La désindustrialisation ne touche pas les pays du tiers-monde, bien au contraire
Résumé
Citations
« Un récent rapport de l’Onu relève que « l’on entend souvent dire que l’activité industrielle décline et que ce sont les services qui dominent à présent la production. » Les auteurs du rapport, avec un certain bon sens, relativisent cette conclusion en faisant remarquer « si les services jouent un rôle de plus en plus important, l’industrie, en tant que source de tous les biens matériels, reste l’élément clé de l’économie. » Et le rapport montre, au passage, que seuls les pays riches sont réellement touchés par la montée en puissance de l’économie de services. Les pays du Tiers-Monde connaissent, a contrario, une augmentation nette de l’activité industrielle. Dans ces pays, là où, il y a trente ans encore, il n’existait pour ainsi dire qu’un infime prolétariat industriel, les choses ont changé, et parfois beaucoup. »
« Quelques chiffres : dans les trente dernières années, selon le BIT, aux Philippines, le nombre de travailleurs industriels a doublé, passant de 2,6 à 5 millions ; de même au Mexique, de 6,5 à 11,2 millions ; en Indonésie, il a triplé, passant de 6,7 à 19,2 millions. Et c’est bien sûr la Chine qui représente, si ce n’est en pourcentage mais en nombre absolu d’ouvriers, l’évolution la plus spectaculaire : si l’industrie en Chine employait 20 millions de travailleurs en 1960, 77 millions en 1980, ce qui n’était déjà pas rien, le chiffre serait aujourd’hui quelque de 210 millions ! C’est deux fois plus que dans tous les pays riches réunis. Depuis les années 1970, on assiste à une véritable explosion de l’industrie dans les pays pauvres. Le prolétariat de ces pays qui, auparavant, ne jouait dans la division internationale du travail qu’un rôle de porteurs ou d’ouvriers agricoles, a fait connaissance avec les usines. »