Faut-il supprimer les frontières ?
POUR Les frontières entravent la libre circulation des individus L'homme est un citoyen du monde Un monde sans frontières serait un monde en paix Les frontières ne sont pas favorables aux échanges commerciaux internationaux La liberté de circulation et d'installation fait partie des intérêts vitaux des travailleurs Il est injuste que riches et pauvres n'aient pas la même liberté de circulation Avec la mondialisation, les frontières n'ont plus vraiment de sens Les frontières divisent et mettent en concurrence les travailleurs
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CONTRE Supprimer les frontières serait politiquement ingérable Les frontières permettent de protéger la diversité culturelle La suppression des frontières provoquerait une uniformisation du monde La suppression des frontières est un projet mondialiste totalitaire Supprimer les frontières serait un acte positif pour les bourgeois, mais serait dévastateur pour les peuples des pays du sud et des pays du nord. Quand on supprime les frontières nationales, on recrée d'autres frontières (religieuses, sociales etc.) Les frontières permettent d'échapper partiellement aux lois immorales
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Pour comprendre le débat
Définitions de frontière
« Une frontière est un espace d'épaisseur variable, de la ligne imaginaire à un espace particulier, séparant ou joignant deux territoires, en particulier deux États souverains. Les fonctions d'une frontière peuvent fortement varier suivant les régions et les périodes. Entre les pays de l'Espace Schengen, elle n'est qu'une limite politique et juridique ne faisant pas obstacle à la circulation des personnes et des biens. Entre les deux Corées, elle est matérialisée par une large bande surveillée militairement et son franchissement est très restreint, tandis qu'entre le Maroc et l'Algérie, elle est ouverte (non officiellement) d'un côté mais fermée à la circulation de l'autre, ce qui veut dire qu'on peut aller en Algérie, mais qu'on ne peut pas revenir au Maroc. »
« Il y a frontière lorsque se confrontent des systèmes territoriaux identifiés par leur propre système de normes (culturels, juridiques, etc.). Ceci est bien le cas des États avec leur fonctionnement institutionnel, leur maillage, etc. Mais cette définition peut être élargie à d’autres systèmes territoriaux en émergence. De nouvelles pistes s’ouvrent alors aux chercheurs dans un contexte de crise des États et d’émergence de nouveaux pouvoirs (d’ordre économique, institutionnel ou social). On peut dès lors suggérer que les frontières apparaissent sous d’autres formes que la ligne, comme le point (un port ou un aéroport), la zone ou le front. La représentation classique de la frontière (la ligne) est alors bouleversée. Une nouvelle piste de recherche consisterait alors à proposer de nouveaux modes de représentation de ces frontières aux formes inédites. »
Histoire de la notion de frontière
« Le sens attribué au mot « frontière » a évolué tout au long de l'histoire de l'humanité, et il n'a pas été le même d'une époque à l'autre. Différentes notions rentrent dans son champ qui concernent un spectre aussi large que l'histoire, la sociologie, anthropologie, le droit international ou la science politique par exemple. Le terme de frontière est marqué par un symbolisme fort, basé sur des connotations telles que barrière ou jonction. Dans le système international actuel, qui se caractérise par la coexistence d'environ 200 États, le nombre de frontières actuelles doit être également multiplié par centaines. D'un autre côté, la notion d'un monde « sans frontières » fait son apparition. Selon Lucien Febvre le mot « frontière » apparaît en français au XIIIe siècle. C'est alors un « adjectif dérivé de front », pour la « zone-frontière » on utilisait le mot « fins », la ligne était la « borne » ou la « limitation ». Au XVIe siècle, le mot « frontière » prend son sens actuel. »
« Ce que l’on peut retenir de ces vingt dernières années dans les approches proposées par les géographes, c'est qu’ils envisagent la frontière comme un objet complexe permettant aussi de cerner les grandes mutations contemporaines comme : effacement des frontières au sein de la Communauté européenne ; l’apparition de nouvelles frontières entre pays riches et pays pauvres ; le surgissement de nouvelles discontinuités linguistiques, culturelles ; les frontières à l’épreuve des mobilités des individus, bien sûr, mais aussi des mobilités virtuelles via l'Internet. Ces mutations invitent finalement à décentrer le regard des seules frontières nationales, internationales et à aller vers d’autres frontières, discontinuités plus floues, moins pesantes car moins institutionnalisées »
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