Durant tout le XXème siècle le système soviétique a mené une politique d'émancipation linguistique des populations de l'ex-Empire russe

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
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Nul système politique ne s'est, au XXème siècle, davantage penché sur le système des langues parlées par ses administrés que le système soviétique. La politique linguistique est sans aucun doute l'aspect le plus original de l'action menée par le pouvoir en matière nationale. C'est aussi, cela est certain, sa plus parfaite réussite. Même si cette réussite n'est pas exempte d'ambiguïtés.

 »

Hélène Carrère d'Encausse, L'Empire éclaté : la révolte des nations en U.R.S.S, p.169, Chapitre V Les langues en URSS : instruments d'intégration ou de consolidation des nations ?, Flammarion, Paris, 1978.

« Si le pouvoir soviétique a, d'emblée, prêté une telle attention aux langues, c'est parce qu'il en a discuté bien avant que ses dirigeants soient au pouvoir, mais surtout parce que dans l'Empire dont il assure la relève, le problème de la formation des élites nationales, le problème du changement culturel des sociétés différentes avaient été passionnément débattus. Dès 1917, les bolcheviks sons conscients que dans une société multi-ethnique, le choix de la langue politique et des langues de l'éducation est un problème décisif. A l'origine, le pouvoir soviétique doit prendre en compte plusieurs problèmes. Les susceptibilités nationales d'abord. Comment mieux rassurer des nations qui sortent de "la prison des peuples" qu'en leur rendant le signe le plus précieux, le plus tangible de leur existence, le signe le plus tangible de leur existence, leurs langues ? Ensuite, le pouvoir doit faire face au problème politique de la cohabitation des nations. Il s'affirme égalitaire, émancipateur des nations. L'ensemble qu'il constitue, pour n'être pas une version déguisée de l'Empire, doit accepter sur un pied d'égalité tous les groupes nationaux au pouvoir et au progrès. Il choisit au nom de l'égalité de les y associer dans leurs spécificité, donc dans leur langue. Enfin, se pose le problème rapide de l'éducation rapide de toutes les sociétés de l'U.R.S.S. C'est à travers les langues qu'elles connaissent que cette éducation de masse devrait être la plus facile à réaliser. Tout commandait en 1917-1918 la promotion des langues nationales : la générosité et le réalisme politique. »

Hélène Carrère d'Encausse, L'Empire éclaté : la révolte des nations en U.R.S.S, p.169-170, Chapitre V Les langues en URSS : instruments d'intégration ou de consolidation des nations ?, Flammarion, Paris, 1978.

« Sans remonter à Staline et à sa théorie de la nation,on notera que les auteurs soviétiques contemporains soulignent en permanence l'importance de la langue pour la définition nationale. Cf. KOZLOV (V.I.), Natsional nosti S.S.S.R, Moscou ,1975, p. 207. »

Hélène Carrère d'Encausse, L'Empire éclaté : la révolte des nations en U.R.S.S, p.291, Chapitre V note 1, Flammarion, Paris, 1978.

« Des 130 langues existant, les parlers artifciellement érigés en langues pour de toutes petites communautés ont disparu d'eux-mêmes […] Même ainsi, près de 70 langues coexistent en U.R.S.S. Leur mainitien suppose l'existence d'écoles, de publications, c'est-à-dire de toute une culture écrite. Il serait faux d'assimiler à un simple folkore où à une bizarrerie sans signification du système soviéitque cete richesse linguistique préservée. Ces langues, par leur existence même, ont permis à des communautés de préserver leur identité dans un système qui, au-delà des différences linguistiques, cherchait à réaliser une unité profonde de la culture politique. »

Hélène Carrère d'Encausse, L'Empire éclaté : la révolte des nations en U.R.S.S, p.170-171, Chapitre V Les langues en URSS : instruments d'intégration ou de consolidation des nations ?, Flammarion, Paris, 1978.

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