Staline a mené une répression impitoyable contre les authentiques révolutionnaires
Résumé
Citations
« Le glaive de la dictature, qui frappait auparavant les partisans de la restauration bourgeoise, s’abat maintenant sur ceux qui s’insurgent contre la bureaucratie. Il frappe l’avant-garde prolétarienne et non les ennemis de classe du prolétariat. En relation avec la modification capitale de ses fonctions, la police politique, composée naguère des bolcheviks les plus dévoués, les plus disposés au sacrifice, devient l’élément le plus gangrené de la bureaucratie. »
« Les thermidoriens mettent à proscrire les révolutionnaires toute la haine que leur inspirent des hommes qui leur rappellent le passé et leur font craindre l’avenir. Les bolcheviks les plus fermes et les plus fidèles, la fleur du parti, sont dans les prisons, les coins perdus de la Sibérie et de l’Asie centrale, les nombreux camps de concentration. Dans les prisons mêmes et les lieux de déportation, les opposants sont encore en butte aux perquisitions, au blocus postal, à la faim. On arrache la femme à son mari, afin de les briser tous deux et de les contraindre aux abjurations. L’abjuration d’ailleurs n’est pas le salut : au premier soupçon ou à la première dénonciation, le repenti est doublement châtié. L’aide apportée aux déportés, même par leurs proches, est considérée comme un crime, l’entraide comme un complot. »
« Au cours de l’"épuration" des derniers mois de 1935 et du premier semestre de 1936, des centaines de milliers de communistes ont de nouveau été exclus du parti ; de ce nombre, plusieurs dizaines de milliers de "trotskystes". Les plus actifs ont été aussitôt arrêtés, jetés en prison ou envoyés dans les camps de concentration. Quant aux autres, Staline ordonna aux autorités locales, par le truchement de la Pravda, de ne point leur donner de travail. Dans un pays où l’État est le seul employeur, une mesure de ce genre équivaut à une condamnation à mourir de faim. L’ancien principe : "Qui ne travaille pas ne mange pas" est remplacé par cet autre : "Qui ne se soumet pas ne mange pas." Combien de bolcheviks ont été exclus, arrêtés, déportés, exterminés à partir de 1923, l’année où s’ouvre l’ère du bonapartisme, nous ne le saurons que le jour où s’ouvriront les archives de la police politique de Staline. Combien demeurent dans l’illégalité, nous ne le saurons que le jour où commencera l’effondrement du régime bureaucratique. »
« Mais la sanglante comédie des procès de Moscou n'était que la partie émergée de l'iceberg. Ce furent en fait des milliers de révolutionnaires qui furent assassinés dans ces années de terreur, des hommes de la génération qui fit 1917, des militants plus jeunes qui étaient venus au parti dans les années de la guerre civile, d'autres encore qui s'étaient formés dans la lutte contre la bureaucratie naissante. Plusieurs milliers de militants enfermés dans les camps les plus durs du Grand Nord et de l'Extrême-Orient soviétiques restèrent fidèles jusqu'à leur dernier souffle à leur lutte contre la dégénérescence bureaucratique et la trahison stalinienne des idéaux communistes. C'est à la mitrailleuse que les tueurs de Staline les liquidèrent entre l'été 1937 et la fin 1938. »