviks en arrivent toujours en définitive à prendre le contrepied de ce qui était leur but : ils étaient les adversaires de la peine de mort et ils y vont à coups d'exécutions massives." D’abord c’est un mensonge pur et simple de dire que les bolcheviks étaient les adversaires de la peine de mort en période de révolution. Au IIe congrès de notre parti, en 1903, alors que naissait le bolchevisme, un programme du parti fut établi et les procès verbaux du parti stipulent que la pensée d’introduire l’abolition de la peine de mort n’a provoqué que des exclamations ironiques : « et aussi pour Nicolas II ? » Les mencheviks eux-mêmes n’ont pas osé mettre aux voix la proposition de l’abolition de la peine de mort pour le tsar. Et en 1917, au temps du régime Kerenski, j’écrivais dans la Pravda qu’il n’est pas un seul gouvernement révolutionnaire qui puisse se passer de la peine de mort et que le tout est de savoir contre quelle classe un gouvernement donné dirige l’arme de la peine de mort. »
« En second lieu, si un homme avait ne fut-ce que la moindre notion de la révolution, il ne pourrait pas oublier qu'il ne s'agit plus ici de la révolution en général, mais d'une révolution née d'un massacre impérialiste des peuples. une révolution prolétarienne, née d'une telle guerre, est-elle pensable sans complots et sans attentats contre-révolutionnaires de la part des dizaines et des centaines de milliers d'officiers appartenant à la classe des propriétaires fonciers et des capitalistes ? Un parti révolutionnaire de la classe ouvrière est-il pensable s'il ne châtie pas par la mort de telles actions à l'époque de la guerre civile la plus acharnée, et des complots de la bourgeoisie, pour favoriser l'invasion étrangère visant à renverser le gouvernement ouvrier ? Il n'existe pas, en dehors des cuistres invétérés et ridicules, un seul homme qui puisse répondre à ces questions autrement que par la négative. »