Staline a instigué le recours à l'enlèvement

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat Lénine est-il le précurseur de Staline ?.
Argument pourCet argument est une justification de Staline a instigué le recours à des méthodes de bandits.
Mots-clés : stalinisme, banditisme, enlèvement[ modifier ].

RésuméRésumé

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« Bandura fut l’un des premiers de la légion des communistes étrangers à se retrouver aux Solovsky, ces îles de la mer Blanche, "où les pleurs se changent en glace". […] Trois autres hommes furent enlevés et expédiés à Leningrad durant la première moitié de 1932. On les kidnappa en dehors de Hambourg à bord des vapeurs soviétiques Alexis Rykov et Rosa Luxemburg. Tous ces enlèvements se déroulèrent sous les yeux des autorités allemandes, sans éveiller le moindre soupçon. Le réseau de la Guépéou s’était élargi et perfectionné à un point tel à l’étranger qu’il fonctionnait en véritable empire au cœur d’autres empires, sur plusieurs continents. L’une des trois victimes était membre de la mission commerciale soviétique de Berlin. Il avait volé une somme d’argent importante et était parti pour Cologne où il avait essayé de s’établir comme exportateur de jouets. Il fut appréhendé par Michel Avatin et ses compagnons, et ramené à Berlin. Là, un "tribunal prolétarien" composé de deux fonctionnaires de la Guépéou et de deux membres de la cellule communiste de la mission commerciale soviétique estima que le coupable devait retourner en Russie. Sous la garde de la Guépéou, il fut amené à Hambourg. Pour l’empêcher de se suicider, on le mit aux fers jour et nuit. Un membre de l’équipage du cargo soviétique Rosa Luxemburg reçut l’ordre de disparaître à Hambourg, et le malheureux escroc de Berlin fut enregistré à la place comme membre régulier de l’équipage. On n’entendit jamais plus parler de lui et on comprit qu’il avait été exécuté en Russie soviétique. »

Jan Valtin, Sans patrie ni frontières, Paris, 1947.

« Après le lancement du Plan quinquennal et la transformation simultanée du Komintern en service secret soviétique, l’enlèvement des espions dangereux de la police et des communistes indésirables à l’étranger devint affaire d’habitude. Les victimes étaient de toutes sortes : hauts fonctionnaires du corps diplomatique soviétique et de ses missions commerciales, indicateurs, agents provocateurs, espions de gouvernements étrangers, escrocs des fonds soviétiques et du Komintern, chefs d’organisations antistaliniennes, otages, saboteurs ; bref elles réunissaient tous les renégats dont la connaissance de l’Apparat secret du Kremlin pouvait mettre en péril les vies d’agents doubles importants et l’existence même d’une organisation établie avec beaucoup de peine et à grand renfort d’argent par Moscou. »

Jan Valtin, Sans patrie ni frontières, Paris, 1947.

RéférencesRéférences

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