Lénine a créé les instruments de la terreur stalinienne
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Sommaire
- 1 Présentation de l'argument
- 2 Citations
- 3 Sous-arguments [ modifier ]
- 3.1 Lénine a instauré la Terreur rouge dès 1918
- 3.1.1 Il fallut dix mois pour que les Bolcheviks se décidassent, en réaction à la terreur Blanche occultée dans ce débat, et à l'assassinat SR de gauche en juillet 1918 du diplomate allemand Von Mirbach
- 3.1.2 La nuit homicide du 16 au 17 juillet 1918 s'est limitée à l'exécution de l'ex-tsar Nicolas II Romanov
- 3.1.3 C'est en 1919 que les Bolcheviks frappent hors de la Russie, unique région qu'ils détiennent en avril-mai 1918
- 3.2 Lénine a créé une police politique : la Tchéka
- 3.3 Lénine a restauré la peine de mort
- 3.4 Lénine a créé des camps de concentration
- 3.5 Lénine a pratiqué la prise d'otages
- 3.6 Lénine a pratiqué un contrôle social par le travail
- 3.7 Lénine a militarisé le travail
- 3.8 Lénine a encouragé le pillage des riches
- 3.9 Lénine a provoqué des famines pour mater des soulèvements
- 3.10 Lénine a manipulé les statistiques officielles
- 3.11 Lénine a légalisé la violence contre les opposants par la création d'un Code pénal
- 3.12 Lénine a organisé les premiers procès truqués ou expéditifs
- 3.13 Lénine a forgé les instruments de répression que Staline n’aura plus qu’à reprendre
- 3.1 Lénine a instauré la Terreur rouge dès 1918
- 4 Objections
- 5 Références
- 6 Débat parent
Présentation de l'argument
Citations
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Sous-arguments [ modifier ]
Lénine a instauré la Terreur rouge dès 1918
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Lénine a instauré la terreur dès son arrivée au pouvoir
« Le 5 septembre 1918, face à la révolte des « verts » et des « blancs », après un attentat contre Lénine et sur le modèle du Comité de salut public en 1793, le pouvoir décréta la « terreur rouge », provoquant en deux mois de 10 000 à 15 000 exécutions sommaires – alors que de 1825 à 1917, la Russie avait enregistré 6321 condamnations en mort pour raison politique, et dans le cadre de procédures légales et avec de nombreuses commutations de peine. Cette terreur, qui fit en cinq ans des centaines de milliers de victimes, visait en priorité ceux qui étaient des ennemis politiques ou des membres de classes « condamnées par l’histoire » – bourgeois, nobles, commerçants, industriels, intellectuels, officiers, prêtres, mais aussi paysans propriétaires. Dès 1918, des milliers d’otages issus de ces catégories furent fusillés. L’acte le plus symbolique fut le massacre de la famille impériale, y compris les enfants et les serviteurs, dans des conditions horribles dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Cette opération fut organisée par Lénine en personne, à l’insu même de la direction bolchevik. »
Stéphane Courtois, « Lénine, l'inventeur du totalitarisme », Le Figaro – Histoire, n°30, février-mars 2017.
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« C’est ce mouvement révolutionnaire inédit, fondateur du totalitarisme, qui s’empare du pouvoir le 7 novembre 1917, passe à l’acte et inaugure d’emblée, entre 1917 et 1922, un processus génocidaire fondé sur la terreur utilisée comme moyen de gouvernement. Conformément à la description des formes du génocide par Lemkin, on assiste dès la fin 1917 et le printemps 1918 à la désignation de groupes-cibles : aristocrates, bourgeois, propriétaires fonciers, industriels, officiers. Puis, dès le mois de mai 1918, Lénine lance le cri « mort aux koulaks », visant ainsi tous les paysans qui refusent ce que, par euphémisme, les bolcheviks nomment « réquisitions » – pillage pur et simple des biens et des récoltes par les agents du pouvoir. Avec le décret sur la « Terreur rouge », proclamée le 5 septembre 1918, sont visés tous les autres mouvements politiques, y compris les partis révolutionnaires – mencheviks, socialistes révolutionnaires, anarchistes – et tous les groupes qui ne se soumettent pas, y compris les ouvriers en grève. Enfin, au printemps 1922, Lénine donnera des ordres impératifs et précis pour exterminer l’ensemble du clergé et expulser les intellectuels qui ne rallient pas le régime. »
Stéphane Courtois, « Rafael Lemkin et la question du génocide en régime communiste », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Il fallut dix mois pour que les Bolcheviks se décidassent, en réaction à la terreur Blanche occultée dans ce débat, et à l'assassinat SR de gauche en juillet 1918 du diplomate allemand Von Mirbach
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La terreur blanche, occultée dans ce dossier, a largement précédé la terreur rouge
On relève au vu des réflexions de Jean Elleinstein que le débat Lénine/Staline est très ancien ne relève pas d'une découverte de documents concommitants à l'ouverture d'archives dasn les années Gorbatchev ou Eltsine. Dans les années 1970 les milieux marxistes ne contestaient pas l'existence de crimes léninistes et les problèmes posés par la création de la Tcheka.
« La terreur blanche, commencée dès le mois de novembre 1917 avec les massacres du Kremlin, s'était renforcée au cous de l'année 1918 ; exécutions sommaires, assassinats, dévastations étaient devenus une habitude quotidienne. Elle s'amplifiera par la suite. Les villages brûlés par les armées blanches se compteront par centaines. De nombreux dirigeants bolcheviks seront fusillés tels Chaoumian, dans le Caucase. Petlioura comme Denikine, Wrangel comme Koltchak massacrèrent en masse les Juifs et multiplièrent les pogroms (53 en juillet 1919). Plus de 100.000 juifs périrent ainsi entre 1918 et 1920 selon un rapport de la Croix-Rouge. Après les massacres du Kremlin de Moscou de novembre 1917, on pourrait citer des milliers d'exemples de la terreur blanche de masse. Ce sont les 4.000 habitants de Maikop exécutés en septembre 1918 par les troupes du général Pokrovski, ce sont les ouvriers massacrés à Kazan, à Samara, à Oufra sous le règne des Blancs. On ne peut étudier la Terreur rouge en passant sous silence la Terreur blanche qui la précéda comme le fait Soljenitsine dans l'Archipel du Goulag. L'une procède de l'autre et les bolcheviks durent y recourir, sans quoi ils auraient péri à l'exemple de la Commune parisienne de 1871. »
Jean Elleinstein, Histoire de l'URSS tome 1 (1917-1921 ), p.189-190, Éditions Sociales, Paris, 1975 deuxième édition..
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« De nos jours les plumes historiennes prisées par la classe dirigeante, d'ordinaire si disertes à décrire la terreur rouge, peinent à évoquer ne serait-ce que l'existence de la terreur blanche. Elles rédigent à longueur d'article, une version unilatérale et daltonienne de l'histoire. En biffant des chapitres entiers de cette dernière, elles n'occultent pas seulement les faits, elles nous empêchent aussi de mieux comprendre un contexte qui fut propice à la dégenérescence de la révolution russe. »
Olivier Besancenot, Que faire de 1917 ? Une contre-histoire de la révolution russe., p.131-132, Seconde partie Les Soviets victimes de la Contre-Révolution , chapitre 1, 1917 prise au piège de la guerre civile ; le monde déclare la guerre à la révolution russe., Autrement, 2017.
