Le processus électoral est biaisé
Résumé
Citations
« On a réalisé qu’il y avait un problème avec notre mode de scrutin lors du choc du 21 avril 2002. Jean-Marie Le Pen arrive au second tour de l’élection présidentielle, face à Jacques Chirac, alors qu’il est rejeté par une grande majorité des électeurs et des électrices. En face, Lionel Jospin n’a même pas été qualifié au premier tour à cause de la dispersion des voix à gauche. Avec le scrutin uninominal majoritaire, on arrive à des accidents démocratiques : des personnes qui auraient pu être élues sont évincées de la course parce qu’elles ne retiennent pas une majorité de voix. »
« Nous votons en effet pour des candidats qui présentent un programme qu’ils n’ont aucune obligation de respecter. De plus, il est impossible de choisir seulement les mesures qui nous conviennent ; lorsque l’on opte pour un candidat, nous sommes contraints d’adhérer à toutes ses propositions. »
« Dans ces conditions, il serait de bon ton de questionner la légitimité des élus lorsque ceux-ci accèdent au pouvoir avec une minorité d’électeurs. En 2017, Emmanuel Macron était déjà élu avec moins de 43,6% des inscrits. En 2022, il est tombé encore plus bas, à 38,5%. À cette occasion, il avait recueilli au premier tour 9,7 millions de voix. Or, les abstentionnistes, les votants blanc et nul et les non-inscrits rassemblaient pas moins de 17,5 millions d’unités. Au deuxième tour, il y avait toujours plus de personnes n’ayant fait aucun choix (20,6 millions) qu’ayant voté Macron (18,7 millions). Si l’on comptabilise les voix pour Marine Le Pen, alors on peut en déduire que près de 64% des français en âge de voter n’ont pas élu Emmanuel Macron, et ce, alors qu’il était pourtant opposé à l’épouvantail extrême droite. On imagine d’ailleurs aisément que ce score pourrait encore descendre si l’on pouvait comptabiliser tous les électeurs du président l’ayant choisi pour faire barrage à Marine Le Pen. Il est d’ailleurs à noter qu’aucun président français sous la cinquième république n’a été capable de réunir 50% des voix des français majeurs du pays. De quoi se questionner largement sur la légitimité du système électif et sur les mesures imposées par nos gouvernants. »
Références
- Aura-t-on un jour le courage de questionner notre mode de scrutin ?, Mr Mondialisation, 28 octobre 2017.