La bureaucratie stalinienne n'a pas fait disparaître la famille, mais l'a réhabilitée
Résumé
Citations
« Dès la suppression des cartes de pain, en 1935, les ouvriers les mieux payés commencèrent à revenir à la table familiale. Il serait erroné de voir dans ce retour au foyer une condamnation du système socialiste, qui n’avait pas été mis à l’épreuve. Les ouvriers et leurs femmes n’en portaient pas moins un jugement impitoyable sur l’"alimentation sociale" organisée par la bureaucratie. La même conclusion s’impose en ce qui concerne les blanchisseries socialisées où l’on vole et abîme le linge plus qu’on ne le lessive. Retour au foyer ! Mais la cuisine et la lessive à la maison, aujourd’hui louées avec quelque gêne par les orateurs et les journalistes soviétiques, signifient le retour des femmes aux casseroles et aux baquets, c’est-à-dire au vieil esclavage. Il est fort douteux que la motion de l’internationale communiste sur "la victoire complète et sans retour du socialisme en URSS" soit après cela bien convaincante pour les ménagères des faubourgs ! »
« Il ne manqua pas de communiqués sur la marche triomphale de l’alimentation sociale dans les campagnes. Mais quand commença la reculade, la réalité perça tout de suite les brumes du bluff. Le kolkhoze ne donne en général au cultivateur que le blé dont il a besoin et le fourrage pour ses bêtes. La viande, les produits lactés et les légumes proviennent presque entièrement de la propriété individuelle des membres des kolkhozes. Du moment que les aliments essentiels sont les fruits du travail familial, il ne peut pas être question d’alimentation collective. De sorte que les parcelles naines, donnant une nouvelle base au foyer, accablent la femme sous un double fardeau. »