La nuit homicide du 16 au 17 juillet 1918 s'est limitée à l'exécution de l'ex-tsar Nicolas II Romanov
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La nuit homicide du 16 au 17 juillet 1918 s'est limitée à l'exécution de l'ex-tsar Nicolas II Romanov
Aucune preuve n'existe quant à ce massacre, les corps de la famille impériale n'ayant jamais étét retrouvés par les nouveaux occupants. Et les archives montrent toutes que que seul le tsar fut exécuté. Sverdlov annonça que Nicolas Romanov avait été fusillé suite à un complot destiné à le libérer et que "la femme et le fils avaient été mis en lieu sûr". Cette déclaration renvoie aux exécutions solitaires de Louis XVI et de Charles Ier, antérieures aux Terreurs des révolutions française et britannique : soit les représentants officiels de la tyrannie et non leurs familles. Lénine n'éprouvait pour les deux révolutions que réticences du fait de leur caractère bourgeois qui entraîna dans les deux cas des restaurations. Marina Grey, fille du général Denikine, reproduit un document prouvant que la tsarine et ses cinq enfants avaient survécu en juillet 1918 à la mort du tsar et étaient en vie en septembre 1918. En affirmant que Lénine - sans documents à l'appui - avait agi à l'insu de ses camarades Stephane Courtois consolide involontairement les assertions de Marc Ferro et de Marina Grey sur le caractère calomnieux de l'accusation : on a toujours affirmé que c'était Sverdlov qui avait commandité le massacre et dissimulé le forfait. A suivre Stephane Courtois les deux hommes étaient en concurrence l'un Sverdlov, pour faire exécuter le seul tsar et l'autre -à son insu, Lénine, pour faire assassiner toute la famille. Mais aucune pièce documentaire n'est produite en ce sens. Les Bolcheviks étaient au contraire tous désireux de protéger pour le compte de l'Allemagne impériale, et contre la volonté des SR de gauche de protéger la famille.
« Alors que la mort de Charles Ier ou de Louis XVI ont été de grands évènements historiques, celle de Nicolas II constitue même l'exemple d'un fait divers, d'un non-évènement(...) (...) L'essentiel, expliquait Lénine, était de détruire les propriétaires terriens, les koulaks. La mort de Nicolas II ne méritait ni explication, ni mention, ni justification. Lénine y faisait allusion comme une information sur quelque chose qui lui était étranger. Mais c'était si peu important que cela ne méritait pas qu'on s'y attardât. Voilà qui ne l'empêchait pas d'ailleurs, de négocier avec les Allemands le sort de l'impératrice et de ses filles. Mais ces négociations secrètes, condamnées la veille encore, demeuraient soigneusement cachées sous la chappe d'une théorie de l'Histoire qui était censée ignorer les individus et ne connaître que les classes et modes de production...C'est ainsi qu'une telle négociation, pareille exécution purent devenir de non-évènements, disparaître de l'Histoire. »
Marc Ferro, Nicolas II, p.344-345, Evènement ou fait divers Une mort énigmatique, Payot, Paris, 1990.
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« Le 27 septembre 1918 alors que depuis une semaine les milieux diplomatiques britanniques accréditaient, "officiellement", la thèse d'un massacre collectif de la famille impériale, la marquise de Milford Halven, la propre soeur de la tsarine, recevait un télégramme qui l'infirmait. Ce télégramme envoyé de Stokholm par la Crown Princess of Swerden était ainsi conçu : "Ernie now telegraphs that has heard from two trustworth sources that Alix and all the Children are alive". (Ernie vient de télégraphier qu'il a appris de deux sources dignes de foi qu'Alix et tous les enfants sont vivants"). Ernie était le grand-duc Ernst Ludwig, le chef de la maison Hesse-Darmstad, le frère de la marquise et de la tsarine. »
Marina Grey, Enquête sur le massacre des Romanov,, p.153, chapitre 11, Perrin, Paris, 1987.
C'est en 1919 que les Bolcheviks frappent hors de la Russie, unique région qu'ils détiennent en avril-mai 1918
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C'est en 1919 que les Bolcheviks frappent hors de la Russie, unique région qu'ils détiennent en avril-mai 1918
Nicolas Werth a incroyablement avancé d'une année (1918) des atrocités commises en 1919 par les Bolcheviks hors de Russie, dans des zones qu'en réalité ils ne contrôlaient pas en 1918 : le Don peuplé de Cosaques, l'Ukraine et la Crimée. Deux textes de N. Werth, dont l'un inséré dans son article du livre Noir du communisme le prouvent. Le second texte laisse à croire qu'il s'agit seulement d'une scorie. Reste que dans le premier il sous-entendit que la Terreur rouge en Ukraine, en Crimée et dans le Don débuta entre février et mai 1918, bien avant son déclenchement officiel en Russie début septembre 1918. Après le traité de Brest-Litovsk signé en mars 1918 l'Ukraine et la Crimée étaient indépendantes de la Russie, et sous protectorat allemand. Nous avons inscrit "(sic)" aux deux endroits litigieux du second extrait ci-dessous où figure fautivement "1918".
« Ce n’est qu’en février 1919, lors de l’avance générale des bolcheviks vers l’Ukraine et le sud de la Russie, que les premiers détachements de l’Armée rouge pénétrèrent dans les territoires cosaques du Don. D’emblée, les bolcheviks prirent un certain nombre de mesures qui annihilaient tout ce qui constituait la spécificité cosaque : les terres appartenant aux Cosaques furent confisquées et redistribuées à des colons russes ou aux paysans locaux qui n’avaient pas le statut cosaque ; les Cosaques furent sommés, sous peine de mort, de rendre leurs armes or, de par leur statut traditionnel de gardiens des confins de l’Empire russe, tous les Cosaques étaient armés ; les assemblées et les circonscriptions administratives cosaques furent dissoutes. Toutes ces mesures faisaient partie d’un plan préétabli de décosaquisation ainsi défini dans une résolution secrète du Comité central du Parti bolchevique, datée du 24 janvier 1919 : « Au vu de l’expérience de la guerre civile contre les Cosaques, il est nécessaire de reconnaître comme seule mesure politiquement correcte une lutte sans merci, une terreur massive contre les riches Cosaques, qui devront être exterminés et physiquement liquidés jusqu’au dernier. »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont,, Paris, 1997.
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Lénine a créé une police politique : la Tchéka
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Lénine a créé une police politique : la Tchéka
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Créer une police politique était nécessaire La Tchéka devait être temporaire Lénine a commis une erreur en créant la Tchéka |
« Le 20 décembre [1917], Lénine créait la Tcheka – la Commission extraordinaire de lutte contre la contre-révolution, la spéculation et le sabotage –, une police politique qui, de manière arbitraire, commença à arrêter, puis à fusiller. Alors que le bolchevik Boukharine protestait que la Tcheka était « truffée de criminels et de sadiques, d’éléments dégénérés du lumpenprolétariat », Lénine répondit qu’elle était « injustement attaquée pour quelques excès par une intelligence bornée […] incapable de considérer le problème de la terreur dans une perspective plus large ». Et de conclure : « Un bon communiste est aussi un bon tchékiste. » En 1921, la Tcheka compterait déjà 200 000 hommes et cette police politique – devenue GPU, puis NKVD et enfin KBG – serait, avec le Parti bolchevik et l’Armée rouge – armée de guerre civile créée par un décret du 28 janvier 1918 –, l’un des trois piliers du pouvoir totalitaire. »
Stéphane Courtois, « Lénine, l'inventeur du totalitarisme », Le Figaro – Histoire, n°30, février-mars 2017.
