Zemmour a dans ses soutiens des mouvances se revendiquant du fascisme
Résumé
Citations
« Au-delà de la haine professée des personnes LGBTQI+, les membres de ce groupuscule se targuent d'actions violentes ciblant "des individus qui ne partagent pas leur idéologie", en particulier les antifas. Leurs deux derniers faits d'armes les plus visibles : "En juin 2020, des membres des Zouaves Paris, dont le dirigeant du groupement et un de ses adjoints, armés de battes de base-ball et de bombes lacrymogènes, ont saccagé l'intérieur du bar le Saint-Sauveur, bastion de la mouvance antifasciste parisienne, et gazé les clients ainsi qu'une dizaine de militants antifascistes", action également revendiquée sur Telegram. Enfin, plus récemment, "le 5 décembre 2021, des membres des Zouaves Parisont pris part aux violences commises à l'encontre de militants de l'association SOS-racisme présents au meeting d'Éric Zemmour à Villepinte", en marge duquel ils avaient fièrement posé pour une photo de groupe (cf. photo d'illustration). »
« Les groupuscules d'extrême droite que charrie le sillage de Zemmour n'avaient nul besoin de ce nouveau mot d'ordre pour se mobiliser, eux qui connaissent par cœur les discours, et surtout les écrits, du candidat et consorts maurassiens. Dimanche après le meeting, des membres de l'un d'entre eux, les "Zouaves Paris", ont posé fièrement sur les marches du parc des expositions de Villepinte, diffusant sur leurs réseaux sociaux le cliché accompagné de ce slogan : "Paris est nationaliste !" »
« Deux sympathisants d’Éric Zemmour ont posté des vidéos sur les réseaux sociaux, dans lesquelles ils s’entraînent au tir et imaginent notamment prendre pour cible Emmanuel Macron et les élus de la France Insoumise Raquel Garrido et Alexis Corbière.
Les vidéos, révélées sur Twitter par la Jeune Garde, un groupe antifasciste, et par Mediapart, montrent un homme arborant une casquette “Ben voyons”, un tic de langage d’Éric Zemmour érigé en marque de fabrique par ses fans, s’exercer avec un fusil à lunette.“Ben voyons les amis, on va éclater qui là? Du jeune gaucho, du jeune communiste, du jeune bougnoule mental”, s’esclaffe le jeune homme, avant de tirer avec un gros calibre. Fusil en joue, il mime ensuite la surprise: “Ah, Emmanuel Macron!”, et décoche un second tir.
Dans une autre vidéo tournée au même endroit, un autre jeune homme prend pour cible l’ex-porte-parole de la France Insoumise Raquel Garrido. Fusil en main, il explique “s’entraîner à chasser du Garrido sauvage” avant de faire feu, puis de tirer une seconde fois en évoquant son mari, le député LFI Alexis Corbière.
Dans la même séquence, l’homme s’imagine ouvertement tirer sur “des antifas et des gauchistes”, ainsi que sur des personnes d’origine maghrébine. “Il y a des drapeaux algériens et marocains, j’ai vu là-bas, donc on va s’empresser de tirer”, lâche-t-il. Selon le journal Libération, qui a eu accès à son compte Instagram privé, il s’y présentait jusqu’à tout récemment comme “militaire” et “catholique”. “Éric Zemmour m’a mis une cible sur le dos”
Selon une source policière, “la plateforme Pharos, chargée de la lutte contre les contenus illicites sur Internet, a été saisie après des signalements d’internautes”.
“Notre avocat Xavier Sauvignet du barreau de Paris a d’ores et déjà rédigé et déposé une plainte pour menaces de mort et provocation à la commission d’un crime”, a indiqué Raquel Garrido ce mardi 21 décembre lors d’une conférence de presse à Marseille, parlant en son nom et pour l’élu de la France Insoumise Alexis Corbière.
“Éric Zemmour m’a mis une cible sur le dos”, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter: “Aujourd’hui, toute la fachosphère en ligne nous cible les uns après les autres, avec un clair risque de passage à l’acte”.
“À cet instant, on ne sait pas où se localisent l’individu et son acolyte, on ne sait pas s’il y a des services de police qui les recherchent activement, on ne sait pas si un parquet quelque part s’est saisi des faits pour les poursuivre”, a-t-elle complété.
Également à Marseille, aux côtés de Raquel Garrido, Alexis Corbière a invité Éric Zemmour à “condamner clairement la vidéo qui nous menace de mort et qui menace de mort toute une série de gens”, tout en estimant qu’à quelques mois de l’élection présidentielle, “cela doit cesser” et “les pouvoirs publics doivent envoyer un signal clair”. Un manque de réaction face aux vidéos
Ce mardi, le groupe parlementaire LFI a dénoncé dans un communiqué les “menaces […] aussi inacceptables qu’odieuses” visant Raquel Garrido et Alexis Corbière. Les députés du parti se sont également dit “consternés par le manque de réaction des autorités politiques du pays face à cette haine et cette violence.”
Des sympathisants d’Éric Zemmour avaient déjà fait polémique en novembre: certains membres du groupuscule d’extrême droite la Famille Gallicane s’étaient affichés sur les réseaux sociaux en train de tirer sur des caricatures racistes. Selon le site d’informations Streetpress, ce même groupe a également participé à des opérations de collage d’affiches pro-Zemmour.
Le YouTubeur d’extrême droite Papacito, qui soutient publiquement la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle, est également visé par une enquête pour avoir publié en juin une vidéo simulant l’exécution d’un électeur LFI. »