Le néolibéralisme est inacceptable moralement
Résumé
Citations
« Le libéralisme, c’est la possibilité pour le capitalisme de faire ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut, sans éthique, sans morale, sans contre-pouvoir. Et nous sommes dans une période libérale…
Le libéralisme permet au capitalisme de faire de l’argent avec de l’argent, donc de générer la paupérisation actuelle : la condition de l’enrichissement du riche est clairement l’appauvrissement du pauvre, pas seulement sur le terrain national mais sur le terrain planétaire. Quant au péché originel, s’il existe, c’est vraisemblablement la toute-puissance que donne l’argent.
On le constate tous les jours : il existe des justices, des médecines, des santés, des cultures, des urbanismes, des façons de vivre qui sont totalement déterminées par les quantités d’argent mises en jeu par les protagonistes. Le péché originel consiste en cette évidence que posséder l’argent, c’est posséder le monde. Posséder beaucoup d’argent, c’est posséder beaucoup du monde. »
« La réalité décrite par Joker rappelle celle vécue par bien des peuples dans le monde. Du Liban à Hongkong en passant par le Chili et la Bolivie, les manifestants portent le masque de l’anti-héros de Todd Phillips en le chargeant du même message révolutionnaire qui est encore attribué au masque de V pour Vendetta – symbole d’Anonymous entre autres. Ces peuples en révolte savent en effet que ceux qui produisent les conditions de la révolte elle-même sont les auteurs des politiques publiques néolibérales, qui, à partir des années 1970-80, se sont imposées presque partout sur le globe et qui se sont révélées néfastes pour la grande majorité des citoyens et des citoyennes. Les peuples contestent de plus en plus fortement les réformes qui ont déréglementé la finance, permis les privatisations des biens communs, précarisé les travailleurs, démoli les services publics, dévasté les écosystèmes et saccagé les ressources naturelles. »
« Du reste, Robin Rivaton a en commun avec Alain Juppé de considérer, dans la lignée de Margareth Thatcher, qu’«il n’y a pas d’alternative» au système actuel de la mondialisation inéquitable. Il est donc allé jusqu’à forger dans ce livre un néologisme qui est un argument d’autorité: le «lib-réalisme». Ainsi, l’affaire est entendue: soit vous approuvez les thèses du libéralisme économique et la mondialisation inéquitable, soit vous manquez de sens du réalisme. Cette façon de voir les choses est glaçante si l’on se souvient, par exemple, que ce système fonde la production de la plupart de nos vêtements bon marché sur l’esclavage et le travail des enfants (par exemple au Bangladesh). »