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« À partir du 20 décembre 1917, avec la création de sa police politique, la Tcheka, Lénine se donne les moyens d’instaurer la dictature du Parti bolchevique, s’appuyant sur une terreur systématique contre ses « ennemis ». Ce sont d’abord ses ennemis politiques : les « Blancs » – tous les partisans du tsar – et les libéraux (Constitutionnels démocrates, KD), puis les anarchistes, et enfin les socialistes révolutionnaires et les mencheviks. Ce sont ensuite les classes sociales ennemies : aristocrates, bourgeois, officiers, koulaks – paysans refusant les réquisitions et qualifiés de « riches » –, Cosaques, clergé. Ce sont aussi les mauvais éléments de la « bonne » classe : les ouvriers en révolte contre la dictature bolchevique. Et enfin les nations récalcitrantes à la soviétisation : Finlande, Ukraine, puis les peuples du Caucase, en particulier la Géorgie. »
Stéphane Courtois, « La terreur : moyen ordinaire de gouvernement », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Créer une police politique était nécessaire
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La Tchéka devait être temporaire
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La Tchéka devait être temporaire
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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En juillet 1918 Lénine exprima ses préférences pour des procès équitables assortis de condamnations à mort |
Aucune objection n'a été entrée. |
« Exemplaire de la partialité qui marque l'historiographie admise de la jeune Union Soviétique est la question très significative à cet égard du passage de la Tcheka à la GPU (sigle parfois transcrit en français Guepéou) en février 1922. Nicolas Werth présentait dans sa contribution au livre noir l'abolition de la première et son remplacement par la seconde comme une simple "transformation nominale" (...) la position de Lénine était déformée par Nicolas Werth (p. 92) : défendant fermement la Tcheka, sans laquelle le régime n'aurait absolument pas pu tenir face à des adversaires déchainés, il ne reconnaissait pas moins publiquement ses "fautes", intervenait pour leur correction et dénonçait même de graves dérives de conception chez certains de ses principaux dirigeants comme Latsis (...). Aussi Lénine donnait-il un sens politique fort à la suppression de la Tcheka et son remplacement par la GPU, comme cela ressort en clair des directives qu'il formule à ce sujet en décembre 1921: a) réduire les attributions de la Tcheka b) restreindre le droit d'arrestation c) fixer un délai d'un mois pour l'instruction générale des affaires d) renforcer les tribunaux ; e) étudier la question d'un changement de nom; préparer et faire ratifier par le CECR (comité exécutif central de Russie ) un règlement général modificatif allant dans le sens d'un sensible adoucissment." Document qui invalide donc directement la thèse selon laquelle la terreur serait une composante permanente et fondamentale du "projet léniniste". Que faire alors, pour qui persiste à le prétendre ? C'est simple : passer la chose et le texte sous silence... »
Lucien Sève, Octobre 1917. Une lecture très critique de l'historiographie dominante, p.72-73, Une histoire experte en cache-cache, Editions sociales les parallèles 1917+ cent, Paris, 2017.
Lénine a commis une erreur en créant la Tchéka
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Lénine a commis une erreur en créant la Tchéka
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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« L’erreur la plus incompréhensible – parce qu’elle a été délibérée – que ces socialistes (les bolcheviks) si pénétrés de connaissances historiques commirent, ce fut de créer la Commission extraordinaire de répression de la Contre-Révolution, de la Spéculation, de l’Espionnage, de la Désertion, devenue par abréviation la Tchéka, qui jugeait les accusés et les simples suspects sans les entendre ni les voir, sans leur accorder par conséquent aucune possibilité de défense […], prononçait ses arrêts en secret et procédait de même aux exécutions. Qu’était-ce si ce n’était une Inquisition ? L’état de siège ne va pas sans rigueur, une âpre guerre civile ne va pas sans mesures extraordinaires, sans doute ; mais appartenait-il à des socialistes d’oublier que la publicité des procès est la seule garantie véritable contre l’arbitraire et la corruption et de rétrograder ainsi au-delà des procédures expéditives de Fouquier-Tinville ? L’erreur et la faute sont patentes, les conséquences en ont été effroyables puisque le Guépéou, c’est-à-dire la Tchéka, amplifiée sous un nom nouveau, a fini par exterminer la génération révolutionnaire bolchevik tout entière »
Victor Serge, Portrait de Staline, Grasset, Paris, 1940.
Lénine a mené une politique d'émancipation des peuples de l'Empire tsariste
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Lénine a mené une politique d'émancipation des peuples de l'Empire tsariste
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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« L'Empire des tsars était une "prison des peuples" et Lénine l'a ouverte. Ainsi s'écrit l'Histoire (...) Le génie de Lénine c'est d'avoir saisi l'ampleur de ces volontés d'émancipation (...) A l'appel classique des marxistes : " Prolétaires de tous les pays unissez-vous", il en a ajouté un autre, combien plus puissant et qui retentit encore aujourd'hui : "peuples dominés soulevez-vous"(...) Les peuples dominés ont entendu l'appel de Lénine. L'empire russe déjà ébranlé par la guerre, sombre dans le chaos des forces qu'il a ainsi déclenchées. Et des ruines, de ce qui peu auparavant était un empire puissant, émerge l'état des soviets, le premier succès de la révolution. Peu importe à Lénine que l'Etat des soviets se confonde avec la Russie, tandis que dans les anciennes possessions russes des gouvernements indépendants, soviétiques ou antisoviétiques, s'installent. »
Hélène Carrère d'Encausse, L'Empire éclaté ; la révolte des nations en URSS, p.11-12, chapitre premier "Quand la prison des peuples s'est ouverte", Flammarion, Paris, 1978.
Lénine a restauré la peine de mort
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Lénine a restauré la peine de mort dès juin 1918
« Deux jours après la fin de cette conférence panrusse des tchekas [de juin 1918], le gouvernement décréta le rétablissement légal de la peine de mort. Celle-ci, abolie après la révolution de février 1917, avait été restaurée par Kerenski en juillet 1917. Néanmoins, elle ne s’appliquait alors que dans les régions du front, sous juridiction militaire. Une des premières mesures prises par le IIe Congrès des soviets, le 26 octobre (8 novembre) 1917, fut de supprimer à nouveau la peine capitale. Cette décision suscita la fureur de Lénine : « C’est une erreur, une faiblesse inadmissible, une illusion pacifiste ! » Lénine et Dzerjinski n’eurent de cesse de rétablir légalement la peine de mort, tout en sachant pertinemment qu’elle pouvait être appliquée, sans aucun « juridisme tatillon », par des organes extralégaux comme les tchekas. La première condamnation à mort légale, prononcée par un tribunal révolutionnaire, eut lieu le 21 juin 1918 : l’amiral Tchastnyi fut le premier « contre-révolutionnaire » fusillé « légalement ». »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.
