Le relativisme favorise l'enfermement identitaire et fait le lit de l'intolérance

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Débat parentCet argument est utilisé dans le débat L'Europe occidentale est-elle en déclin ?.
Argument pourCet argument est une justification de L'Europe occidentale subit un déclin moral.
Mots-clés : déclinisme, déclin, décadence, effondrement, Crise, immigration massive, immigration, crise morale, Onfray, Houellebecq, Occident, Europe, prospective[ modifier ].

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« Avec son masque humaniste, ce relativisme se prétend garant de bonne entente alors que la quête de vérité (et, surtout, la confrontation entre différentes vérités) conduirait au conflit, voire à la haine. A l'usage, ce « vivre-ensemble » s'est révélé factice ; mettre hors-jeu les questions qui fâchent n'aboutit qu'à la prolifération des procès et à l'hostilité entre communautés de plus en plus divergentes. Malgré la bonne volonté dont elle se drape, la tolérance molle conduit nécessairement aux replis, aux identités sacralisées puis à l'affrontement général. Le constat d'échec d'un monde en désintégration nous montre que notre société a commis une grave erreur d’aiguillage en pariant sur le « respect ». Respecter les religions, les modes de vie, les philosophies, s'avère une autre face du nihilisme. Seule la confrontation intellectuelle est le gage d'un respect des autres qui ne soit pas illusoire. »

Emmanuel-Juste Duits, Après le relativisme, Le Cerf, 2016.

« Il est des idées philosophiques, apparemment bien éloignées de notre action quotidienne, qui descendent de l'empyrée et s'invitent dans nos vies. Tel est le cas du relativisme. Celui-ci n'est pas qu'une posture intellectuelle consistant à être tolérant en répétant “chacun sa vérité, son mode de vie, sa religion”. Ses effets toxiques sur nos existences se font sentir tant au niveau des rapports humains que dans le champ politique ou religieux. Le relativisme est une attitude de désespoir jeté sur l'accord possible des esprits. […]

Dans cette vue désolée d'une incommensurabilité des humains entre eux, que reste-t-il ? L'espace commun se délite, les religions n'ont plus rien à se dire, les philosophes s'enferment, l'agora se vide et la démocratie s'évide. En lieu d'une rencontre féconde et colorée, notre société devient la dissociété, les regards se frôlent dans la défiance et la peur. On se trouve aux antipodes de Socrate : au lieu de confronter les visions du monde et de chercher la vérité ensemble, nous voilà renvoyés aux communautés distinctes ou aux festivités bruyantes. Le dialogue a déserté la Cité. Et pendant ce temps, elle continue sa marche aveugle, pressentant les abîmes. La science ne nous guide plus, la politique n'est qu'un combat, la philosophie se réduit à un conflit des interprétations.

En attendant la catastrophe qui plane, chacun vaque à ses affaires. L'anticonformisme ronronnant domine le spectacle médiatique et étouffe la vie de l'esprit avec son ricanement compulsif et son relativisme faussement tolérant. Nous vivons dans une ère marquée par le renoncement à l'échange existentiel et à la raison. »

Emmanuel-Juste Duits, Après le relativisme, Le Cerf, 2016.

RéférencesRéférences

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