Faut-il incinérer les déchets ménagers à La Réunion ?
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Cette page est une ébauche de débat. Il s'agit d'une liste d'arguments plus ou moins organisée. N'hésitez pas à contribuer à l’élaboration de cette ébauche.
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Pour comprendre le débat
Le processus
En amont de l’incinération, les déchets sont triés à l’arrivée sur le centre pour être dirigés, selon leur nature, vers les filières de recyclage ou de traitement adaptées. Les déchets restants, lorsqu'ils sont combustibles, sont déchiquetés et éventuellement compactés sous la forme de Combustible solide de récupération (CSR). Le processus consiste ensuite à récupérer la chaleur dégagée par la combustion de ces CSR, sous forme de vapeur sous pression qui va ensuite être utilisée
- soit pour alimenter un réseau de chaleur urbain ou des industriels avoisinants;
- soit introduite dans un turboalternateur produisant de l’électricité.
Les déchets ultimes issus de l'incinération
- 2,87 Mt de mâchefers
- 442 000 tonnes de REFIOM
- 244 000 tonnes de déchets métalliques.
Les mâchefers
Le traitement des mâchefers comprend des opérations de manutention, de stockage temporaire, de traitement, de maturation (c’est à dire que les métaux lourds qu’ils contiennent sont transformés afin de ne plus être solubles dans l’eau), dans le but d'élaborer un produit valorisable en technique routière, pouvant se substituer à des granulats naturels de carrière.
Environ 70 % des mâchefers sont traités sur des installations de maturation. Les 30 % restants sont soit valorisés, soit éliminés en installation de stockage de déchets non dangereux.
Les réfiom (résidus d'épuration des fumées d'incinération de déchets)
À la sortie de la chaudière, les fumées contiennent des polluants qu'il faut capter : poussières, gaz acides, métaux lourds et dioxines. Les réfiom comprennent : les cendres volantes, les résidus de neutralisation des fumées, les gâteaux de filtration des eaux de lavage des fumées, les cendres sous chaudière.
L'incinération d'une tonne d'ordures ménagères génère entre 15 et 40 kg de résidus selon le type de traitement des fumées. Les résidus sont collectés et évacués du site pour élimination.
Carte des arguments
POUR
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CONTRE
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Arguments POUR
Une alternative écologique
Une alternative à l’enfouissement en décharge
Réduction rapide des volumes de déchets
Participe à la lutte contre le changement climatique
Créer de la valeur économique
Produire de l'énergie
Diminuer le coût de traitement des déchets
- La revente de l'énergie produite,
- La revente des déchets ultimes (mâchefers), valorisés sous forme de sous-couches routières.
Diminuer la dépendance aux combustibles fossiles
Problème des seuils de rentabilité pour les petites unités
Coûts de transport des déchets dangereux issus de l'incinération
Destruction de matières premières
Créer des emplois
Arguments CONTRE
Des risques de pollution
Les incinérateurs produisent des fumées toxiques
Les incinérateurs produisent des déchets toxiques
Pollution de l'eau
Des filtrages performants
- les émissions de dioxines et furanes ont connu une baisse de 94 % en France métropolitaine depuis 1990.
- les émissions de métaux lourds ont fortement diminué.
Des risques sanitaires faibles
Une règlementation rigoureuse
- au niveau européen par la directive européenne 2000/76/CE du 4 décembre 2000 relative à l'incinération des déchets ;
- au niveau national pour les déchets dangereux par l'arrêté du 20 septembre 2002 relatif aux installations d'incinération et de co-incinération de déchets dangereux ;
- au niveau national pour les déchets non dangereux par l'arrêté du 20 septembre 2002 relatif aux installations d'incinération et de co-incinération de déchets non dangereux et aux installations incinérant des déchets d'activité de soins à risques infectieux.
Un désastre financier
Des coûts d'investissement élevés
Des coûts d'entretien élevés
Un équipement disproportionné par rapport au territoire
Des coûts de production élevés
- le niveau et mode valorisation de l’énergie, la cogénération semblant le mode le plus favorable économiquement, notamment quand des débouchés sont trouvés dans des réseaux de chaleur urbains,
- la taille de l’incinérateur, des économies d’échelle sensibles pouvant être faites dans les grandes installations,
- la typologie de l’habitat de la zone géographique de l’installation,
- le taux de charge de l’incinérateur, avec des surcoûts en cas de vide de four.
Des risques d'accidents
Un appel aux déchets
Affaiblissement des politiques de réduction des déchets
Affaiblissement des politiques de recyclage.
Les surcapacités d’incinération conduisent à des importations de déchets
Pour aller plus loin
Bibliographie
- Sophie GALLOTTI, « Dioxines, furanes et PCB de type dioxine: Evaluation de l'exposition de la population française », AFSSA - Agence Française de sécurité sanitaire des aliments, Novembre 2005.
- Laurence Rocher, « Les contradictions de la gestion intégrée des déchets urbains : l'incinération entre valorisation énergétique et refus social », Flux, n°74, 22-29, 2008.
Sitographie
- L’incinération, ADEME, ADEME - Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, 14/04/2017.
- Secten – le rapport de référence sur les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques en France, Citepa, Citepa– Centre technique de référence en matière de pollution.
Vidéographie
Débats connexes