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« "Kautsky montre en détail, écrit Stampler, que les Bolcheviks en arrivent toujours en définitive à prendre le contrepied de ce qui était leur but : ils étaient les adversaires de la peine de mort et ils y vont à coups d'exécutions massives."
D’abord c’est un mensonge pur et simple de dire que les bolcheviks étaient les adversaires de la peine de mort en période de révolution. Au IIe congrès de notre parti, en 1903, alors que naissait le bolchevisme, un programme du parti fut établi et les procès verbaux du parti stipulent que la pensée d’introduire l’abolition de la peine de mort n’a provoqué que des exclamations ironiques : « et aussi pour Nicolas II ? » Les mencheviks eux-mêmes n’ont pas osé mettre aux voix la proposition de l’abolition de la peine de mort pour le tsar. Et en 1917, au temps du régime Kerenski, j’écrivais dans la Pravda qu’il n’est pas un seul gouvernement révolutionnaire qui puisse se passer de la peine de mort et que le tout est de savoir contre quelle classe un gouvernement donné dirige l’arme de la peine de mort. »
Lénine, « Comment la bourgeoisie utilise les rénégats, », Oeuvres de Lénine, tome 30, septembre 1919-avril 1920, p.20, 20 septembre 1919, Éditions sociales, Paris, 1964.
Lénine ne peut être accusé d'avoir imposé aux autres le rétablissement de la peine de mort en juin 1918, alors qu'il s'était opposé sans succès à son abolition sept mois plus tôt.
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Lénine ne peut être accusé d'avoir imposé aux autres le rétablissement de la peine de mort en juin 1918, alors qu'il s'était opposé sans succès à son abolition sept mois plus tôt.
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Aucune objection n'a été entrée. |
Le rétablissement de la peine de mort ne saurait faire oublier son abolition intégrale en octobre-novembre 1917, fait que Nicolas Werth oculte pour ne retenir que son rétablissement en juin 1918 et les tentatives avortées de Lénine de la faire partiellement rétablir pendant sept mois.
Longtemps avant en 1910 Lénine se serait prononcé pour l'abolition de la peine de mort
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Longtemps avant en 1910 Lénine se serait prononcé pour l'abolition de la peine de mort
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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« En 1910, au Congrès international socialiste de Copenhague, on a pris la résolution de lutter dans tous les pays contre la barbarie de la peine de mort. Le socialisme international a reconnu que les socialistes ne peuvent jamais, dans aucune condition, admettre ce meurtre de sang-froid des gens sans armes, par ordre de l’Etat, que l’on appelle la peine de mort. Cette résolution, camarades, a été signée par tous les chefs actuels du parti bolcheviste : Lénine, Zinoviev, Trotsky, Kamenev, Radek, Rakovsky, Lounatcharsky. Je les ai vus à Copenhague, lever la main pour la résolution qui déclarait la guerre à la peine de mort. »
Julius Martov, Ah bas la peine de mort !, Moscou, Aout 1918.
Lénine a créé des camps de concentration
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Lénine a pratiqué l'incarcération, la torture et la déportation
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | On sait depuis la chute de l'URSS que le chiffre de 15 millions de morts dans les camps de concentration staliniens est tout-à-fait fantaisiste |
« Les bolcheviks ont imposé par la violence une ségrégation spatiale qui s’est inscrite d’abord en creux, à travers des vagues massives d’émigration et d’exil, plus d’un million de membres des classes « condamnées par l’Histoire » s’étant enfuies pour sauver leur vie. Mais très vite, cette ségrégation a pris la forme de l’enfermement dans des prisons puis dans des camps de concentration dont Trotski réclamait l’installation dès le 4 juin 1918, suivi en cela le 26 juin par le Conseil des commissaires du peuple qui exigea que ces camps soient utilisés pour mettre hors d’état de nuire les « ennemis intérieurs ». Et le 8 août, Trotski approuva la création des trois premiers camps, appelés à devenir un véritable système concentrationnaire, dès 1921, dans le complexe des îles Solovki, sur la mer Blanche, bien avant que les nazis n’aient ouvert leur premier camp. Le mot « concentration » n’avait pas une connotation seulement administrative, mais visait à terroriser : le décret sur la Terreur rouge précisait que les communistes voulaient ainsi se protéger de leurs ennemis « en les isolant dans des camps de concentration ». Ce système, géré par la police politique, avait un caractère extra-judiciaire reconnu par une loi du 17 février 1919, et dès 1921, on recensait 84 camps qui regroupaient 115 000 internés et qui allaient devenir le laboratoire du travail forcé mais aussi de l’extermination, avant de se transformer en 1930 en « Goulag », par lequel passèrent – ou trépassèrent – plus de 15 millions de Soviétiques. »
Stéphane Courtois, « Rafael Lemkin et la question du génocide en régime communiste », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Voir plus...« Les dirigeants bolcheviques expérimentèrent, en août 1918, un autre instrument de répression apparu dans la Russie en guerre : le camp de concentration. Le 9 août 1918, Lénine télégraphia au Comité exécutif de la province de Penza d’enfermer « les koulaks, les prêtres, les Gardes blancs et autres éléments douteux dans un camp de concentration ». Quelques jours auparavant, Dzerjinski et Trotski avaient également prescrit l’enfermement d’otages dans des « camps de concentration ». Ces « camps de concentration » étaient des camps d’internement où devaient être parqués, par simple mesure administrative et sans le moindre jugement, les « éléments douteux ». De nombreux camps, où avaient été internés des prisonniers de guerre, existaient en Russie, comme dans d’autres pays belligérants. »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.
On sait depuis la chute de l'URSS que le chiffre de 15 millions de morts dans les camps de concentration staliniens est tout-à-fait fantaisiste
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On sait depuis la chute de l'URSS que le chiffre de 15 millions de morts dans les camps de concentration staliniens est tout-à-fait fantaisiste
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Aucune objection n'a été entrée. |
En tout quatre millions de personnes ont été condamnées entre 1921 et 1953, dont à peu près 800.000 (799. 455 et non 700. 000 comme c'est écrit ci-dessous) à la peine de mort. On voit qu'un peu moins d'un million (963. 766) trépassèrent dans les camps en quatorze ans (1er janvier 1934-31 décembre 1947). Une bonne moitié d'entre eux ont été en fait des victimes indirectes de l'hitlérisme : l'agresssion nazie de juin 1941 qui provoqua dans tout le pays, chez les libres comme chez les prisonniers soviétiques, famines et épidémies. Environ deux millions (et non quinze) de personnes ont été arrêtées sous Staline dans les années 1930, parmi lesquelles, 1 million ont été passées par les armes ou périrent dans les camps. Même si on ajoute dau le "terrible bilan" de ces 4 millions de condamnations les 1. 800. 000 koulaks déportés au début des années 1930 (parmi lesquels quelques centaines de milliers qui périrent de faim) on est loin des quinze millions de décédés ou de déportés.
