L'opposition à l'insurrection d'Octobre au sein du parti bolchévik se manifestait chez une majorité de bolchéviks de province

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : opposition, insurrection, révolution d'Octobre, parti bolchévik, province[ modifier ].

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« Dans chaque organisation du parti, dans chacun de ses Comités provinciaux, il y avait des membres dans les mêmes dispositions que celles de Zinoviev et de Kamenev ; en de nombreux Comités, ils constituaient la majorité. Même dans le foyer prolétarien d’lvanovo-Voznessensk, où les bolcheviks dominaient sans partage, les dissensions parmi les hauts dirigeants prirent une extrême acuité. En 1925, alors que les réminiscences s’adaptaient déjà aux besoins du cours nouveau, Kisselev, vieux militant bolchevik, écrivait : « Les éléments ouvriers du parti, sauf quelques exceptions individuelles, suivaient Lénine ; contre Lénine se prononçaient un groupe peu nombreux d’intellectuels du parti et quelques ouvriers isolés. » Dans les discussions publiques, les adversaires de l’insurrection reprenaient des arguments identiques à ceux de Zinoviev et de Kamenev. « Mais, dans les discussions particulières – écrit Kisselev – la polémique prenait des formes plus aiguës et plus franches, et l’on en arrivait à dire que Lénine était un toqué, qu’il poussait sûrement la classe ouvrière à sa perte, qu’il ne résulterait rien de ce soulèvement armé, que nous serions battus, qu’on écraserait le parti et la classe ouvrière, et que cela ferait reculer la révolution pour de longues années, etc. » Tel était en particulier l’État d’esprit de Frounze, personnellement très courageux, mais qui ne se distinguait point par la largeur de ses vues. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« La victoire même de l’insurrection à Petrograd fut encore loin de briser partout l’inertie de l’expectative et la résistance directe de l’aile droite. Le flottement de la direction faillit amener par la suite l’effondrement de l’insurrection à Moscou. À Kiev, le Comité dirigé par Piatakov, qui menait une politique purement défensive, transmit, en fin de compte, l’initiative et, ensuite, le pouvoir même à la Rada. « L’organisation de notre parti à Voronèje – raconte Vratchev – hésitait extrêmement. Le coup d’État, même à Voronèje… fut accompli non par le Comité du parti, mais par son active minorité à la tête de laquelle était Moïsseev. » Dans bon nombre de chefs-lieux de province, les bolcheviks firent bloc en octobre avec les conciliateurs « pour combattre la contre-révolution », comme si les conciliateurs n’étaient pas à ce moment un des plus importants soutiens de celle-ci. Presque partout, il fallait très souvent une impulsion simultanée et d’en haut et d’en bas pour briser les dernières hésitations du Comité local, l’obliger à rompre avec les conciliateurs et à prendre la tête du mouvement. « La fin d’octobre et le commencement de novembre furent véritablement des journées "de trouble profond" dans les milieux de notre parti. Nombreux étaient ceux qui se laissaient rapidement gagner par l’ambiance » – rappelle Chliapnikov, qui paya lui-même un large tribut aux hésitations. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

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