Staline défendait en 1917 le point de vue menchévik sur la question nationale

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Mots-clés : Staline, menchévisme, question nationale[ modifier ].

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« La position démocratique trouva son expression la plus vulgaire sous la plume de Staline. Le 25 mars, dans un article à propos du décret gouvernemental abolissant les restrictions des droits nationaux, Staline essaie de poser la question nationale dans son ampleur historique. « La base sociale de l’oppression nationale – écrit-il – la force qui l’inspire, c’est l’aristocratie terrienne à son déclin. » Quant au fait important que l’oppression nationale a pris un développement inouï à l’époque du capitalisme et a trouvé son expression la plus barbare dans la politique coloniale, l’auteur ne semble pas du tout le soupçonner. « En Angleterre – continue-t-il – où l’aristocratie terrienne partage le pouvoir avec la bourgeoisie, où depuis longtemps il n’existe plus de domination illimitée de cette aristocratie, l’oppression nationale est plus douce, moins inhumaine, si, bien entendu, l’on ne prend pas en considération (?) Cette circonstance que, dans le cours de la guerre, lorsque le pouvoir passa aux mains des landlords (!), l’oppression nationale s’est considérablement renforcée (persécutions contre les Irlandais, les Hindous). » Ainsi se trouvent coupables de l’oppression des Irlandais et des Hindous les landlords qui, évidemment, en la personne de Lloyd George, se sont emparés du pouvoir, grâce à la guerre. « … En Suisse, et dans l’Amérique du Nord – continue Staline – où il n’y a pas et il n’y eut jamais de landlords (?), où le pouvoir appartient indivisiblement à la bourgeoisie, les nationalités se développent librement, il n’y a pas place en général pour l’oppression nationale… » L’auteur oublie tout à fait la question des nègres et ta question coloniale aux États-Unis. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« De cette analyse désespérément provinciale, qui consiste uniquement à établir un vague contraste entre le féodalisme et la démocratie, découlent des conclusions politiques purement libérales. « Faire disparaître de la scène politique l’aristocratie féodale, lui arracher le pouvoir – cela précisément signifie liquider l’oppression nationale, créer les conditions de fait nécessaires pour la liberté nationale. Dans la mesure où la révolution russe a vaincu – écrit Staline – elle a déjà créé ces conditions de fait… » Nous avons ici, semble-t-il, une apologie de la « démocratie » impérialiste plus nettement basée sur un principe que tout ce qui a été écrit, sur ce thème, en ces mêmes jours, par les mencheviks. De même que, dans la politique extérieure, Staline, à la suite de Kamenev, espérait, par la division du travail avec le gouvernement provisoire, parvenir à une paix démocratique, ainsi, dans la politique intérieure, il trouvait dans la démocratie du prince Lvov « les conditions de fait » de la liberté nationale. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

« À la Conférence d’avril, défendant la résolution de Lénine sur la question nationale, Staline part déjà formellement de ce point que « l’oppression nationale, c’est le système… ce sont les mesures… qui sont appliquées par les cercles impérialistes », mais il retombe aussitôt inévitablement sur sa position de mars. « Plus le pays est démocratique, plus faible est l’oppression nationale, et inversement », tel est le propos abstrait du rapporteur, bien à lui et non emprunté à Lénine. Ce fait que l’Angleterre démocratique opprime l’Inde féodale avec ses castes, continue à échapper à son champ de vue limité. Différemment de la Russie, où dominait « une vieille aristocratie terrienne » – continue Staline – en Angleterre et en Autriche-Hongrie, l’oppression nationale n’a jamais pris les formes du pogrome ». Comme si, en Angleterre, il n’avait « jamais » existé d’aristocratie terrienne, ou bien comme si, en Hongrie, cette aristocratie ne dominait pas jusqu’à ce jour ! Le caractère du développement historique, combinant la « démocratie » avec l’étouffement des nations faibles, restait pour Staline un livre fermé sous sept sceaux. »

Léon Trotsky, Histoire de la révolution russe, tome 2, 1930.

RéférencesRéférences

Arguments pourJustifications

  • Argument pourLe point de vue bolchévik était que seule la révolution prolétarienne pouvait résoudre la question nationale
  • Argument pourStaline commettait une erreur de compréhension en admettant une mission révolutionnaire à la bourgeoisie des pays coloniaux

Arguments contreObjections

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