« J'ajoute des données tirées d'une source qu'utilise Kurassvili. Il s'agit d'un chercheur de Moscou , V. S. Zemskov, connu pour avoir publié des données fiables sur les camps et les purges. Zemskov polémique avec Roy Medvedev et Olga Satnovskai (...) Medvedev affirmait que durant les purges de 1937-1938, le nombre de détenus au goulag avait augmenté de plusieurs millions et que 5 à 7 millions de personnes avaient été victimes de la répression (...) Il y a bien eu une explosion du nombre de détenus en 1937-1938 mais elle se chiffre en centaines de milliers et non en millions. Krjuckov (chef du KGB sous Gorbatchev) a déclaré qu'il n'y a pas eu plus d'un million d'arrestations" en 1937-1938 (...) environ 700. 000 arrêtées pour des raisons politiques ont été exécutées entre 1921 et 1953. Satunovskaia (elle-même victime de la répression et qui a participé à la campagne de réhabilitation sous Khrouchtchev) a affirmé que pour la seule période 1935-1941, plus de 19 millions de personnes avaient été arrêtées et 7 millions fusillées (des chiffres repris avac enthousiasme à l'Ouest)- les autres ayant disparu dans les camps. Or Zemskov écrit que Satunovskaia a multiplié les chiffres par dix - une exagération de taille ! Des données fiables existent pour la période du 1er janvier 1934 au 31 décembre 1947, montrant que dans l'ensemble des camps du goulag, 963. 766 prisonniers sont morts - ce chiffre concerne les "ennemis du peuple", mais aussi les détenus de droit commun. Ce dernier chiffre, ainsi que celui des personnes décédées lors de la déportation des koulaks, peut être ajouté au "terrible prix" qui a été payé. »
Moshe Lewin, Le siècle soviétique, p.515, Annexe 2, Fayard/ Le Monde Diplomatique, Paris, 2003.
Les camps de concentration ne naissent pas en Russie et n'obéissent pas sous Lénine à la logique stalinienne des années 1930
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Les camps de concentration ne naissent pas en Russie et n'obéissent pas sous Lénine à la logique stalinienne des années 1930
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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« Lénine aurait été le créateur des "camps de concentration" en Russie (les premiers "camps de concentration"ont été créés vingt ans plus tôt par l'Angleterre en Afrique du Sud lors de la guerre des Boers). Cette expression ayant pris un sens terrible avec l'institution stalinienne du "goulag", et pis encore avec les camps de la mort hitlériens, l'effet produit par cette assertion est assuré. Or il y a là tromperie qualifiée. La guerre civile conduit Lénine à décider d'ouvrir au printemps 1918 des camps d'internement, camps dans lesquels commencera d'être organisé du travail en 1919, à partir de l'idée de sa portée rééducative. Il n'y a dans ces camps ni mise en place d'un système d'exploitation économique ni politique de dépersonnalisation, moins encore de plan d'extermination. Parler en ce cas de "camps de concentration" est pratiquer délibérément l'équivoque, ce par quoi un historien ne se grandit pas. Sur ce point non plus, Staline n'est pas déjà dans Lénine. »
Lucien Sève, Octobre 1917. Une lecture très critique de l'historiographie dominante suivi d'un choix de textes de Lénine., p.41 note 35, De la dictature du prolétariat au "refus de tout compromis", Editions sociales les parallèles, 1917 + cent, Paris, 2017.
Lénine a pratiqué la prise d'otages
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Lénine a pratiqué la prise d'otages
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Ce n'est précisément pas à l'été 1918, mais à l'hiver 1918-1919, que se met en place la politique des otages, lorsque la guerre contre les envahisseurs alliés devient une réalité incontestable |
« Durant tout le mois d’août 1918, c’est-à-dire avant le déclenchement « officiel » de la Terreur rouge le 3 septembre, les dirigeants bolcheviques, Lénine et Dzerjinski en tête, envoyèrent un grand nombre de télégrammes aux responsables locaux de la Tcheka ou du Parti, leur demandant de prendre des « mesures prophylactiques » pour prévenir toute tentative d’insurrection. Parmi ces mesures, expliquait Dzerjinski, « les plus efficaces sont la prise d’otages parmi la bourgeoisie, à partir des listes que vous avez établies pour les contributions exceptionnelles levées sur les bourgeois, […] l’arrestation et l’enfermement de tous les otages et suspects dans des camps de concentration ». Le 8 août, Lénine demanda à Tsourioupa, commissaire du peuple à l’Approvisionnement, de rédiger un décret aux termes duquel, « dans chaque district producteur de céréales, vingt-cinq otages désignés parmi les habitants les plus aisés répondront de leur vie pour la non-réalisation du plan de réquisition ». Tsourioupa ayant fait la sourde oreille, prétextant qu’il était difficile d’organiser cette prise d’otages, Lénine lui envoya une seconde note, encore plus explicite : « Je ne suggère pas que les otages soient pris, mais qu’ils soient nommément désignés dans chaque district. L’objet de cette désignation, c’est que les riches, tout comme ils sont responsables de leur contribution, soient responsables sur leur vie de la réalisation immédiate du plan de réquisition dans leur district. » »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.
Voir plus...Voir les citations restantes dans la page détaillée de l'argument.
Ce n'est précisément pas à l'été 1918, mais à l'hiver 1918-1919, que se met en place la politique des otages, lorsque la guerre contre les envahisseurs alliés devient une réalité incontestable
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Ce n'est précisément pas à l'été 1918, mais à l'hiver 1918-1919, que se met en place la politique des otages, lorsque la guerre contre les envahisseurs alliés devient une réalité incontestable
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Le premier décret sur les otages est du 25 décembre 1918 ; surtout si l'on doit en souligner le nouveau critère familial .Consécutif au débarquement des Britanniques à Argangelsk en novembre 1918 il est censé permettre à la Tcheka et à Zinoviev de faire fusiller à Pétrograd quatre grands ducs Romanov fin janvier 1919 (tous des hommes de plus de 50 ans comme le tsar, seule victime impériale de la nuit du 16 au 17 juillet 1918 ). Les requêtes répressives de Lénine formulées en août 1918 n'étaient pas des ordres et n'ont de ce fait pratiquement pas été mises en application : seulement 13 koulaks ont été fusillés le 12 août, en représaille à un attentat du du 5 août qui coûta la vie à 8 commissaires ou soldats de l'armée rouge.
Lénine a pratiqué un contrôle social par le travail
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Lénine a organisé un contrôle social par le travail
« Dès 1918, les bolcheviks ont pratiqué l’exclusion sociale grâce à un moyen très simple et terriblement efficace, en application du fameux slogan de Lénine « Qui ne travaille pas ne mange pas ! ». Si ce slogan peut sembler raisonnable, il devient terrifiant dès que l’on est dans un système où le pouvoir détient le monopole de l’emploi et du salaire – et peut donc le refuser arbitrairement et condamner quiconque à la mort de faim ou à l’illégalité. Le pouvoir a aussi très tôt créé une catégorie de citoyens privés de leurs droits, les lichentsy. »
Stéphane Courtois, « Rafael Lemkin et la question du génocide en régime communiste », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Voir plus...Voir les citations restantes dans la page détaillée de l'argument.
