Les travailleurs des services sont dans certains cas productifs

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Argument pourCet argument est une justification de Les travailleurs des services font partie du prolétariat.
Mots-clés : Classe ouvrière, Tertiarisation de l'économie, Communisme, Marxisme, Prolétariat, Travail productif[ modifier ].

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« Marx n’a jamais dit non plus que les travailleurs « productifs » sont nécessairement des ouvriers d’industrie. Il a précisément écrit que tout salarié producteur de marchandise était un travailleur « productif », que la marchandise produite soit matérielle ou non. Il explique que le processus de production suppose la collaboration de multiples travailleurs manuels et intellectuels, « le travail manuel et intellectuel (étant) unis par des liens indissolubles. » S’il faut des ouvriers pour fabriquer une voiture, il faut aussi, indiscutablement, des ingénieurs et des dessinateurs. Pour Marx, les marchandises ne sont pas le produit d’une série de travailleurs uniques mais de ce qu’il appelle « un travailleur collectif ». Sont donc des travailleurs « productifs » tous ceux qui sont « un organe du travailleur collectif » – l’expression est de Marx. Et il poursuit : « Est productif tout travailleur […] dont le travail féconde le capital. » Ce qui inclut, par exemple, une infirmière dans une clinique privée, un professeur dans une école privée. C’est-à-dire dans des entreprises où un capitaliste a investi son capital en vue d’en tirer un profit. Ce n’est pas la nature de sa production qui fait qu’un travailleur produit de la plus-value, c’est son rapport avec le capital. Et Marx écrit qu’un enseignant dans une école privée « est un travailleur productif non pas parce qu’il forme l’esprit de ses élèves, mais parce qu’il rapporte des sous à son patron. Que celui-ci ait placé son capital dans une fabrique de leçons plutôt que dans une fabrique de saucisses, c’est son affaire. » »

« Avec le développement de la soumission réelle du travail au capital ou mode de production spécifiquement capitaliste, le véritable agent du procès de travail total n’est plus le travailleur individuel, mais une force de travail se combinant toujours plus socialement. Dans ces conditions, les nombreuses forces de travail, qui coopèrent et forment la machine productive totale, participent de la manière la plus diverse au procès immédiat de création des marchandises ou, mieux, des produits – les uns travaillant intellectuellement, les autres manuellement, les uns comme directeur, ingénieur, technicien ou comme surveillant, les autres, enfin, comme ouvrier manuel, voire simple auxiliaire. Un nombre croissant de fonctions de la force de travail prennent le caractère immédiat de travail productif, ceux qui les exécutent étant des ouvriers productifs directement exploités par le capital et soumis à son procès de production et de valorisation. Si l’on considère le travailleur collectif qui forme l’atelier, son activité combinée s’exprime matériellement et directement dans un produit global, c’est-à-dire une masse totale de marchandises. Dès lors, il est parfaitement indifférent de déterminer si la fonction du travailleur individuel – simple maillon du travailleur collectif – consiste plus ou moins en travail manuel simple. »

Karl Marx, « Résultats du procès de production immédiat », Le Capital, tome 1.

RéférencesRéférences

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