Le projet des retraites de 1910 en France était dérisoire tant pour la proportion de travailleurs concernés que pour le montant des pensions
Résumé
Citations
« Le montant des cotisations avait été fixé à un niveau très faible. La part ouvrière représentait, sur un an, de 0,3 à 1 % du salaire. En gros, l'équivalent d'une journée de travail pour un ouvrier parisien. […] Si les cotisations étaient très basses, les pensions que pouvaient espérer toucher les travailleurs à partir de 65 ans (âge ramené à 60 ans en 1912) risquaient de l'être tout autant. Le projet prévoyait donc une contribution de l'État pour assurer à tous un minimum de 100 francs annuels, c'est-à-dire la valeur de… trois œufs par jour. »
« Sur une affiche de la CGT, on pouvait lire : « En somme, camarade, si tu n’es pas crevé avant tes 65 ans d’ici l’année 1950 , tu auras 27 centimes et demi à manger par jour. Quelle duperie et quelle ironie que ces retraites pour les morts ! » Ce n’était pas un slogan. À cette date, moins de 5 % des 11 millions de travailleurs atteignaient l’âge de 65 ans. »
« Après le vote, un tract de la CGT expliquait : « à 65 ans, il n'y a plus d'ouvriers. Les Chambres ont voté la retraite pour les morts ! ». C'était assez bien vu. Dans ces années-là, seulement 12,6 % de la population française vivait au-delà de 60 ans, et 8,4 % au-delà de 65 ans, toutes catégories sociales confondues, proportion encore plus faible dans la classe ouvrière. »