« D’emblée, ces groupes sont victimes d’une stigmatisation comme « contre-révolutionnaires », « ennemis du peuple », « gardes blancs », etc. ; celle-ci s’accompagne d’une déshumanisation par le biais de l’animalisation, puis d’une ségrégation symbolique et enfin effective par la privation de l’emploi, du logement, du ravitaillement, du chauffage, ce qui peut signifier un arrêt de mort dans un régime qui prétend être seul détenteur de tous les moyens de production et de distribution de tous les biens matériels. »
Stéphane Courtois, « Rafael Lemkin et la question du génocide en régime communiste », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Par le "qui ne travaille pas ne mange pas", Lénine vise un pour cent de la population active, composé de filous et les riches
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Par le "qui ne travaille pas ne mange pas", Lénine vise un pour cent de la population active, composé de filous et les riches
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Extraits du texte de décembre-1917-janvier 1918 dans lequel Lénine emploie le slogan "qui ne travaille pas ne mange pas".
« Or, en fait, le capitalisme a depuis longtemps remplacé la petite production marchande indépendante (...) Sous un tel capitalisme la concurrence signifie l'écrasement incroyablement féroce de l'esprit d'entreprise, de l'énergie, des initiatives hardies de la masse de la population, de son immense majorité, des quatre-vingt-dix neuf pour cent des travailleurs ; c'est aussi substituer à l'émulation l'économie financière, le despotisme la soumission servile à l'égard des maîtres du régime. »
Lénine, Oeuvres de Lénine, tome 26 septembre 1917-février 1918, p.423, "Comment organiser l'émulation ?" 25-28 décembre 1917 (7-10 janvier 1918), Editions sociales, Paris, 1958.
Voir plus...« que chacun ait du pain, porte des chaussures solides et des vêtements en bon état, ait un logement chaud et travaille consciencieusement ; que pas un filou (pas un seul tire-au-flanc non plus ) ne se promène en liberté, mais qu'il soit en prison ou qu'il purge une peine très sévère de travaux forcés ; que pas un riche enfreignant les règlements et les lois du socialisme, ne puisse échapper au sort du filou, lequel sort doit en toute justice être le sien. "Qui ne travaille pas ne mange pas", voilà le commandement pratique du socialisme. »
Lénine, oeuvres de Lénine, tome 26, p.431, 25-28 décembre 1917. (7-10 janvier 1918), Editions sociales, Paris, 1958.
Le livret de travail était une réalité du capitalisme esclavagiste et parasite russe que Lénine souhaite mettre sous le contrôle des Soviets
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Le livret de travail était une réalité du capitalisme esclavagiste et parasite russe que Lénine souhaite mettre sous le contrôle des Soviets
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« Chaque ouvrier a un livret de travail. Ce document ne le dégrade pas, encore qu' aujourd'hui ce soit sans aucun doute, la preuve de l'esclavage salarié capitaliste, l'attestation que le travailleur appartient à tel ou tel parasite. Les Soviets institueront le livret de travail pour les riches, et ensuite progressivement pour toute la population (dans un pays agricole il est vraisemblable que le livret de travail ne sera pas nécessaire pour l'immense majorité des paysans). Le livret de travail cessera d'être le signe qu'on fait partie de la plèble, il cessera d'être l'attribut des classes "inférieures", la preuve de l'esclavage salarié. Il deviendra la preuve que dans la nouvelle société il n'y a plus d"'ouvriers", mais que par contre il n'y a plus personne qui ne soit un travailleur. »
Lénine, Oeuvres de Lénine : tome 26, septembre 1917-février 1918, p.105, Les bocheviks garderont-ils le pouvoir ? 1er octobre 1917, Editions sociales, Paris, 1958.
Voir plus...« Les riches devront recevoir un livret de travail du syndicat des ouvriers ou des employés, le plus proche de leur activité ; ils devront recevoir toutes les semaines où à tout intervalle fixé, de ce syndicat l'attestation qu'ils accomplissent consciencieusement leur travail ; faute de quoi, ils ne pourront pas recevoir leur carte de pain et de produits alimentaires en général. »
Lénine, oeuvres de Lénine, tome 26 septembre 1917-février 1918, p.105, Les bocheviks garderont-ils le pouvoir ? 1er octobre 1917, Editions sociales, Paris, 1958.
Lénine a militarisé le travail
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Lénine a militarisé le travail
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Une catastrophe humaine dans la région du Donbass Une militarisation théorisée par Trotski Une préfiguration du travail forcé instauré par Staline |
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« À la fin de 1919 et au début de 1920, les relations entre le pouvoir bolchevique et le monde ouvrier se dégradèrent encore davantage, à la suite de la militarisation de plus de deux mille entreprises. Principal partisan de la militarisation du travail, Léon Trotski développa, lors du IXe Congrès du Parti, en mars 1920, ses conceptions sur la question. L’homme est naturellement porté à la paresse, expliqua Trotski. Sous le capitalisme, les ouvriers doivent chercher du travail pour survivre. C’est le marché capitaliste qui aiguillonne le travailleur. Sous le socialisme, « l’utilisation des ressources de travail remplace le marché ». L’État a donc pour tâche d’orienter, d’affecter, d’encadrer le travailleur, qui doit obéir tel un soldat à l’État ouvrier, défenseur des intérêts du prolétariat. Tels étaient le fondement et le sens de la militarisation du travail, vivement critiquée par une minorité de syndicalistes et de dirigeants bolcheviques ; elle signifiait, en effet, l’interdiction des grèves, assimilées à une désertion en temps de guerre, le renforcement de la discipline et des pouvoirs de la direction, la subordination complète des syndicats et des comités d’usine, dont le rôle se bornait désormais à mettre en œuvre la politique productiviste, l’interdiction pour les ouvriers de quitter leur poste de travail, la sanction de l’absentéisme et des retards, fort nombreux en ces temps où les ouvriers étaient à la recherche, toujours problématique, de nourriture. »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.
Lénine a encouragé le pillage des riches
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Lénine a encouragé le pillage des riches
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« Dès ce moment, la terreur se répand. Terreur spontanée provoquée par les slogans léninistes – « Volez les voleurs, pillez les pillards » – qui incitent la lie de la population à s’attaquer impunément aux « riches », multipliant vols, viols et assassinats ; au point que Gorki, pourtant jusque-là un fidèle soutien des bolcheviks, proteste violemment dans son journal, la Novaïa Jizn du 19 décembre 1917 : « Les instincts surexcités de ces foules bornées ont trouvé les porte-parole de leur anarchisme zoologique et nous voyons aujourd’hui ces meneurs de petits-bourgeois en révolte expérimenter de misérables petites idées qui ne sont point de Marx mais de Proudhon, répandre la subversion à la Pougatchev et non le socialisme et prêcher à qui mieux mieux le nivellement général sur une base d’indigence tant morale que matérielle. C’est dur de parler de cela mais il faut en parler car qui donc portera la responsabilité de tous les péchés et abominations commis par une force que désavoue le prolétariat conscient si ce n’est ce prolétariat conscient lui-même ? » »
Stéphane Courtois, « Guerre et totalitarisme », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Voir plus...Voir les citations restantes dans la page détaillée de l'argument.
