Lénine a instauré la terreur en avril-mai 1918 en Crimée
Résumé
Citations
« Peut-on parler de guerre civile à propos des premiers engagements de l’hiver 1917 et du printemps 1918, dans le sud de la Russie, entre quelques milliers d’hommes de l’armée des volontaires et les troupes bolcheviques du général Sivers qui comptaient à peine six mille hommes ? Ce qui frappe d’emblée, c’est le contraste entre la modicité des effectifs engagés et la violence inouïe de la répression exercée par les bolcheviks non seulement contre les militaires capturés, mais aussi contre les civils. Instituée en juin 1919 par le général Denikine, commandant en chef des forces armées du sud de la Russie, la « Commission d’enquête sur les crimes bolcheviques » s’efforça de recenser, durant les quelques mois de son activité, les atrocités commises par les bolcheviks en Ukraine, dans le Kouban, la région du Don et la Crimée. Les témoignages recueillis par cette commission – qui constituent la source principale du livre de S. P. Melgounov, La Terreur rouge en Russie, 1918-1924, le grand classique sur la terreur bolchevique paru à Londres en 1924 – font état d’innombrables atrocités perpétrées dès janvier 1918. A Taganrog, les détachements de l’armée de Sivers avaient jeté cinquante junkers et officiers « blancs », pieds et poings liés, dans un haut-fourneau. À Evpatoria, plusieurs centaines d’officiers et de « bourgeois » furent entravés puis jetés à la mer, après avoir été torturés. Des violences identiques eurent lieu dans la plupart des villes de Crimée occupées par les bolcheviks : Sébastopol, Yalta, Alouchta, Simferopol. Mêmes atrocités, à partir d’avril-mai 1918, dans les gros bourgs cosaques révoltés. Les dossiers très précis de la commission Denikine font état de « cadavres aux mains coupées, aux os brisés, aux têtes arrachées, mâchoires fracassées, organes génitaux coupés. »