Lois discriminatoires envers les roms
Résumé
Citations
« La racisation des Voyageurs et plus globalement des Tsiganes est évidente, et ne date pas d’hier. Quand on dit “Gitan”, on sait ce que le mot charrie d’histoire et de discriminations. Le racisme institutionnel subi par les Voyageurs a une histoire longue, et perdure : le mois dernier encore, des gestionnaires du Sud-Ouest demandaient aux gens sur une aire d’accueil de “prouver” leur tsiganité, organisant ainsi une forme de fichage ethnique. Le fichage ethnique des Gens du voyage a d’ailleurs commencé en 1900, et a perduré de manière officieuse en France jusqu’en 2010. C’était un fichier MENS (Minorités Ethniques Non Sédentaires) tenu par la police, sous forme de répertoire des familles et des individus tsiganes de France. Le carnet de circulation, qui a été rendu anticonstitutionnel en 2012 revenait aussi, en pratique, à une forme de fichage ethnique : même si juridiquement, il n’y avait rien d’ethnique, la pratique administrative conduisait en un fichage de celles et ceux que l’État percevait comme Tsiganes. »
« Stigmatisés, victimes de discriminations, les gens du voyage font pourtant peu appel aux institutions pour faire valoir leurs droits et signaler des actes malveillantes et hostiles, notamment lorsqu’ils proviennent de certaines communes. « Les associations font état d’un manque de confiance dans celles-ci, et de la crainte de retombées négatives qui pourraient résulter de leurs démarches », note le rapport — et de conclure, sans faux-semblant :
« La stigmatisation dont sont victimes les “gens du voyage” semble parfois encouragée par les acteurs publics eux-mêmes. »
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