« Si la révolution de février 1917 est relativement peu meurtrière, eu égard à l’ampleur de l’événement, la révolte agraire qui explose à partir de l’été 1917 provoque une terreur ponctuelle et spontanée des foules qui entraîne plus de victimes (assassinats de propriétaires fonciers, de régisseurs, etc.). Avec la révolution d’Octobre, celle-ci est encouragée par les slogans de Lénine qui incitent au pillage des « riches » et au désordre général, et par la dissolution de toutes les forces de l’ordre, ce qui donne libre cours à l’action de la pègre et de la populace. »
Stéphane Courtois, « La terreur : moyen ordinaire de gouvernement », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Une révolution, nécessaire en 1917, impliquait une redistribution des revenus
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Une révolution, nécessaire en 1917, impliquait une redistribution des revenus
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Toute révolution digne de ce nom implique de prendre aux riches pour donner aux pauvres très majoritaires dans la Russie tsariste de 1917. A moins de reprocher un jour à Robin des Bois de donner aux pauvres en prenant aux riches.
Lénine a provoqué des famines pour mater des soulèvements
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Lénine a provoqué des famines pour mater des soulèvements
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« Pour le petit peuple, il était évident, comme en témoignaient les propos rapportés par la police politique, que « le pouvoir soviétique veut faire crever de faim tous les paysans qui osent lui résister ». Bien que parfaitement informé des conséquences inéluctables de sa politique de réquisitions, le gouvernement ne prit aucune mesure. Alors même que la famine gagnait un nombre croissant de régions, Lénine et Molotov envoyèrent, le 30 juillet 1921, un télégramme à tous les dirigeants des comités régionaux et provinciaux du Parti leur demandant de « renforcer les appareils de collecte […], de développer une intense propagande auprès de la population rurale en lui expliquant l’importance économique et politique du paiement ponctuel et total des impôts […], de mettre à la disposition des agences de collecte de l’impôt en nature toute l’autorité du Parti et la totalité du pouvoir de répression de l’appareil d’État » ! »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.
Voir plus...« C’est la grande famine de 1921-1922 qui eut raison des campagnes les plus agitées, celles que les détachements de réquisition avaient le plus ponctionnées et qui s’étaient soulevées pour survivre. La carte de la famine recouvre exactement celle des zones des plus fortes réquisitions au cours des années précédentes et celle des zones des plus fortes révoltes paysannes. Alliée « objective » du régime, arme absolue de pacification, la famine servit, par ailleurs, de prétexte aux bolcheviks pour frapper un coup décisif contre l’Église orthodoxe et l’intelligentsia qui s’étaient mobiiisées pour lutter contre le fléau. »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.
La famine de 1921 est la conséquence des interventions étrangères contre le pouvoir bolchevique
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La famine de 1921 est la conséquence des interventions étrangères contre le pouvoir bolchevique
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« Le spectre du communisme devenu réalité, il n'était pas du goût des classes possédantes du monde capitaliste de laisser un tel cauchemar hanter leurs nuits (...) Sans laisser le temps à la révolution de célébrer son premier anniversaire, elles prient une part active aux évènements russes (...) A partir de l'été 1918, des troupes toujours plus nombreuses, venues des différents continents ont ainsi foulé le sol russe pour tenter de briser le pouvoir soviétique : la Tchécoslovaquie envoya 50. 000 hommes ; le Royaume-Uni, 40. 000 ; le Japon, 28. 000 ; la Grèce, 24. 000 ; la Pologne, 12.000 ; les Etats-Unis, 13. 000 ; la France, 12. 000 ; l'Estonie, 11. 500 ; le Canada, 5. 000 ; la Serbie, 4. 000 ; la Roumanie, 4. 000 ; l'Italie, 2. 500 ; la Chine, 2. 300... Qui pourrait prétendre justifier la présence de cette armée de 200. 000 soldats au titre de l'ingérence humanitaire ? La terrible famine qui causa la mort de millions de personnes à cette époque ne peut être la raison invoquée pour légitimer cette intervention puisqu'elle fut la conséquence et non la cause de cette intrusion qui généralisa la guerre civile. »
Olivier Besancenot, Que faire de 1917 ? Une contre-histoire de la révolution russe, p.129-130, Seconde partie Les Soviets victimes de la Contre-Révolution , chapitre 1, 1917 prise au piège de la guerre civile ; le monde déclare la guerre à la révolution russe., Autrement, Paris, 2017.
Lénine a manipulé les statistiques officielles
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Lénine a manipulé les statistiques officielles
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Lénine dénonce constamment la tentation de manipuler la réalité sociale |
« L’importance du travail de statistique ira croissante au cours du XXe siècle, mais Lénine omet un élément fondamental : si en temps de guerre ces données étaient confidentielles, une fois revenu le temps de paix, elles sont à nouveau publiques ; les partis politiques, la presse comme les entrepreneurs y ont accès et conduisent leur action en partie en fonction de cette connaissance statistique qui permet également à la société tout entière d’apprécier le comportement du pouvoir et des acteurs économiques et sociaux. Or Lénine au pouvoir va immédiatement sortir la statistique de ce contexte démocratique. Le signe en sera donné dès novembre 1917 quand la grande majorité de la bureaucratie d’État russe, qui avait accepté de travailler pour le Gouvernement provisoire, refusera de se mettre au service d’un pouvoir illégitime. Dès 1921, le pouvoir soviétique décida de rejeter les données du service de statistique quand elles ne répondaient pas à sa volonté politique. Ainsi la grande famine de 1921-1923 fut-elle en partie provoquée par la décision politique de majorer fortement les estimations de la récolte proposées par les services compétents et de calculer les réquisitions de blé en conséquence. Ayant supprimé la bureaucratie des entreprises privées et refusant de se soumettre aux indications de la bureaucratie d’État, le régime bolchevique était condamné à pratiquer la terreur et le mensonge officiel. »
Stéphane Courtois, « Le poids de la guerre sur la pensée de Lénine », Quand tombe la nuit, L'Âge d'Homme, Lausanne, 2001.
Lénine dénonce constamment la tentation de manipuler la réalité sociale
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Lénine dénonce constamment la tentation de manipuler la réalité sociale
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Aucune objection n'a été entrée. |
« ... il sait que l'histoire est plus rusée, "plus multiforme, plus vivante plus ingénieuse que ne le pensent les meilleurs partis, les avant-gardes les plus conscientes des classes les plus avancées". Quant à la tentation de manipuler la réalité sociale à coup de décrets et de mesures administratives, il ne cesse de la dénoncer. En 1922, examinant le rapport qui s'est établi entre les communistes qui dirigent l'appareil d'Etat et l'énorme machine bureaucratique qu'ils ont entre les mains, il pose la question : "Qui mène et qui est mené ?" Et voici la réponse : C'est eux qui sont menés. Dans un autre passage, ma même idée est exprimée par une image frappante : la voiture n'obéit pas : un homme est bien assis au volant, qui semble la diriger, mais la voiture ne roule pas dans la direction voulue ; elle va où la pousse une autre force -force illégale, force illicite, force venant on ne sait d'où. »
Jean-Jacques Goblot, « Lénine et la genèse du stalinisme », Cahiers d'Histoire Espace Marx, vol. 159 pages, n°63, p.95, 93-106, Paris, 2ème trimestre 1996.
