Une caste bureaucratique privilégiée a émergé de la révolution ouvrière d'Octobre
Résumé
Citations
« Quand une classe s'est emparée du pouvoir, une certaine partie de cette classe devient l'agent de ce pouvoir. C'est ainsi qu'apparaît la bureaucratie. Dans un État prolétarien, où l'accumulation capitaliste est interdite aux membres du parti dirigeant, cette différenciation commence par être fonctionnelle, par la suite elle devient sociale. Je ne dis pas de classe, mais sociale. Je pense ici à la position sociale d'un communiste qui dispose d'une voiture, d'un bon appartement, de vacances régulières, et qui perçoit le salaire maximum autorisé par le parti. Sa position diffère de celle du communiste qui travaille dans les mines de charbon et qui reçoit un salaire de 50 à 60 roubles par mois (parce que ce dont nous discutons ici, c'est des ouvriers et des employés, et vous savez qu'on les a classés en dix-huit catégories différentes). »
« Nous ne citerons pas ici toutes les indications fournies par les contemporains concernant les diverses causes de la décomposition du parti des Jacobins, comme par exemple leur tendance à s'enrichir, leurs liens avec les entreprises, leur participation aux contrats sur les fournitures, etc. Mentionnons plutôt un fait curieux et bien connu : l'opinion de Babeuf d'après laquelle la chute des Jacobins fut grandement facilitée par les nobles dames dont ils s'étaient tellement entichés. Il s'adressait aux Jacobins en ces termes : "Que faites-vous donc, pusillanimes plébéiens ? Aujourd'hui, elles vous serrent dans leurs bras, demain elles vous étrangleront !". (Si les automobiles avaient existé au temps de la révolution française, nous aurions eu aussi le facteur "harem-automobile", dont le rôle – comme l'a montré le camarade Sosnovski – ne fut pas négligeable dans la formation de l'idéologie de notre bureaucratie des soviets et du parti). »