Lénine a légalisé la violence contre les opposants par la création d'un Code pénal
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Lénine a légalisé la violence contre les opposants par la création d'un Code pénal
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Aucune objection n'a été entrée. |
« À l’occasion du procès des socialistes-révolutionnaires avait été appliqué le nouveau Code pénal, entré en vigueur le 1er juin 1922. Lénine avait tout particulièrement suivi l’élaboration de ce code qui devait légaliser la violence exercée à l’encontre des ennemis politiques, la phase de l’élimination expéditive, justifiée par la guerre civile, étant officiellement close. […] En accord avec les instructions de Lénine, le Code pénal définit le crime contre-révolutionnaire comme tout acte « visant à abattre ou à affaiblir le pouvoir des soviets ouvriers et paysans établi par la révolution prolétarienne », mais aussi tout acte « contribuant à aider la partie de la bourgeoisie internationale qui ne reconnaît pas l’égalité des droits du système communiste de propriété succédant au système capitaliste, et s’efforce de le renverser par la force, l’intervention militaire, le blocus, l’espionnage ou le financement de la presse et autres moyens similaires ». Étaient passibles de la peine de mort non seulement toutes les activités (révolte, émeute, sabotage, espionnage, etc.) susceptibles d’être qualifiées d’« actes contre-révolutionnaires », mais aussi la participation ou le concours prêté à une organisation « dans le sens d’une aide à une partie de la bourgeoisie internationale ». Même la « propagande susceptible d’apporter une aide à une partie de la bourgeoisie internationale » était considérée comme un crime contre-révolutionnaire, passible d’une privation de liberté « qui ne saurait être inférieure à trois ans » ou de bannissement à perpétuité. »
Nicolas Werth, Le livre noir du communisme, Robert Laffont, Paris, 1997.
Lénine a organisé les premiers procès truqués ou expéditifs
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Lénine a organisé les premiers procès truqués ou expéditifs
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | Staline exercait, dans les années 1930 en période de paix, la terreur contre des camarades, souvent anciens compagnons de Lénine |
« Lénine étendit sa volonté exterminatrice aux autres révolutionnaires et décida d’organiser, en juin 1922, un procès à grand spectacle contre 34 socialistes-révolutionnaires, dont nombre de leaders connus furent condamnés à mort. Ce fut le premier procès truqué, avec accusations fantaisistes, agents provocateurs et verdict arrêté à l’avance. »
Stéphane Courtois, « Lénine, l'inventeur du totalitarisme », Le Figaro – Histoire, n°30, février-mars 2017.
Voir plus...« Fort de son nouveau code pénal, Lénine inaugure une autre forme de terreur : le procès truqué et à grand spectacle – celui des socialistes révolutionnaires à l’été 1922 – qui sera le prototype des Grands Procès de Moscou sous Staline. »
Stéphane Courtois, « La terreur : moyen ordinaire de gouvernement », Communisme et totalitarisme, Perrin, Paris, 2009.
Staline exercait, dans les années 1930 en période de paix, la terreur contre des camarades, souvent anciens compagnons de Lénine
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Staline exercait, dans les années 1930 en période de paix, la terreur contre des camarades, souvent anciens compagnons de Lénine
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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AU Xème congrès de mars 1921 Lénine fait à la fois interdire les fractions et laisser s'exprimer par voie de presse et promotions dans le parti les oppositions Dans les années 1930 Staline abolit le bolchevisme |
Aucune objection n'a été entrée. |
Par exemple dans deux extraits de sa dernière lettre du 2 mars 1938 Boukharine, victime des purges staliniennes, juge les années 1930 en les confrontant aux premières années, libres dans l'expression par tous des opinions, de la Révolution russe. Ce jugement est aux antipodes des analyses de Stéphane Courtois. On le voit dans son esprit durant les années Lénine ou presque (Djerzinsky décéda en 1926) justice n'empêchait pas "cruauté" et vice-versa. Dans stalinisme il n'y aurait ni l'un ni l'autre : dégénérescence absolue. Dès 1928 Boukharine attaquait déjà l'esprit dictatorial de Staline. Il faut, il est vrai, préciser que Boukharine ne fut réhabilité par le régime communiste que sous Gorbatchev.
« Je me suis plus d’une fois trompé sur les voies de la construction du socialisme, je demande seulement que la postérité ne me juge pas plus sévèrement que Vladimir Ilitch ne l’a fait. Les premiers, nous nous sommes engagés vers un but unique, empruntant un chemin que personne n’avait encore pris. C’était une autre époque, avec d’autres pratiques. Dans la Pravda, une colonne était réservée à la discussion, tout le monde y participait, les uns comme les autres nous nous efforcions de trouver des voies nouvelles, nous nous disputions, pour nous réconcilier ensuite et avancer ensemble.
Je m’adresse à vous, génération future des dirigeants du Parti, sur qui repose la mission historique de dénouer l’incroyable écheveau de crimes, qui dans cette époque terrible croît de jour en jour, s’enflamme comme de l’étoupe et étouffe le Parti. »
Nicolas Boukharine, « Lettre à la génération future », 2 mars 1938.
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« Dzerjinski n’est plus, les grandes traditions de la Tchéka, lorsque l’idéal révolutionnaire inspirait toutes ses actions et justifiait la cruauté des coups qu’elle portait aux ennemis, afin de protéger l’Etat des assauts de la contre-révolution, ont peu à peu sombré dans l’oubli. A cette époque, les organes de la Tchéka méritaient toute notre confiance, notre respect, et nul n’aurait songé à contester leur autorité. Aujourd’hui, les organes du NKVD, dans leur majorité, constituent une organisation dégénérée de bureaucrates sans idéaux, moralement déchus mais grassement rémunérés ; avides de médailles et de gloire, ils se parent de l’autorité passée de la Tchéka à seule fin d’alimenter la méfiance maladive de Staline (j’ai peur d’en dire plus) ; ils inventent des histoires sordides ne se rendant pas compte qu’ils creusent leur propre tombe, car l’Histoire ne tolère pas les témoins d’aussi ténébreuses affaires. »
Nicolas Boukharine, « Lettre à la génération future », 2 mars 1938.
Lénine a forgé les instruments de répression que Staline n’aura plus qu’à reprendre
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Lénine a forgé les instruments de répression que Staline n’aura plus qu’à reprendre
SOUS-ARGUMENTS | OBJECTIONS |
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Aucun sous-argument n'a été entré. | L'instrument de répression-clé du stalinisme le goulag, nait en 1930, six ans après la mort de Lénine et trois ans après la fin de la NEP que Lénine avait mise en place. |
« Inutile d’insister sur le fait que toutes les catégories à détruire que visera Staline ont déjà été désignées par Lénine et que tous les instruments de répression ultérieurs ont été forgés par lui. »
Dominique Colas, « Lénine et la terreur de masse », Quand tombe la nuit, L'Âge d'Homme, Lausanne, 2001.
L'instrument de répression-clé du stalinisme le goulag, nait en 1930, six ans après la mort de Lénine et trois ans après la fin de la NEP que Lénine avait mise en place.
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Débat parent
- Lénine est-il le précurseur de Staline ?